dimanche 29 avril 2007

Rhâlalala

Nân mais je sais pas ce qui se passe, c'est pas possible, je suis dans une espèce d'atonie carabinée depuis le premier tour des présidentielles, tétanisé par les évènements, complètement incapable de débloquer une ligne. C'est dingue. C'est pas du tout une grosse flemme, hein, c'est juste que bon. C'est pas du tout l'arrivée prochaine de mon papa non plus, j'ai résolu le problème des prises, j'ai tout bouché avec du plâtre hier soir, emballé c'est pesé, plus de risque (sauf que bon c'est pas terrible de manger de la feijoada froide à même la boite dans un salon obscur, mais on s'adapte, on chauffe la boite à la bougie, on s'éclaire à la lampe électrique).
Qu'est-ce que je disais ?
Bon, je suis un peu tétanisé du clavier, mais ça va reviendre, ayez pas peur.

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Naissance de Sigmund-le-bébé-de-la-mort prévue dans 36 jours !

vendredi 27 avril 2007

Congé bébé

Là franchement ça dépasse les bornes des limites. Nân mais c'est vraiment pas juste du tout. C'est complètement immoral.
Bon pasque hein, bon.
Moi j'dis ça, hein. Quand même.
Non pasque bon le congé pathologique d'accord. C'est pasque t'es fatiguée, alors c'est normal qu'on te donne un congé pour te reposer avec un canard, c'est logique (d'où le nom, pato-logique). La grossesse c'est quand même vachement fatiguant, genre tu trimballes un poids dans le bidon et tu peux pas le déposer comme la cagette de fraises d'espagne (cagette de cinq kilos, environ dix fraises) quand tu reviens du marché, déjà moi le trajet retour je trouve ça lourd, alors je te dis pas quand tu trimballes les fraises, non je veux dire le bébé, toute la journée dans le bidon. Remarque, quand t'as mangé trois fraises espagnoles ça te fait un peu l'effet d'être enceinte, lourdeur dans l'estomac pendant trois jours, nausées, vomissements.

Donc le congé pathologique d'accord. Mais bon là mon amour-à-bidon-lévitant (le roi du canapé) et ben elle est en congé bébé. D'accord, d'accord, c'est normal vu la montgolfière qu'elle trimballe devant elle, mais quand même. C'est vachement bien. En plus chais pas si vous avez vu, mais cette année on se croirait presque dans le Sud tellement y fait beau. On dirait le sud. C'est bien simple, moi je suis en calbard en train d'écrire ce billet (en retard, ok, on est samedi, mais bon, évidemment que non je suis pas en calbard au bureau), un joli air d'été souffle à travers les rideaux de nos fenêtres ouvertes et j'ai même pas la chipolata qui se recroqueville. D'habitude j'ai dix couches de chaussettes, mais là non, c'est dire. Le soleil brille, les oiseaux chantent, les supporters du gnôme sourient dans les rues, les journaux parlent du beau temps, tout va bien. Donc je disais le congé bébé, ben elle en profite à fond, hein. Tous les jours se réveiller avec les pépiements des oiseaux et les roucoulements de ces grosses enfoirées de tourterelles (putain c'est pas possible comme ça roucoule fort une tourterelle en rut, c'est affreux, faut faire quèque chose, genre s'acheter un lance-pierre), dans l'air frais et calme (enfin, si on compte pas les tourterelles) du matin, avec ce soleil et la perspective d'une journée riante à courir les boutiques pour acheter des bodys cromeugnons et des macarons qu'il sont trop bons. C'est trop cool, tiens.

Et c'est vraiment pas juste. Pasque pendant ce temps, qui c'est qui continue à se taper les prises de mesures pour les cercueils (c'est une métaphore, hein, mon vrai métier c'est la préparation des défunts) pendant que dehors le soleil brille, les supporters du nain etc, etc ? C'est bibi-la-malchance, voilà. Non mais c'est vraiment pas juste. Comme si les papas y se tapaient pas la fatigue morale et même physique de la grossesse. Et surtout, comme s'ils avaient pas envie aussi de passer du temps allongés au soleil pour regarder le bidon magnifique soubresauter sous les étirements convulsifs du Sigmund en goguette, ou sous la frénétique agitation d'un beau hoquet bien mérité, tiens, ça lui apprendra à passer la soirée à boire du liquide amniotique qu'on sait pas combien ça titre ce nectar-là. Voulez que je vous dise ? Ben on sent que le congé maternité, il a fallu l'arracher avec les dents aux méchants qui trouvaient que quand même, la femme, et ben elle peut s'arrêter une semaine avant et reprendre le boulot une semaine après. Il en fallu du temps pour qu'elles y aient droit à ce temps du plaisir avec leur bidon qui pousse et après, avec le bébé qui chie pleure bouffe hurle sourit à ses parents avec son beau regard un peu myope. Et que dans le processus, on n'a pas vraiment pensé au papa.

Bon, pasque je vais pas encore revenir là-dessus (ouais je sais j'ai la digestion difficile) mais bon ce genre de plaisir de la vie, ben il a fallu les imposer de force aux prédécesseurs du gnôme à talonnettes. Si on avait eu que des gars comme lui, le congé bébé serait de deux semaines, et encore au bon vouloir de l'employeur. Bref. Et vu comme c'est parti, c'est pas demain la veille qu'on va y venir à la parentalité qui donnera aux papas le droit d'être en congés paternité le temps nécessaire pour profiter de la venue prochaine, puis de la venue de ce petit être charmant qui passe son temps à charmer ses parents en s'étouffant vomissant se vidant souriant de son beau regard myope. Brèfle. Allez, on s'en fout. Fais grand soleil aujourd'hui. On est en ouikende. On fait le pont dans les pompes funèbres et mardi on va défiler pour marcher un peu sous le soleil entre Bastille et Nation. Tiens, je suis en forme finalement, je vais me réparer une petite prise. Surtout qu'y a mon papa qui débarque lundi, je te dis pas comment qu'il va vérifier que j'ai tout bien mis aux normes de sécurité absolues de la mort. Ca promet.

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Sinon, puisqu'il faut bien en parler et que l'on va rentrer dans le dernier mois, je vous démarre un petit compte à rebours de la naissance de Sigmund -ah la vache- et puis aussi de la fin de ce bloug, hein, normal.
Alors naissance de Sigmund-le-petit-lapin-du-mois-de-juin prévue dans 38 jours !

mercredi 25 avril 2007

Action !

En ce moment avec mon amour-à-bidon-bondissant, on se fait des films. Des vrais films je veux dire, pas genre on se fait peur en imaginant que Sigmund va débouler au débotté, tiens paf, par exemple pendant que je suis comme un couillon au bureau en train de rédiger ce billet. Non, non des vrais films amateurs avec Sigmund en premier rôle rigolo de bébé qui bouge. Ben ouais. Ah ça, bien sûr, c'est pas du Fellini, et puis comme les suppositoires (vous savez par quel bout on les met ? Quand je pense que je me suis trompé de sens pendant trente-cinq ans) c'est vraiment à usage interne.

Ben ouais, pasque ça nous fait marrer comme des bossus de voir les ondulations provoquées par Sigmund sur le bidon de sa môman. Non, sans blaguer, c'est vraiment cromeugnon, limite fascinant. On essaie d'imaginer ce qu'il peut bien fabriquer et la cause de son agitation. Par exemple quand ça bouge rythmiquement, c'est qu'il a le hoquet. Quand il donne des coups répétés de haut en bas, c'est qu'il s'étire après une contraction. Quand il tape sur la paroi du ventre en gueulant "Nân mais ho, ça va pas la tête" c'est que mon amour-à-bidon-orbital a mis son disque de Abba beaucoup trop fort.

Donc on fait des petits films avec les moyens du bord, c'est à dire avec un petit appareil photo numérique, c'est pas une steadycam, ça bouge un max quand on rigole, mais bon. Et pis y'a pas d'effets spéciaux ni tout ça, hein. J'aurais peut-être du ajouter de la musique pleine de cuivres et quelques combats de l'espace vu la nature véritable de Sigmund, mais bon (vous vous rappelez que Sigmund c'est un chevalier Jedi, hein ?). Ouais, j'aurais peut-être du ajouter quelques combats au sabre laser, ou chais pas quoi. Remarque, avec la coupe de cheveux que je me paye, je peux facilement passer pour le wookie, en plus depuis dimanche soir je parle uniquement en grognant, on s'y croirait. Mais bon ça va pas durer, vu que je vais voir mon coiffeur du front national demain (oui, j'ai un coiffeur qui adhère aux thèses du borgne, ça me fait toujours du bien de me confronter à la réalité concrète d'un partisan du, je cite, "renvoi des mal-blanchis dans leurs pays respectifs". ). Je me demande ce qu'il a pensé de la soirée de dimanche, lui. Mais bon, bref.

Donc du coup on se prend pour Georges Lucas et George Romero réunis (forcément, y 'a un coté gore qui n'échappe à personne, j'espère). On te fait de ces plans-séquences remontée du bidon pour suivre la trace de Sigmund qui déchirent leur race, c'est vrai quoi. Je te fais un de ces commentaires en direct, on dirait du documentaire géographique. Hé oui, nous sommes donc en direct en survol libre du bidon où nous pouvons découvrir actuellement toute une topographie changeante, car comme les plissements hercyniens qui déterminent de fortes ondulations de la couche terrestre, le beau Sigmund provoque actuellement une monté plissatoire qui n'est pas sans rappeler la collision continentale responsable du surgissement des himalayas... Ou alors genre animalier, et voici que le jeune Sigmund, tout épris de sa nouvelle liberté, et fermement décidé à remettre sa tête vers le haut, entreprend un retournement périlleux qui ne va le mener nulle part. Car la force musculaire nécessaire à la détente des parois de l'utérus maternel est trop grande, et le frêle bambin ne maîtrise pas suffisamment la force pour nous la jouer Obi Wan Kenobi...

Bon, voilà, on s'amuse bien quoi. Bon évidemment, je ne nie pas qu'on dérape parfois une peu. Que le réalisateur de documentaire animalier qui n'a jamais jeté un innocent bébé zèbre en pâture à un lion affamé me jette la première pierre. Des fois, on remue un peu le bidon de mon amour-à-bidon pour que Sigmund gigote de façon plus télégénique. Bah, c'est pas la mer à boire, hein, mais y doit se demander ce qui se passe. Et puis je peux pas passer Abba tout le temps dans la maison, quand même. C'est pas très grave, hein, on n'est pas des parents indignes de s'amuser comme ça avec notre futur nouveau-né. L'essentiel, c'est qu'on puisse ajouter à la fin du film : "aucun bébé n'a été blessé pendant ce tournage".

lundi 23 avril 2007

Alien a le hoquet

Je vois pas pourquoi j'ai mis ce titre, je la déteste cette blague, je l'ai détesté la première fois que je l'ai entendue, la deuxième fois, la troisième fois. Tu as un alien dans le ventre, elle a un alien dans le ventre, sur la photo de Batman, on dirait Alien. Ca et la "crevette", ça me sort par les yeux. Je crois que j'en avais parlé . Ben ça a pas changé. Là où ne voudrait que des petits mots doux, on a une tentative de déshumanisation. Bon je laisse tomber, j'suis pas là pour parler de ça, et puis je suis trop énervé, là, juste là en ce lundi matin, comme une espèce d'angoisse, et pour la première fois de ma vie, la première vous entendez, l'idée que j'ai fait un gamin qui va grandir dans un monde où l'aigre prend le dessus sur le doux... j'en parle pas j'ai pas envie. Non, non, parlons juste d'une chose beaucoup plus rigolote, le hoquet du foetus.

Les bébés ont le hoquet dans le ventre de leur mère. Qui l'aurait dit (à part bien sûr les nombreuses mères qui sont parfaitement au courant de tous ces mystères, mais bon c'est pas la peine crier "Moi", j'suis de mauvaise humeur je vous dit) ? Hein, qui l'aurait dit ? Ben oui, avant on n'y connait rien, le bébé dans le ventre de sa mère on imagine qu'il est genre dans le coma, pas bouger, sage comme une image, ou alors il bouge un peu genre pour faire voir qu'il est là et puis c'est marre. Mais non pas du tout. Dans la vérité vraie, le bébé il fait sa petite vie tranquillos, j'te jure, on dirait qu'il s'est organisé un camping peinard dans le bidon de sa mère chérie comme qui dirait des vacances avant de sortir dans le monde cruel, oh oui, cruel.

Donc le bébé il fait plein de trucs de grands : il boit, il pisse, il fait de la gymnastique avec une cassette de Jane Fonda, et il a le hoquet. Sans déconner, il a le hoquet pire qu'un marteau-piqueur, c'est à se demander ce qui lui prend. Bon ok, un tout petit marteau piqueur qui irait super vite, mais bon. Mais qu'est ce qu'il peut bien foutre là-dedans ? Bordel, je vois déjà la tente crade, les godasses en vrac, le duvet humide, les conserves mal vidées qui puent, l'odeur de clope humide, les moustiques, le PQ humide qui se déchire (j'adore le camping). Ah c'est du propre tiens. Et je parle même pas des bouteilles d'alcool qui traînent un peu partout, faut bien le choper quelque part le hoquet, non ? Hips ! Bravo la jeunesse. Si jeune et déjà poney. Pas croyable. Et le respect de sa maman chéri qui le porte avec amour dans son bidon surtendu, hein ? Et puis aussi, soyons honnête, qui se paye sa fiole en posant une carte postale sur son bidon, et en le regardant osciller au rythme de ses hoquets ? Hein ? C'est du propre.

Bon, on a tout fait pour essayer de lui faire passer le hoquet, des grandes claques dans le dos (mais ça faisait trop mal de taper si fort, au bout d'un moment, j'avais la main endolorie) à l'effet de surprise (j'ai passé trois jours à jaillir des endroits les plus inattendus, genre le bac à linge sale, en hurlant, mais tout ce que j'ai obtenu c'est de filer le hoquet à mon amour-à-bidon-vibratile, et puis aussi une fois elle avait une poêle à la main et j'ai drôlement ramassé). J'y ai fait écouter du Abba hyper-fort. On a essayé de s'allonger sur de la glace, puis sur du gazon, ça n'a rien changé, et en plus on avait fait un mauvais calembour. Et puis après on nous a dit que c'était normal, que Sigmund il en profitait pour faire fonctionner son appareil digestif en aspirant du liquide amniotique (et des mégots humides donc je suppose), et même on l'a vu chez Batman, le friselis du fluide autour de la bouche de Sigmund, c'était cromeugon jusqu'à ce que Batman nous montre l'état de la tente, là oui j'ai gueulé pour de vrai "Sigmund, range ta tente", mais rien à faire, l'autre y continuait à se prélasser, un bras sous la tête et les deux jambes en l'air. Ah oui, pasqu'on a fait la troisième échographie, hein, faudra que je vous raconte, j'ai l'impression que Sigmund est l'authentique descendant du grand Inca. Mais brèfle.

Donc c'est normal faut pas s'inquiéter le hoquet du bébé. Juste faut se méfier si le hoquet fait très mal au ventre toutes les cinq minutes, là c'est qu'on va accoucher, faut vite sortir le caddie(r). Mais sinon c'est pas grave. C'est normal. Faut savoir quand même que les bébés prennent hyper mal quand on se moque de leur hoquet. Personne n'aime qu'on se moque de lui quand il a le hoquet. Retenez bien ce principe d'éducation prénatale. Faut pas se moquer des gens qui ont le hoquet, ni des gens de petite taille. Des fois ça vous retombe sur la gueule.

samedi 21 avril 2007

La vache qui rit

Oui, je sais, je sais, c'est minable comme procédé, mais là franchement j'ai pas envie d'écrire. L'air du temps, je ne sais pas, ou bien le fond de l'air ambiant qui me déplait, qui me déplaira sans doute encore plus demain soir. Mais je ne veux quand même pas abimer mon beau Damier(r). Donc je poste ce faux billet, et mon beau Damier(r) sera préservé. Pourquoi Damier(r) ? Pasque la société qui s'annonce donnera une beaucoup plus grande part à la petite protection égoïste de nos petits conforts, alors boum j'ai déposé le nom Damier(r) et le concept de Publication(r) en Damier(r).
Je me mets dans l'ambiance, quoi.
Mon pauvre Sigmund.


Quant au titre de ce billet, il s'agit d'une pure coïncidence.

jeudi 19 avril 2007

Mise en boîte

La semaine dernière on a fait une expérience vraiment bizarre que je suis sûr de la vie que personne il a jamais faite. On avait nos deux petits neveux à la maison (trois et six ans) et comme tous les sales adorables gamins de cet age, ils courraient partout comme des dingues dans l'appartement en tapant le plus fort possible sur la plancher, en hurlant un maximum d'imprécations sordides et en déplaçant un volume d'air maximum. Je les aime quand même pas mal beaucoup, notez bien, surtout pasqu'ils m'écoutent religieusement jouer de la guitare et de l'harmonica, et qu'ils en redemandent. Bref, y sont mignons tout plein. Evidemment, j'en ai profité pour tester un certain nombre de postulats éducatifs, et j'ai renforcé ma conviction qu'une bonne minute de tarte dans la gueule vaut mieux qu'une longue demi-heure de tergiversations. Mais c'est un autre problème. Ouais, pasque là, les gamins y couraient comme des demeurés et d'un coup on a allumé la télé et pouf : plus immobiles que des statues sur le divan les deux morpions. A croire que la télé leur avait volé leur anima.

Du coup je me suis posé la question de la télé pour Sigmund. A voir les deux petits légumes qu'on avait en face de l'écran chatoyant des aventures d'un chat et de trois gros cafards (j'invente rien, c'est juste après les cités d'or sur Gulli), ben je me dis que la télé est un espèce de valium pour enfant. Et que c'est sans doute pas très bon, comme pas mal de médicaments (je me suis laissé dire qu'un quart de cachet de valium dans le biberon d'un nourrisson bruyant pouvait fortement réduire le stress des parents, ah ah ah je blague, prenez pas ça au sérieux après je vais avoir des problèmes avec la ddass, déjà qu'ils me surveillent à cause de ce bloug). D'un autre coté, on s'en ait mangé de la télé quand on était petit, et ça nous a pas empêché de réussir brillamment dans nos études de croque-mort et de trapéziste. Non, par exemple, je veux dire, moi j'adore les documentaires animaliers, et par exemple je sais tout des bébés ragondins, comment ils jouent à se mordiller pour apprendre à se défendre, comment la maman ragondin leur jette de l'eau pour les habituer, comment ils trottinent pour découvrir leur environnement, tout ça. Et c'est grâce à la télé que j'ai découvert le monde fascinant des bébés ragondins.

En plus on peut pas vraiment prévoir à l'avance ce que seront les émissions quand Sigmund sera en âge de les regarder. Ca sera sans doute vachement incroyable, après les émissions à la télé n'ont fait que suivre des courbes de qualité croissante, regardez, avant on avait Champs-Elysées et maintenant on a la Star-Académy, ou bien avant on avait Stade 2 et maintenant on a Stade 2. Non. Mauvais exemples. Chais pas moi, mais maintenant y'a dix fois plus de trucs rigolos. Par exemple dans dix ans je suis sûr que les documentaires animaliers y seront encore plus mieux bien que celui que je viens de regarder maintenant sur les bébés zèbres, comment ils jouent à se mordiller la crinière pour apprendre à se défendre, comment la maman ragondin zèbre leur jette de l'eau pour les habituer à boire les pattes écartées, comment ils trottinent pour découvrir leur environnement, et à la fin y'a un lion qui mange Zoola, le gentil bébé zèbre.

En plus, c'est à peu près certain que Sigmund ne regardera plus la télé sur le bête écran cathodique de ses parents, mais directement sur les écrans portables de son téléphone ou je ne sais quoi qui aura remplacé d'ici là ces horripilantes petites machines vibrantes et sonnantes et péniblantes. Oh non, Sigmund aura a sa disposition bien d'autres moyens d'accéder aux émissions qui lui plairont, de trouver l'information rigolote sur la manière de faire des bébés (le premier sujet de recherche quand même, faut pas l'oublier), et d'en apprendre tant et plus sur la vie incroyable des bébés rat des palmiers. savez-vous que le bébé rat du palmier mordille ses congénères pour apprendre à se défendre des prédateurs, que la maman rat du palmier les arrose de lait de coco pour les habituer à boire quand il faut trop chaud, et que les bébés rat de palmier explorent en groupe leur environnement pour trouver des durians biens mûrs ? Incroyable. Et ben y'a gros à parier que Sigmund découvrira tout ça tranquillos allongé sur son pieu. La technologie n'a plus de limites, je trouve. Sauf quand on débranche la prise.

Bon c'est pas tout ça, hein, mais comme je suis encore en vacances je vais me mater peinard une bonne émission de télé.
Sur les bébés humains, tiens.

mardi 17 avril 2007

Feeling the music

Ouaiche, ben moi la musique c'est ma vie. Un feeling irrépressible qui vient du plus profond de mon adolescence quand j'écoutais Aha ou Desireless en hochant la tête d'un air grave tandis que mes guibolles s'agitaient toutes seules sous moi comme les gambettes possédées des héros de Dirty Dancing. C'est bien simple, la musique je la kiffe grave méga terrible.
Ah ah, c'est pas vrai en fait. Dans la vérité vraie, je suis totalement inculte et ignare, j'ai toujours écouté les musiques à contretemps des modes (mais le genre de contretemps qui te fait pas paraître pour un habile précurseur mais plutôt comme un raseur gonflant) et voilà. Adolescent, j'écoutais du jazz au lieu de m'éclater sur Téléphone, c'est dire. Brèfle, je ne suis pas ici pour ressasser de vieilles blessures tragiques d'adolescent écorché vif (j'avais beaucoup d'acné et mon père m'avait passé des bics oranges, j'ai pasé un quart de mon adolescence la gueule couverte de sparadraps), non je suis ici pour vous parler d'éducation musicale, et plus particulièrement d'un nouveau jeu qu'on a inventé, le Stimulation-Coooontraction.

Alors c'est bien simple : on écoute une musique, c'est la partie stimulation. Si Sigmund il aime bien, il s'agite dans son bocal, aka le bidon de mon amour-à-bidon-orbital. Et si Sigmund s'agite, boum, le dieu Utérus se réveille, c'est la partie contraction. Mon amour louche de douleur, moi je me marre comme un bossu. C'est pas que je suis méchant de nature, hein. Ces contractions là elles font pas vraiment mal, c'est rien du tout par rapport à celles de bientôt. Bon. Donc mon amour-à-bidon-planisphérique louche un peu genre j'ai hyper-mal alors qu'en fait c'est juste comme si on venait de faire un strike dans son ventre avec une boule de bowling de trois kilos, et on rigole tous les deux. Et puis on change de disque. Stimulation-Coooontraction.

Alors bon j'ai le regret de vous annoncer qu'Abba n'inspire pas du tout Sigmund, j'en suis navré pour ceusses qui aiment voir une bande de chevelus habillés de papier aluminium s'égosiller sur la musique d'un orgue bontempi. Désolé. J'ai rien contre Abba, personnellement, hein, si ce n'est l'envie de prendre un flingue et d'abattre tout le monde quand j'entends Dancing Queen. Ah ouais sinon, Sigmund est totalement insensible au charme adipeux d'Elvis, aussi, tant que j'y suis à régler des comptes. Bon de toute façon les loosers on s'en fout. C'est pas comme si ceux-là avaient vendu des millions d'albums, hein. Non, intéressons-nous plutôt à ce qui plaît à Sigmund. Par exemple, du bon blues root ça oui ça le fait le vibrer grave. On le voit carrément s'étirer sur les douze mesures, en trois positions, j'vous jure, j'lai même filmé. Ou Hendrix, tiens, là oui il se met à gambiller dans le ventre de sa môman ravie. Pas comme quand on lui fait écouter de la musique aveque des binious (mon amour-à-bidon-fasseyant a une putain de collection de disques avec des binious, je comprends même pas comment c'est possible pour une demi-vietnamienne d'aimer écouter ces hululements d'ânes maltraités que les chtis gars du coté de Lann-Bihoué arrivent à sortir de leurs panses de brebis farcies d'air).

Sinon y'a un truc qui ravit Sigmund. Bon d'accord c'est bizarre, et je suis conscient que ça jette comme un discrédit sur ses goûts musicaux précoces, mais bon dans ce bloug seule la vérité importe, c'est pas comme si je déformais les faits (y compris pour Abba, comme j'avais la tête près du ventre de mon amour-à-bidon-acoustique, je l'ai distinctement entendu crier "Arrêtez cette merde", j'vous jure). Bon, donc je disais que Sigmund il aime bien quand c'est son papa qui chante. Ouais pasque je vous ai pas dit, mais après avoir raté mon adolescence musicale, je me suis mis en tête de la rattraper à trente ans passés en apprenant simultanément la guitare et l'harmonica, et quand je dis simultanément, je parle bien de jouer des deux instruments en même temps, ce qui est relativement facile avec un support à Harmonica genre Antoine, me manque plus que la grosse caisse et les grelots et bientôt je fais l'homme orchestre dans le métro. Donc quand je massacre un morceau à la guitare en transposant la voix à l'harmonica (ou en chantant à travers l'harmonica, ce qui revient au même), stimulation, ben Sigmund il aime bien, cooooooontraction. Il bouge en cadence, et c'est déjà un exploit vu que je la tiens pas vraiment la cadence, dès que je me concentre sur l'harmonica c'est la guitare qui part en couille, dès que je joue trois accords sur la guitare, pas mon harmonica couvert de salive gluante se fait la malle sur la tapis. Stimulation-Coooontraction. Enfin pour moi faudrait plutôt Concentration-Déééécontraction, mais les mystères de la nature sont ainsi faits que mon cerveau refuse absolument de se décontracter si je ne mange pas une danette au chocolat, et va-t-en jouer de l'harmonica avec de la danette au chocolat plein la bouche, toi, et tu m'en diras des nouvelles.

L'essentiel, c'est que Sigmund il aime bien quand son papa chante. Ah oui, pasque je chante aussi. Et oui, c'est la totale. Je sais qu'en votre for intérieur vous avez une pensée émue pour la maman-de-Sigmund en vous disant la pauvre. Ok, ok. Mais en même temps c'est parfois exaltant de vivre avec un homme orchestre, non ? Non ? Bon, ne répondez pas à cette question. Donc je chante quand même, en faux anglais (le vrai je sais pas bien). La totale je vous dit. Mais bon du moment que Sigmund aime bien, ça l'habitue à ma voix de canard qui essaierait d'avaler une boule d'orties. On s'amuse bien, quoi.
C'est tous les jours la fête chez les Dugenou-Bourrichon.

dimanche 15 avril 2007

Répartition des rôles

Comme tous les (futurs) parents primipares éduqués terreur des médecins, on lit plein de bouquins avec mon amour-à-bidon-ondulatoire. Vachement. Mais bon comme toutes les personnes éduqués, on sait que ça sert particulièrement à rien dans les moments de panique, et que de toute façon, pffff, on verra bien ce qui se passe. Tout au plus faut-il retenir quelques trucs qu'on ignorait complètement pour éviter les couneries (genre si ton bébé est tout bleu sous son petit bonnet blanc, ce n'est pas qu'il joue au schtroumpf, mais qu'il est peut-être en train de s'étouffer). En même temps ça permet de se rassurer sur des trucs genre le hoquet de Sigmund, répétitif, on dirait qu'il a bu deux margharitas et qu'il titube dans le ventre de sa mère à la recherche d'un hypothétique réverbère pour s'accrocher (et changer l'eau sous les patates, je suppose, quoique j'ai lu que de toute façon les foeutus faisaient ça dans le liquide à bébé comme le bébé dauphin dans l'eau directos parait-il, mais je m'égare).

Sinon, on m'en a offert rigolo tout plein, pasque l'auteur se prend hyper au sérieux, bon y dit des choses intelligentes, je dis pas, c'est là que j'ai appris le truc des smurfs (c'est un auteur américain alors schtroumpf ça se dit smurf, c'est le truc), mais ce qui est poilant (enfin, moi je trouve ça poilant, hein, je dis pas que la déconne absolue, surtout pour mon amour-à-bidon-cataclysmique) c'est que ce bouquin a été écrit en pleine vague flower power aux états-unis, et que j'ai trouvé cette petite perle à la fin du chapitre consacré aux premiers pas de l'enfant (ceux où l'on doit le laisser explorer quitte à ce qu'il mette le foutoir, sous peine d'en faire un gamin complètement inhibé, Sigmund on va voir quand il va explorer les prises électriques si ça le désinhibe bien) :
Vous pouvez l'aider [le bébé] et aider votre femme. Pour elle, il y a un choix à faire : ou sa maison sera impeccable et votre bébé hésitant, ou sa maison sera périodiquement un champ de bataille et votre enfant sera sûr de lui.
Vous pouvez l'aider en acceptant que son ménage ne soit pas parfait. Si vous donnez à votre enfant le droit d'explorer, cela veut dire que vous donnez à votre femme le droit d'avoir une maison moins bien tenue.

C'est pas magnifique ? Non mais franchement ? C'est un bouquin qui date de 75 je vous ferai dire. L'année de naissance du Tonton de Sigmund. Franchement, après coup, ça me file des doutes sur le reste du bouquin, sans charre. Pasque je veux bien que les mentalités aient eu du mal à évoluer mais là ça dépasse un peu les bornes des limites. Non mais sans rigoler, est-ce qu'un homme aujourd'hui se voit donner le droit à sa femme de faire ceci ou cela ? Y se prendrait vite fait un bon coup de pied dans les couilles ou tout autre mesure de rétorsion typiquement féminine (tous les hommes connaissent le fameux équivalent moral du bon coup de pied dans les roupettes, sous une forme ou sous une autre). Y'a d'autres passages du bouquin où l'auteur ne cesse d'évoquer la répartition des rôles dans le couple, avec une mère à la maison, ménage cuisine et changement de couche, et père au travail, cigares, whisky et petites pépées, genre. Sans oublier de préciser à chaque fois que le mari prévenant déchargera quelque peu sa femme de quelques menus soucis quotidien en arrivant, pour qu'elle puisse souffler un peu (genre il fera prendre la bain au bébé ou le réanimera s'il s'est étouffé avec un playmobil).

Bon c'est pas tout ça mais faut que j'aille préparer à manger, finir de nettoyer la cuisine et étendre le linge.
C'est pas pasqu'on est en vacances qu'il faut se tourner les pouces.

vendredi 13 avril 2007

Révélation

Révélation ! Révélation ! Sigmund est une fille ! On en a la preuve scientifique complètement formelle sur la vie d'Einstein je vous jure. C'est pas Sigmund qu'on devrait dire mais Henrietta. Hé ouais. Nom de Code : Henrietta qu'il devrait s'appeler ce bloug. Pasque là si c'est pas une preuve et ben je sais pas ce qu'il vous faut. Bon, je vous explique. Ah oui, j'ai oublié de le dire, Sigmund on sait pas si c'est un garçon ou une fille, hein, je disais Sigmund comme ça. Mais maintenant on sait. C'est avant qu'on savait pas, quand j'ai commencé le bloug. Mais depuis, ah ah, l'eau a passé sous les ponts. Je m'embrouille. C'est l'émotion. Une preuve scientifique aussi irréfutable, c'est pas tous les jours.

Reprenons. On veut pas savoir si c'est une fille ou un garçon. Donc on le dit à tout le monde : à Batman, à l'hôpital, à tous ceux qui risquent de nous révéler par inadvertance... oui pasque bon les histoires comme ça tout le monde les a entendu "Oh oui Madame Jeanbembois, elle va très bien, euh, hum, je veux dire le bébé va très bien" et paf tu te retrouves avec une fille alors que voulais un garçon, et que donc tu te réservais la déception pour le jour de l'accouchement, histoire de faire double emploi (le bébé est super moche et en plus c'est une fille). Donc nous on veut pas savoir (en fait on s'en fiche) si c'est une fille, une garçon ou un dauphin (perso j'ai un peu une préférence à cause de Flipper mon amour d'enfance, mais bon). Seulement voilà, on peut pas s'empêcher de supputer grave, le moindre micro-évènement nous donnant à penser que... par exemple à la première visite de l'hôpital ousque l'interne a dit à l'externe lors de l'examen interne (ou était-ce l'externe à l'interne lors de l'examen externe ?) immédiatement que l'on pouvait voir le sexe. Ben nous comme des couillons, on a déduit que c'était un garçon extrêment viril vu que le première chose qu'on pouvait voir ça serait son énorme appareil génial (non, non, y'a pas de faute de frappe, tous les garçons trouvent leur appareil génital génial).

Et puis évidemment, à force de donner du Sigmund par ci et du Sigmund par là, ben on l'imagine comme un garçon, forcément. Je veux dire, Sigmund ça fait pas trop nom de nana, hein. Ou alors prénom de femme à barbe, genre. Mais bon là, maintenant nos doutes sont balayés grâce à l'expérience extraordinaire qu'à vécu mon amour-à-bidon-cylindrique pendant sa troisième visite à l'hôpital. Je précise que j'y étais pas, hein, moi les bouchons muqueux ça va comme ça j'ai déjà donné et en plus là c'était pour faire des exercices d'accouchement genre le petit chien qu'on voit tout le temps à la télé, soufflez, soufflez, poussez, genre, franchement pour ce qui est de savoir souffler feraient mieux de demander à un dauphin qu'à un petit chien (c'est pas hyper-malin les petits chiens, ça court partout en faisant pipi, alors que les petits dauphins à peine nés ils savent déjà nager si c'est pas la preuve ça). Donc la réunion à l'hôpital j'y étais pas, c'était normal, y'avait que des nanas de toute façon. Donc voilà l'histoire.

Quatorze nanas qui ne se connaissent ni d'Eve ni des dents. Quatorze nanas avec des ventres comme des mongoles fières. Plus une sage femme qui leur demande de prendre un tapis en arrivant et de s'allonger sur le sol en arc de cercle autour d'elle. Et puis qui commence à raconter des trucs de sage-femme sur bon, je fais pas un dessin, hein, des trucs pour l'accouchement tout ça. Et qui demande combien de futures mères connaissent le sexe de leur enfant. Réponse douze. Donc deux qui savent pas, dont mon amour à bidon transfusionnel. La sage femme continue son blabla, s'informe des pères tout ça (est-ce qu'ils ont bien appris à fixer le siège dans l'auto, enfin des trucs de père quoi, lamentable), combien qui y'en a qui sont partis au Guatémala, bref, on s'en fout. Et puis qui demande : alors fille ou garçon ? Et là, à la stupéfaction générale, y'a six filles d'un coté et six garçons de l'autre (et deux bébés dauphins au milieu). Alors que les mamans elles s'étaient pas concertées avant, hein.

Bon sang, mais y'a combien eu'd'probabilité que ça arrive ? Douze femmes, six filles d'un coté six garçons de l'autre ! Douze femmes ça fait pas mal de permutations de places possibles, ça. Au moins... euh. Genre la première qui s'assoit c'est un garçon alors les cinq autres aussi donc...euh...bon sang je suis nul en probabilité. Y'a style 12x11x10...x2 combinaisons possibles (c'est pas factorielle 12 ça ?) et des placements où tous les garçons sont à coté et les filles aussi y'en a 12x5!x6! je dirais, x2 si c'est les filles qui commencent. Donc ça nous donne, mince un crayon un papier, ah ah, je blague une bonne vieille calculatrice à roulettes, oui, une probabilité de :
12x2x5!x6! = 2073600 / 12! = 2073600 / 479001600 = 0.0043290043 = 0,43% La vache !
Si c'est pas un signe, ça !
Ben ouais, pasque mon amour-à-bidon-vibratoire et ben elle était du coté des filles.
Coucou Henrietta !

mercredi 11 avril 2007

Vacance

Ben ouais, je suis en vacances ce soir. Pasque je suis un homme libre, je prends mes vacances quand je veux, à condition que mon chef y me l'interdise pas. Bon d'accord. Je prends mes vacances quand ça arrange mon chef. La plupart du temps ça l'arrange pas. Mais bon. Là j'suis obligé rapport au joli mois de mai, époque des cerisiers, des jolies filles et du jouli soleil qui dore les épaules soudain découvertes, et tout ça, et tout ça, et surtout fin de la période de congés ousqu'on doit les prendre avant. Je sais, c'est pas hyper-fun. Mais bon. Je m'en fous pasque je suis en congés ce soir. En vacance. Sans "s". Pasque je vais me mettre en vacance de la tête je sens aussi, histoire d'oublier le quotidien glauque du travail.

Ceci dit y'a un truc qui va changer. Bon ça marche pas mon exemple justement là parce que pour une fois j'ai pris mes congés pendant le période de vacances scolaires, mais d'habitude c'est plutôt genre : ok on donne ses prévisions de congés, d'abord ceux qui ont des enfants, ensuite les autres par ordre hiérarchique, ok, c'est bon, il reste les jours tout pourris c'est pour le Papa de Sigmund. Ah mais ça va changer tout ça, dès que Sigmund sera né. Moi aussi j'aurais droit à mes vacances pourries de la période scolaire. Pas grave si c'est plus pourri pendant cette période que pendant le reste de l'année, moi ce qui m'énerve c'est cette priorité donnée à ceux qui ont des gosses. On devrait assumer les petits boulets jusque dans l'adversité des vacances pluvieuses de la fin septembre, sans attendre automatiquement de pouvoir profiter avec les petits monstres du merveilleux soleil d'août.

M'en fous toute façon. Ce qui compte aujourd'hui pour moi, c'est d'être dès ce soir tranquillos à la maison à regarder des nullités à la télé en me bourrant de chocolats de pâques bradés du franprix du coin (mais pas de kinder, j'aime pas). Rien à faire, rien à penser. Ah la la, quel contraste avec les vacances précédentes où tant de travail était à faire. Là, tout est prêt. A peine un petit lit à monter, deux-trois conneries de déco qui casseraient pas trois pattes à un canard, quelques prises rétives à mater. Le grand farniente que je prévois. Tiens, du cinoche tous les jours si je veux. Rattraper tous les trucs que j'ai pas eu le temps de faire. Des trucs sur internet pour le magazine littéraire auquel je participe avant que le Tonton de Sigmund ne me coupe un doigt. Des dessins. Des jeux. Parfaire mon guatémaltèque. Essayer des recettes de cuisine qui traînent dans mon petit carnet depuis chais pas quand. Apprendre à faire un biberon. Des babioles, quoi.

C'est ça ouais. Rien glander. Rien glander et profiter du temps qui reste avant l'arrivée de Sigmund.

lundi 9 avril 2007

Oeufs de pâques

Ouais, bon, bon, bon, bon. Les oeufs de pâques. Ouais. Ben comment dire : on éprouve autant de plaisir enfantin à les chercher que de satisfaction intellectuelle à réprouver les giries mystico-de mes couilles religieuses qui ont présidé à cette tradition. Enfin pour moi, hein. Je ne voudrais pas choquer les bonnes âmes catholiques venues s'égarer sur ce blog sans Dieu (ah mince, j'ai pas mis le logo sur le coté, enfin bref, c'est un peu comme un logo stop-pub) mais bon pâques c'est pas vraiment ma tasse de thé de messe. Comment ça, ça existe pas le thé de messe ? Ca commence bien tiens, vous êtes d'un sectarisme, c'est pas possible, et ça se voit que vous nous connaissez pas L'église du renouveau pentecôtiste et du Saint-Earl Grey réunis. Oui, tout ça pour dire que s'il y a des bonnes âmes catholiques à l'écoute, elles feraient bien d'arrêter de lire parce qu'on va leur brouiller (l'écoute) dans la suite de ce billet avec des gros blasphèmes velus pas très catholiques. Je vous aurai prévenu.

Oui pasque bon la religion ben c'est pas hyper clair pour moi. Bien que je me sois tapé toute la ribambelle des communions et catéchèses associées, je n'ai pas réussi à bien retenir le lien entre l'esprit-saint qui se ballade pendant les pâques et les cloches qui déposent les oeufs. C'est vrai quoi, à qui on veut faire croire que l'esprit-saint il a pas autre chose à faire qu'à se transformer en cloche pour aller saupoudrer des oeufs en chocolat dans les jardins des enfants sages ? Oui pasque bon pâques c'est quand l'évènement de l'année chez les chrétiens (j'explique pour les non chrétiens qui liraient ces lignes et qui brûleront en enfer, les impies, pasque ils ont pas mangé d'oeufs de pâques) : c'est le moment où Jésus qui s'était fait gauler comme des cons (je mets au pluriel, hein puisque qu'en fait Jésus, son père, l'esprit saint, le grand ordonnateur, le grand juge, les hommes, le monde et ta soeur ne font qu'un) par les romains en train de piquer des olives dans un jardin (en fait c'est plus compliqué, mais je simplifie) est crucifié par Mel Gibson pour finir sa course dans le graal d'Indiana Jones qui sera conservé par la secte du Da Vinci Code. Et ouais, c'est pas simple. Donc Jésus crucifié crève dans d'atroces souffrances, et en plus on se moque de lui "Hé fais gaffe y'a ton pagne qui tombe, on va voir ton zboub" franchement c'est pas gentil, comment tu veux remonter un pagne avec les deux bras cloués sur une croix. C'est pas sympa.

Donc, disais-je, Jésus meurt dans d'atroces souffrances, surtout que Thomas, le farceur du groupe des apôtres, surnommé Thomas-la-déconne par Siméon (celui qui se fera appeler Pierre, parce que franchement Siméon, ça craint), a mis du poil à gratter dans son pagne. Ainsi qu'un coussin péteur sous ses pieds, ce qui n'a pas manqué de causer une grande frayeur au soldat romain chargé de clouer les pieds ; il y a vu un signe divin et s'est immédiatement converti au bouddhisme (et ça c'est un putain de miracle, pasque le bouddhisme en Judée à cette époque, hein). D'atroces souffrances, donc, avec le ciel qui s'obscurcit (pas de chance, crucifié, et en plus un orage sur la gueule, c'est un coup à choper une pneumonie) et le rideau du temple qui se déchire (vaut mieux ça que le pagne, soit dit entre nous). Donc exit Jésus, crevé comme un ragondin décédé. Après y'a des épisodes folkloriques, avec notamment la descente de croix (ça n'a rien à voir avec une descente d'organes comme je l'ai cru pendant longtemps) qui a fait la fortune des peintres de mauvais goût qui arnaquent les touristes à coté de la basilique Saint-Pierre à Rome (pasque Saint-Siméon, franchement ça craint).

Donc au bout de ces péripéties amusantes qui sont racontées en long et en large pendant des heures interminables aux pauvres enfants obligés par leurs parents à suivre des cours de caté, voilà-t-y pas qu'arrive l'évènement fondateur de la religion chrétienne, après que Jésus soit resté enfermé dans son tombeau, occupé à peindre une série de faux saint-suaires de Turin, mais mort, hein. Oui, c'est là qu'arrive le miracle inexpliqué, la synthèse religieuse qui montre les limites de la compréhension humaine, mais qui réconcilie toutefois l'homme avec le divin, l'humanité avec la bonté. L'acte divin qui ouvre les yeux aux hommes de bonne volonté et leur montre non seulement la voie à suivre mais aussi la puissance de la volonté divine. Hé oui, cela arrive juste à ce moment : les cloches de pâques guidées par l'esprit-saint distribuent des oeufs en chocolat dans les jardins.

Uniquement les jardins des chrétiens, hein, faut pas déconner quand même. Déjà que la logistique a du mal à suivre, on va pas en plus se taper les jardins de tous les mécréants pour leur filer du bon chocolat farci de bonnes graisses végétales (oui, il faut le savoir, la directive européenne sur le chocolat pur beurre de cacao ne s'applique pas au chocolat fabriqué par les cloches de pâques, dont l'atelier de fabrication a été domicilié par dieu aux Bahamas, histoire de pouvoir défiscaliser un peu). Les beaux oeufs de pâques se retrouvent cachés dans les jardins pour la plus grande joie des pitis nenfants. Une bien jolie tradition (les oeufs, pas la défiscalisation) qui offre chaque année le spectacle charmant d'enfants surexcités occupés à piétiner de beaux narcisses et de charmantes renoncules fraîchement écloses pour trouver de minables oeufs Kinder même pas bons. Une bien belle tradition qui procure de grandes joies et une crise de foie assurée. Une crise de foi, aussi, mais bon le calembour est usé comme une saint-suaire de camelote fabriqué à Taïwan.

Tout ça pour dire que bon les oeufs de pâques c'est agréable de les chercher, ça fait comme une chasse au trésor rigolote, mais bon faut pas cherche plus loin, et surtout pas du fait religieux. Enfin du fait. C'est rare le fait religieux, on va plutôt dire...bon, on va rien dire. Je note juste de préparer pour Sigmund des oeufs de pâques en lui racontant qu'une fois par an on commémore une histoire embrouillée survenue il y a bien des siècles de cela, une misérable histoire qui a pris un retentissement complètement inconsidéré, tout ça pour une histoire de pâquerettes, c'est d'un lamentable, pâquerette, pâquerette et pouf ça a donné pâques. Ouais, c'est pas mal. Me reste plus qu'à trouver une histoire de pâquerette suffisamment crédible pour que ça justifie qu'on s'en rappelle deux mille ans après. C'est pas gagné, hein.

On s'en fout, l'important c'est de manger les oeufs.

samedi 7 avril 2007

Ca y est je l'ai fait

Ben ouais, je l'ai fait. Et pas pour céder à l'intimidation du gars de la maternité qui broie les bonbonnes d'oxygène à mains nues, non. Mais pasque bon, le pauvre Sigmund démarrant dans la vie sans père, ben ça m'a pas trop paru possible. C'est pas mon genre, genre. Bon, ça veut pas dire que je renonce à mon inscription au CEFPEC, hein ? Mais juste que j'abandonnerais légalement Sigmund en cas de besoin. Bon voilà, donc on est allé à la mairie pour que je signe une reconnaissance de paternité ; oui bon pasque mon amour-à-bidon-planitrogyre et moi ben on est pas mariés, juste on est des concubins que si tu découpes les syllabes c'est pas joli. On vit dans le péché quoi, comme dirait ma grand-mère (pas la grand-mère à Sigmund, hein, qui elle s'en tape comme de sa première paire d'aiguilles à tricoter qu'on soit concubins et pas mariés).

Donc on s'est pointé à la mairie, au bureau de l'état civil, tout ça bien, c'est drôlement rigolo les mairies de paris, c'est des vieux immeubles super beaux dehors et dedans il s'ingénient toujours à faire les trucs les plus moches possibles par exemple nous ben là c'était des sièges en fil de fer dur dur dur qui étaient vissés dans le mur. Ca paraît anodin, mais comme tu poireautes un moment dedans, à la fin non seulement t'as mal aux fesses mais comme t'as pas de pied sous le siège ben ça bouge et t'as aussi mal au coeur. Ca la foutait un peu mal, pour une fois que je faisais une démarche officielle, j'étais tout vert, bref, pas glorieux. Mais bon. Donc au bout d'un moment on nous appelle, on était le numéro quatre mille sept cent quatre vingt trois, et on nous guide dans un petit box avec une dame accorte qui nous dit moui c'est pourquoi. Mais gentiment, hein. Sympa. Pas revêche pour un sou, et puis sans crier, franchement ça nous change de l'hôpital.

Donc là on lui explique pour Sigmund, tout ça, première surprise elle nous dit rien pour l'histoire de vivre dans le péché, sympa, et on lui sort nos passeports pour les histoires d'identité qu'il faut prouver, et puis aussi ma carte fréquence plus, mais là deuxième surprise et ben les bébés ça te rapporte même pas des miles. Moi j'étais un peu vénère pasque je comptais là-dessus pour mon histoire de billet d'avion pour le Guatémala, j'ai failli dire allez viens on s'en va, laissons tomber cette histoire de bébé (c'est vrai quoi, même pas cinq cent malheureux miles) mais mon amour-à-bidon-transplanétaire m'a fait le regard et bon j'ai plus moufté. J'ai décliné mon état civil prénom : Papa, Luc, Robert, nom : de Sigmund (ouais parfaitement, un nom à particule si je veux), né "oulala comme le temps passe" dans un très joli endroit ousque les fruits y sont super bons (pas le genre durian si vous voyez ce que je veux dire).



Bon en tout cas, voilà. Vous avez la preuve que j'ai reconnu Sigmund, et faut pas croire, j'ai à peine trafiqué les noms pour préserver notre anonymat. En tout cas c'est un poil bizarre maintenant, j'ai l'impression que y' a des tas de gars qui me surveillent pour être sûr que je suis un bon père maintenant. Quand je vais me faire gauler pour le bloug si ca se trouve y vont me casser les doigts "tiens connard pour t'apprendre à écrire des immondices sur ton futur enfant ;t'apprendras à changer des couches avec les dents, ça te fera les pieds". Franchement je fais le mariolle avec des gars qui me surveilleraient mais le contrôle social et ben c'est presque la même chose. ouais, ouais, ouais j'me comprends, faut pas déconner, le truc avec les bébés là c'est quand même vachement contrôlé. Si tu brailles dans la rue l'intégrale de Dirty Dancing on te prend pour un doux illuminé (bon, d'accord, si tu danses en plus ben t'as droit à ta camisole) mais par contre si tu fais le moindre truc rigolo avec un bébé (genre jongler avec trois bébés enflammés) ben là t'as tout de suite la dass, les flics et tutti quanti sur le dos. Ca rigole pas avec les bébés. Et tout ça est bien encadré, bien cliché, achtung pas mélanger les rôles. Je veux dire, à la maternité lors de la fameuse réunion, la sage-femme elle a prononcé le mot papa pour la première fois au bout de trois quarts d'heure pour rappeller que le papa il devait s'entraîner à fixer le siège auto avant de venir chercher sa moitié et son rejeton. Lamentable.

Comme le dit une blogueuse connue pour être particulièrement enceinte, quand est-ce qu'on passe à la parentalité bordel (je cite de mémoire). Pasque la paternité vue par notre société, et ben elle m'a pas l'air très aboutie. Limite rancie, avec des festons modernistes pour faire passer la merde au chat par dessus. Et après on s'étonne qu'il y ait des CEFPEC. Mais bon. Notre prochain président va changer tout ça, je suis sûr.
Et si en plus il pouvait filer cinq cents miles pour chaque reconnaissance , ce serait nickel.

jeudi 5 avril 2007

Sigmund Skywalker

Ah ça vous viendrez pas dire que je vous avais pas prévenu, hein. Vous saviez qu'en venant sur ce bloug vous vous exposiez à des visions d'horreur, à des descriptions gorissimes de bouchons muqueux, à de la terreur, à de l'angoisse, à du suspens, à de la noirceur, à du cynisme et tutti quanti. C'est pasque vous êtes sur un blog de papa angoissé je vous rappelle (à gateau), malgré l'humour qui dégouline de chacun de ces billets comme un... comme une... perte des eaux. Berk. Je vous avais prévenu. Viendez pas me reprocher maintenant ce que vous allez prendre dans les mirettes, hein. Je décline toute responsabilité. Et je rappelle aux âmes sensibles que bon voilà elles sont sensibles alors qu'elles viennent pas me faire un procès après pour les avoir traumatisé de cromignoneurie après.

Voilà, après l'intro, le bistro, euh non pardon, après l'intro, la photo. Cliquez si vous osez. Cliquez , à vos risques zé périls.

Voilà je vous l'avais dit. C'est hard, hein ? Ben ouais. Et qui c'est qui la ramène plus sur ma théorie génétique du rapprochement grossesse-tricot ? Hein ? Pasque çui-là c'est mon amour-à-bidon-giratoire qui l'a tricoté avec ses petits doigts, deux tonnes de laine et la plus joli collection de jurons graveleux qu'un bébé ait jamais pu entendre dans le ventre de sa mère. Enfin bon moi j'me plains pas. D'abord pasque j'aime bien les jurons graveleux (allez, un petit pour la route "Sacré nom de dieu de bordel de manche à couilles d'aiguille de mes deux", c'est la couture qui a été la plus difficile) et puis ensuite parce que vous avez remarqué, j'espère ? Le forme de la capuche, tout ça ? Hein ?

Non ? Vous voyez pas ? Même avec le titre de ce billet et le nom de l'image précédente ?
Sacré nom de dieu de... hum, pardon, saperlipopette, vous ne voyez rien ?

Bon sang, mais vous voyez pas que c'est une tenue de chevalier Jedi ? Ben ouais, la capuche, les grandes (tout est relatif) manches. La capuche surtout, faite pour masquer le visage impénétrable et pétri de sagesse du chevalier Jedi en train de massacrer des bouseux avec son sabre laser. Bon ok, ok, je reconnais que le pompon c'est pas hyper Jedi, bon. Ni les petites cordelières toutes mignonnes (hyper-dures à faire, oh la la). Et puis le coté bicolore ça fait un peu bonbon Kréma. Bon. Mais bon. Presque ça non ? Je reconnais que Obi Wan Kenobi il aurait peut-être l'air d'une tanche avec cet ensemble là et qu'il se ferait foutre de sa fiole "Hé le Jedi, y'a ton pompon qui se prend dans oreilles de Yoda quand tu lui lèches le fion ?" (oui forcément les Sith, ennemis jurés des Jedis, hé ben y sont hyper vicelards et méchants pour les injures). En plus Obi Wan Kenobi, déjà il a un nom de fabricant japonais d'outils de bricolage alors c'est pas facile ; "Hé Obi Wan fais gaffe avec ta perceuse de pas te niquer la cordelière !". Y sont sans pitié les Siths, je vous le dit. Brèfle.

Mais bon voilà, quoi. Sigmund c'est quasiment Sigmund Skywalker avec ce joli burnous. Il lui manque plus qu'un hochet-laser et voilà qu'on pourra jouer tout de suite à la guerre des étoiles. Si Sigmund est gentil je lui raconterai les histoires de Tonton Yoda, s'il est méchant je lui donnerai les torgnoles de l'oncle Dark Vador (en même temps c'est normal que Dark Vador il soit un peu remonté contre tout le monde, hein, vu qu'on lui a tué sa femme, piqué ses bébés, coupé un bras et deux jambes, qu'on l'a maquillé comme un vaisseau spatial volé et collé une radio portative sur le torse. moi aussi je serai en pétard à sa place, hein, quand même faut pas déconner). J'en connais qui pourrait même prétendre que je peux faire le wookie au réveil aussi. Et la force est souvent avec moi (notamment la force de me traîner hors du divan pour aller chercher des danettes au chocolat).

Donc on peut se la jouer Guerre des étoiles à fond la caisse. Les étoiles je m'y connais, la guerre un peu moins. L'important c'est l'affrontement du bien du mal, le coté obscur de la force, la tragédie des retrouvailles avec le père et surtout de bien apprendre à parler comme Yoda. Sigmund, ce biberon tu boiras ou bien le cul t'en cuira. Sigmund, ces prises électriques tu ne toucheras ou bien Grand-papa me tuera. Sigmund, ta chambre tu rangeras ou du bouchon muqueux je te parlera (ah non mince ça marche pas). Ouais, ça m'a l'air Kinder Bueno comme idée. Faut que je convainque mon amour-à-bidon-ultraluminique. Ca tombe bien elle adore les macarons, alors elle peut faire la princesse Leïa.
Trop cool.

mardi 3 avril 2007

La nuit des morts-vivants

La vache ! J'ai bien cru que j'allais pas m'en sortir vivant. La nuit des morts-vivants pour moi tout seul. Enfin, j'me comprends. C'était pas la nuit déjà, mais le jour. Et pis c'était pas des zombies bouffeurs de cerveaux, mais une horde de femmes enceintes jusqu'aux yeux. Moyennant quoi je devrais dire l'après-midi des femmes enceintes à l'hôpital, mais bon c'est pas super racoleur comme titre et le racolage est une des premières vocations de ce blog, quand même faut pas pousser. Enfin, bref, hier après midi, mon amour-à-bidon-fuligineux et moi on est allés à la première séance de préparation à l'accouchement de l'hôpital chéri adoré ousqu'on est inscrit sous le numéro 53. Y'en a plein des séances sur tous les sujets mais bon là c'était la prise de contact. Pour moi, vu l'électrochoc, c'était plutôt la prise électrique de contact cette petite visite. Ma nuit des morts-vivants perso, quoi. La sensation d'être poursuivi, le coté ultra-gore, les sous-entendus que vous êtes le seul à ne pas capter, le traître qui se retourne contre vous, tout y était. Mais j'anticipe. Racontons ça calmement, histoire d'évacuer. Après tout j'en suis pas mort. Mais de justesse.

Donc à l'hôpital y te font des réunions pour que tu saches tout bien comment que ça va se passer le début de ton calvaire du truc d'avoir un bébé. Y'a plein de séances consacrées à des thèmes divers, genre la visite de la maternité, l'accouchement, comment savoir que l'heure H elle est arrivée, et tout et tout (c'est pomme à l'eau pourtant, l'heure H elle arrive quand ta femme elle crie "James, sortez la voiture et prenez la valise, car mes contractions ont débuté". Ou chez nous ça donne "Magne-toi, prépare le caddie(r), y'a Sigmund qui déboule (de pétanque)). Bon on s'est inscrit comme tout le monde, quoi. Juste j'avais demandé si c'était obligatoire pour les pères et le vigile avait fait "tsk tsk tsk" en tapotant la paume de sa main avec sa batte de base-ball ; finalement j'avais signé pour deux séances de chaque. Donc nous voilà partis pour la première séance, déjà pour savoir où c'est dans l'hôpital tu peux t'accrocher. Moi j'avais fait le malin devant mon amour-à-bidon-érectile en lui racontant qu'on se repèrerait avec les femmes enceintes, mais finalement c'est assez con comme méthode dans une maternité. Bref, après avoir tourné une heure on finit par trouver la salle (avant on s'était assis un quart dans une séance collective sur l'ablation des intestins, mais on nous a sorti quand je me suis évanoui), la sage-femme (la même, qu'est ce qu'elle crie, dis donc) nous fait nous assoir, les femmes enceintes et moi. Ouais pasque je sais pas comment y font pour y couper les autres gars, mais là on n'était que deux mecs pour dix-huit nanas, mais y sont où les autres, déjà au Guatémala, c'est pas possible. Bref. L'autre gars on aurait dit un souriceau terrorisé, quand je lui fait un signe de connivence discret (je suis tombé dans ses bras en pleurant) il a eu l'air gêné, il a regardé sa femme pour savoir s'il avait le droit, elle lui a fait les gros yeux, il est s'assoir auprès d'elle en piaillant. C'est pour ça que je le compte pas. D'ailleurs ça a pas duré.

Bon j'vous jure c'était kif-kif le scénario des morts-vivants cette visite. Ca a commencé normalement bon d'accord, le discours plan-plan, et que je te fais des phrases sur les recommandations de base, la liste des trucs à amener à la clinique (c'est incroyable tout ce qu'il faut amener, la liste fait vingt-cinq pages écrit petit) et patati, et patata, jusque là ça allait. Juste je me demandais pourquoi certaines nanas me regardaient l'oeil en coin, je me disais bon c'est pas grave, leur copain à elle il s'est tiré au Guatémala alors bon c'est normal elles se demandent si j'ai le numéro de l'hôtel du CEFPEC à Puerto Quetzal (mais ça sert à rien, j'ai pas le droit de le divulguer, j'ai juré croix de bois croix de fer sur la tête de ma collection de Strange). Et puis c'est la sage femme qui a commencé à me jeter des regards en coin, du coup je commençais à suer comme dans les films d'horreur mais bon sang qu'est-ce qui se passe, quelque chose tourne pas rond. J'ai essayé de faire ami-ami avec l'autre gars (adhérent à l'OUMPAPA -Organisation Unifiée Mondiale des Pères Absents pour l'Accouchement- on s'est fait le signe international de reconnaissance, tu clignes trois fois de l'oeil, tu te tires l'oreille, puis tu fais comme si on t'égorgeait), entre couilles faut s'entraider, on a commencé à faire des plans s'il fallait se tirer en urgence, lui il repérait les fenêtres et moi les objets susceptibles de nous protéger de femmes enceintes zombies bouffeuses de cerveau.

A ce moment-là, la sage-femme a crié "ET MAINTENANT ON VA VISITER LE SERVICE DE REANIMATION" genre c'était une diversion pour le début de la tuerie. Comme j'avais pas très confiance, je marchais le long du mur, avec mon amour-à-bidon-chais-pas-si-j'ai-confiance qui me regardait en chuchotant "mais pourquoi tu trimballes cet extincteur à la fin ?" Dans le service de réanimation, l'horreur, des tacs de trucs qui gigotaient en couinant dans des caisses en plastique, franchement on aurait dit Alien 4, çui où y'a Sigourney Weaver qui fait du basket comme Michael Jordan. Pour le coup y me semblait que la lumière elle baissait à l'extérieur, mais c'était peut-être les stores. L'ambiance devenait franchement glauque hein. Moi tout seul avec vingt bonnes femmes avec des bidons énormes autour de moi qui marchaient lentement et en canard avec des gémissements. J'étais pas du tout, mais pas du tout rassuré. Je cherchais de l'oeil l'autre gars, mais bon sang qu'est-ce que qu'il fout ça fait dix minutes qu'il est parti aux toilettes si ça se trouve on lui mangé le cerveau, il a rien vu. Dans l'ascenseur je sais pas si vous visualisez la scène, tout seul avec vingt bonnes femmes serrées les unes contre les autres avec des bidons énormes qui me regardent fixement. Quelque part, quelqu'un pleurait à grands cris (enfin, pas dans l'ascenseur, quelque part dans une pièce). Puis la sage-femme a chuchoté "ALLEZ TOUT LE MONDE", j'ai cru qu'elle allait crier on lui fait sa fête mais non on est retourné dans la salle.

Et là, coup de poignard du traître qui te trahit dans le dos : l'autre gars y s'était carapaté pendant la visite, il était plus là. Ou bien il était mort. Et toutes elles m'ont regardé avec un air gourmand, la sage-femme a crié "MESDAMES...MONSIEUR" on s'est regardé dans le blanc des yeux, j'ai fait quelques mouvements avec mon extincteur et... le gore a commencé. Aaargh, euurgh. Horrible. Et que je décris les différents aspects du bouchon muqueux, sanguinolent épais ou visqueux nacré, et que je t'explique la différence entre les fuites urinaires et une fission de la poche des eaux. Franchement Romero c'est pas possible il a quarante gosses au moins. Je savais pas où me foutre. je vous jure à un moment y'avait une espèce de musique angoissante, genre la bamba mais joué super lente et deux tons plus bas, c'était un téléphone portable (peut-être la police qui appelait l'autre nana pour lui dire qu'on avait trouvé son mari raide mort et décalotté de la tête dans les toilettes de l'hôpital). Y'avait des ombres qui dansaient sur le mur. La sage-femme a conclu "VOUS AVEZ DES QUESTIONS ?", j'ai pas attendu qu'elle dise de passer au buffet pasque j'avais la sensation que le buffet c'était moi, j'ai choppé mon sac et j'ai sauté à travers la fenêtre la moins solide.

Je suis content de m'en être tiré vivant. La deuxième séance c'est mercredi. Franchement je sais pas si je vais y aller, hein.

dimanche 1 avril 2007

Correspondance

J'ai reçu ça au courrier :



Oh la la, quelle jolie carte postale ! Mais de quel pays chatoyant vient-elle ? Du Guatémala ! Oh la la, quelle surprise. Comme ça a l'air chouette et verdoyant comme pays ! Mais qui est l'admirable copain qui m'envoie cette carte tout à fait inattendue ? Regardons un peu :



Mais c'est mon vieil ami Marcel ! Quelle surprise ! Mais que fait-il au Guatémala, et pourquoi m'écrit-il ?

Pouf, pouf.

Ben en fait, le CEFPEC, c'est le Cercle d'Entraide des Futurs Pères en Cavale. Ils ont une résidence à Puerto Quetzal, assez chouette. Ouais, ouais, ça va commencez pas à crier mais bon je savais pas comment ça allait se passer au début, moi, alors j'ai versé ma cotise au CEFPEC dans l'idée que je serai paré en cas de défaillance du mental. Pour à peine le prix d'un an de couches, tu as droit à un package Accueil à Guatémala-City, transfert à Puerto-Quetzal, un mois logé au CEFPEC Guest Club House, alcool à volonté et blanchiment de ton identité (nouveau passeport etc). C'est vachement bien organisé comme truc.

Mon copain Marcel c'est çui qui voulait avoir un garçon. L'arrivée de sa deuxième fille l'a brisé (en même temps que son rêve de monter une équipe de foot avec ses gamins, ouais pasque le foot de filles, franchement, ça craint) alors il a décidé de s'exiler. Apparemment il se la coule douce. Ben ouais, c'est un bon plan le CEFPEC, partir loin de toutes ces angoisses qui tenaillent les futurs pères. Franchement, vous avez vu comment qu'on n'en a rien à foutre des pères à part pour genre soi-disant les responsabiliser ? Pas un mot pour eux, comme si la grossesse ça passait comme une lettre à la poste au lieu de leur donner tout le temps une boule là, dans la gorge. Ah ouais bien sûr, physiquement, c'est dur pour les futures mères, mais en même psychologiquement c'est assez facile pour elles, vu la dose d'hormone qui leur endort le cerveau en permanence. Ah ouais, le monde y m'a l'air plus tranquille vu du fond d'un shoot massif d'oestrogène. Tandis que le père lui, bernique. Enfin je parle du père normal, pas celui qui s'est déjà tiré au Guatémala. En plus on lui demande beaucoup plus. J'parle pas des aspects matériels de la vie, ça bon ok, c'est lassant (surtout que génétiquement on n'est pas vraiment programmé pour le ménage, nous, plutôt pour la chasse, ce qui transcrit dans notre monde moderne se traduit par le tiercé). Non, non, on nous en demande beaucoup plus pasque il faut qu'on se fade les soins permanents qu'une femme enceinte demande, et la pression des quarante-cinq mille personnes qui vous enjoignent de bien vous en occuper. C'est beaucoup d'entretien, j'vous jure. Bref. C'est pas grave, hein, mais bon. Dès fois on aimerait bien qu'on se rende compte qu'elle est pas toute seule à le faire le bébé. Tout le monde a pas un bloug pour exacerber.

Tout ça pour dire que je me tate pour le CEFPEC. J'ai mon billet, là, prêt dans ma poche. Marcel m'attends. Il n'en faudrait pas beaucoup.


[...]

Bon ok je reste. Pour l'instant. Uniquement pour le plaisir d'avoir un internaute qui aboutit sur ce site en tapant : mini kimono pour bébé. Cherche pas plus loin mon gars, t'es au bon endroit
Et puis un autre avec noms marrant de vagin : chais pas moi, Charybde ? Scylla ? Mauricette ?
Et puis un autre encore quel habits pour la nuit du nourrisson : ah ouais la nuit du nourrisson ça fout les boules comme une sorte de nuit des morts-vivant miniatures qui essayent de vous chopper en se déplaçant à quatre pattes. Quels habits ? Ben je crois que je vais mettre une salopette tellement je vais me baver dessus de rire.
Et puis le sublime infirmiere qui baisse : mon gars, je crois que tu as tapé trop vite, tu devais être pressé...