J'ai reçu ça au courrier :



Oh la la, quelle jolie carte postale ! Mais de quel pays chatoyant vient-elle ? Du Guatémala ! Oh la la, quelle surprise. Comme ça a l'air chouette et verdoyant comme pays ! Mais qui est l'admirable copain qui m'envoie cette carte tout à fait inattendue ? Regardons un peu :



Mais c'est mon vieil ami Marcel ! Quelle surprise ! Mais que fait-il au Guatémala, et pourquoi m'écrit-il ?

Pouf, pouf.

Ben en fait, le CEFPEC, c'est le Cercle d'Entraide des Futurs Pères en Cavale. Ils ont une résidence à Puerto Quetzal, assez chouette. Ouais, ouais, ça va commencez pas à crier mais bon je savais pas comment ça allait se passer au début, moi, alors j'ai versé ma cotise au CEFPEC dans l'idée que je serai paré en cas de défaillance du mental. Pour à peine le prix d'un an de couches, tu as droit à un package Accueil à Guatémala-City, transfert à Puerto-Quetzal, un mois logé au CEFPEC Guest Club House, alcool à volonté et blanchiment de ton identité (nouveau passeport etc). C'est vachement bien organisé comme truc.

Mon copain Marcel c'est çui qui voulait avoir un garçon. L'arrivée de sa deuxième fille l'a brisé (en même temps que son rêve de monter une équipe de foot avec ses gamins, ouais pasque le foot de filles, franchement, ça craint) alors il a décidé de s'exiler. Apparemment il se la coule douce. Ben ouais, c'est un bon plan le CEFPEC, partir loin de toutes ces angoisses qui tenaillent les futurs pères. Franchement, vous avez vu comment qu'on n'en a rien à foutre des pères à part pour genre soi-disant les responsabiliser ? Pas un mot pour eux, comme si la grossesse ça passait comme une lettre à la poste au lieu de leur donner tout le temps une boule là, dans la gorge. Ah ouais bien sûr, physiquement, c'est dur pour les futures mères, mais en même psychologiquement c'est assez facile pour elles, vu la dose d'hormone qui leur endort le cerveau en permanence. Ah ouais, le monde y m'a l'air plus tranquille vu du fond d'un shoot massif d'oestrogène. Tandis que le père lui, bernique. Enfin je parle du père normal, pas celui qui s'est déjà tiré au Guatémala. En plus on lui demande beaucoup plus. J'parle pas des aspects matériels de la vie, ça bon ok, c'est lassant (surtout que génétiquement on n'est pas vraiment programmé pour le ménage, nous, plutôt pour la chasse, ce qui transcrit dans notre monde moderne se traduit par le tiercé). Non, non, on nous en demande beaucoup plus pasque il faut qu'on se fade les soins permanents qu'une femme enceinte demande, et la pression des quarante-cinq mille personnes qui vous enjoignent de bien vous en occuper. C'est beaucoup d'entretien, j'vous jure. Bref. C'est pas grave, hein, mais bon. Dès fois on aimerait bien qu'on se rende compte qu'elle est pas toute seule à le faire le bébé. Tout le monde a pas un bloug pour exacerber.

Tout ça pour dire que je me tate pour le CEFPEC. J'ai mon billet, là, prêt dans ma poche. Marcel m'attends. Il n'en faudrait pas beaucoup.


[...]

Bon ok je reste. Pour l'instant. Uniquement pour le plaisir d'avoir un internaute qui aboutit sur ce site en tapant : mini kimono pour bébé. Cherche pas plus loin mon gars, t'es au bon endroit
Et puis un autre avec noms marrant de vagin : chais pas moi, Charybde ? Scylla ? Mauricette ?
Et puis un autre encore quel habits pour la nuit du nourrisson : ah ouais la nuit du nourrisson ça fout les boules comme une sorte de nuit des morts-vivant miniatures qui essayent de vous chopper en se déplaçant à quatre pattes. Quels habits ? Ben je crois que je vais mettre une salopette tellement je vais me baver dessus de rire.
Et puis le sublime infirmiere qui baisse : mon gars, je crois que tu as tapé trop vite, tu devais être pressé...