C'est légitime de se poser cette question. D'abord parce que grandeur et décadence de la race, tralala tsouin tsouin lien du sang perpétuation du nom et tout le bataclan (mais à vrai dire je m'en moque complètement), ensuite parce que ça pourrait m'exonérer d'un coup de toute responsabilité. KOOUUAAA ? Tu as fauté avec Marcel le meilleur ami de Sybille ? Ben voilà, tu n'as qu'à t'occuper du fruit (tiens d'ailleurs j'ai vérifié pour le coup des pépins, non non non les enfants ne sont pas des fruits) de vos amours avec lui. Et vlan. Voilà une grosse responsabilité qui s'éloigne à tire d'aile. Qu'importe si j'ai moi aussi couché avec Marcel, j'avais pris mes précautions, moi. Nananère.

C'est bien tout ça, mais c'est quoi au juste cette histoire de responsabilité ? Pourquoi devrais-je être responsable du résultat de cinq malheureuses minutes d'activité forcenée ? Sous prétexte que cet enfant baveux (pardon Sigmund) sera incapable de se défendre contre le monde cruel, et aura besoin de protection, d'aide, de soutien et de cinq euros par semaine d'argent de poche pendant au moins quinze ans ? Mais c'est totalement disproportionné ! Passe encore sur l'aide et le soutien, mais cinq euros ! CINQ euros ! Mais on veut me saigner aux quatre veines ou quoi.

Transigeons : zéro euros jusqu'à cinq ans, trois euros jusqu'à dix, cinq après jusqu'à quinze ans. Voilà. C'est à prendre ou à laisser. Je peux pas faire mieux. Les traites du crédit, les crédits pour les traites, les charges, les impôts, tout ces trucs de sous où je ne comprends rien (c'est mon amour financier qui gère les dépenses) tout ça pèse sur notre budget familial. Faut faire un effort. Donc voilà Sigmund, tu as les cartes en mains. On se revoie dans une heure pour signer le contrat ou bien c'est fini. Voilà pour la responsabilité.

Bon voyons les dates maintenant. Je reprends un des calculateurs si pratiques. Voyons, date des dernières règles, ah ouais voilà, hum, date des saillies (j'utilise un calculateur vétérinaire, beaucoup plus pratique) ah ben ouais pas de doute. La fécondation date de nos vacances sur cette île déserte de la banlieue des bahamas. Oui, c'est bien ça, pendant cette semaine de farniente vigoureux et d'abandon, sans un seul autre mâle à la ronde. Moui, c'est ça. Et ça me vérifie du coup les autres calculs sur la date de vêlage, voyons voir, ouaip le 8 juin, ou le 17 si on est des dauphins. Non, non, je suis bien le père. Pas de doute.

Caramba, encore raté.