Le début c'est là.

Donc comme j'avais bien grugé la liste des passages, l'infirmière est arrivée et a appelé mon amour-à-bidon-cosmique en preums. Mais c'était que le début des examens, pour faire le dossier, se faire peser toute habillée, faire pipi dans un pot de trois litres (apparemment il en faut beaucoup pour l'examen, et je suis hyper-fier, mon amour-à-vessie-incroyable a rempli deux pots), et tout ça et tout ça. Bon après on est allé se rasseoir, pour attendre. Au bout d'une heure et demi environ, y'a une dame l'air terrible qui s'avance dans la salle d'attente, les mains sur les hanches et qui toise tout le monde. C'était la sage-femme qui avait fini sa pause déjeuner. Toutes les bonnes femmes de la salle d'attente se recroquevillent, terrifiées. Son regard s'arrête sur nous, parole !, elle esquisse un petit sourire genre "des nouveaux je vais les bouffer" et elle crie le nom de mon amour-en-cloque. Et nous voilà parti pour l'examen.

D'abord ce qui est bizarre c'est le timbre de sa voix. Elle crie. Non. Elle parle, mais super fort en articulant comme si on était débiles. Ca donne à peu près "A-LORS VOUS E-TES EN-CEIN-TE ?" "Ben oui, ou alors j'ai vraiment beaucoup d'aérophagie" se retient de dire mon amour-humour-et-nettoyage-à-sec. Pasque là on voit bien que ça rigole pas trop. Je sais pas, une impression. Ensuite vient une discussion surréaliste sur le fait que nous n'avons pas noté la date de début des dernières règles de mon-amour-engrossé. Oui pasque cette histoire de date c'est super-important pour l'hôpital je suppose, vu qu'ils doivent gérer des flux tendus de femmes hurlantes mettant au monde leurs rejetons avec un quart d'heure d'avance sur le planning prévu. Bon déjà on se sent en faute de n'avoir jamais noté scrupuleusement l'heure et la date de début des règles dès fois que les suivantes ne viendraient pas. Ah c'est technique la grossesse, si vous y êtes pas encore passé, vous avez intérêt à tout noter. "ET DANS VO-TRE FA-MI-LLE, QUEL-LES MA-LA-DIES ?". Mon amour explique ses histoires de cancer de famille et de diabète farceur, et puis j'essaie d'en placer une : la sage-femme me regarde comme si j'étais le résidu de l'intérieur de l'estomac d'un nourrisson (et encore, je pense quelle regarderait mieux du vomi pour détecter des hémorragies internes) et me fait son fameux regard que j'ai maintenant appris à connaître "HE, LE PE-RE ON S'EN FOUT !".

Tiens c'est vrai que j'ai pas revu le monstre. Y doivent être certain que les menaces ont porté leurs fruits (noooon pas les fruits) et que j'ai compris la leçon. Bon. Bref. Donc j'ai pas voix au chapitre avec la sage-femme. Ca va. J'ai l'habitude. Mais comme j'ai aussi l'habitude de rectifier les légères erreurs de mon amour-distraite-c'est-la-faute-aux-hormones, ben notre dossier médical il est tout pourri, l'accouchement prévu en mai au lieu de juin et la péridurale à mon avis y'en aura pas. Tant pis. Je serai fort. Bon après avoir rempli le dossier, on fait un petit examen de routine, genre je t'enfonce un gode plein de Lubrix(r) dans le vagin pour vérifier que tout est ok, et entendre le bébé, son coeur bat (chouette, il est pas mort comme un castor qui se serait fait écraser par son arbre) à toute allure, alors que bon y bouge pas des masses la feignasse. Et voilà. C'est tout bon, on est enregistré, la sage-femme elle nous dit quand c'est qui faudra revenir dans un mois et que maintenant on a trois trucs à faire en parallèle, démerdez-vous dans le dédale kafkaïen de l'hôpital, SA-LUT TCHA-O ARRI-VEDER-CI ET VA FAN-COULO, elle le dit pas mais elle le pense mais ainsi s'achève notre première visite à la sage-femme que par commodité nous appelerons Gorgone.

[To be continued dès que j'aurai le temps]