jeudi 31 mai 2007

Tadam !


Sur cette photo, on reconnaît très bien Sigmund/Henrietta, sa maman assez fatiguée par la longue plongée en apnée, et à l'arrière plan son papa rattrapé par une sage femme alors qu'il essayait de s'enfuir.
Hareng pour tout le monde ! C'est ma tournée!

mardi 29 mai 2007

Jacques Maillol, ne vois-tu rien venir ?

De petit dauphin, point.
Des contractions de faux travail qui épuisent mon amour-à-bidon-toujours-garni depuis 24 heures, ça oui, on en a à revendre.
Demain déclenchement des hostilités.
Merci pour tous vos messages, sincèrement c'est un soutien précieux pour mon amour-qui-morfle.
Bientôt des nouvelles, genre "Champagne au hareng pour tout le monde !", j'espère.

lundi 28 mai 2007

Réveille matin

Ben je vous la fait courte hein. Mais bon j'ai un super réveil de la mort dont je suis très fier. Y'a plein de sonneries hyper zen hype qui te détendent la tête avant même que tu sois levé pour aller te faire braire au boulot. La première sonnerie c'est le bruit de la mer, les vagues qui s'échouent sur le sable sans doute blanc d'une quelconque caraïbe. La deuxième c'est un coucou farceur au fond des bois qui coucoute tranquillos pour te dire allez mon gars fais pas ta feignasse, faut te lever. La troisième c'est le joyeux murmure d'un ruisseau qui glougloute dans les sous-bois, mais celle-là on la met pas des fois qu'on se compisserait le pyjama dans un demi-sommeil. La quatrième c'est le bruit du vent dans les herbes hautes de la savane (enfin je crois hein, mais ça pourrait tout aussi bien être la main de ma soeur dans la toison rude d'un sanglier). Et la cinquième ce sont des trilles joyeux d'oiseaux un peu gonflants au bout d'un moment. Aucune de ces sonneries ne réussit pourtant à me sortir du lit en moins de vingt minutes.

Depuis ce matin, on a une nouvelle sonnerie. C'est une voix toute douce qui murmure : "Heu, je crois que j'ai perdu les eaux."
Elle est terrible cette sonnerie, j'étais debout en moins de quinze secondes, lavé en quarante-cinq, habillé en trente.

Sinon, à part ça, on est dans un scénario qu'on avait pas prévu. Mon amour-à-bidon-niagara est à la clinique pour attendre que ça démarre, dans une petite chambre, toute seule. Et moi je suis ici à attendre que le téléphone sonne, comme un con. De dauphin, point. De Sigmund, nibe.
Merci pour vos commentaires, ça réchauffe le coeur de l'honnête homme en proie au doute incommensurable de savoir s'il va prendre une pepperoni quatre fromages ou une merguez poivrons oeuf pour son repas du soir.
A bientôt pour le petit dauphin du mois de mai.

dimanche 27 mai 2007

Tartelettes

Parmi les raisons qui vous poussent à faire un gamin, enfin à concevoir l'idée d'un gamin pasque bon le faire c'est pas vraiment l'idée de le faire qui nous traverse l'esprit, sur le coup, pour nous les hommes, faut le dire, mais plutôt l'idée d'en tirer un bon, mais bref, donc je disais dans les trucs qui nous pousseraient à faire un gamin quand on y réfléchit, oh de manière purement théorique, hein, genre si j'avais un fils/une fille ben voilà ce que je ferai, donc ouais y'a les trucs qu'on aimerait partager avec lui. Bon d'accord on y pense quand on est saoûls ou qu'on a du vague à l'âme pasqu'on est tout seul à cause de cette foutu ligne adsl qui marche et pour meetic c'est niqué c'est pas ce soir qu'on va chopper. Ouais bon donc c'est quand on n'a rien d'autre à penser par exemple, qu'il y a pas de foot à la télé ou que Turbo est fini, ou bien je sais pas, qu'on a fini de potasser les dépliants sur le Guatémala, bref, on s'emmerde comme un ragondin (pas comme un bébé ragondin, hein, eux y ont une vie super rigolote) et on imagine des trucs.

Bien sûr, ces brefs instants de bonheur imaginaires s'effacent immédiatement devant la montagne d'emmerdes parfaitement réalistes, elles, qui s'affichent devant nos rétines soudainement saturées, les petites et grosses contraintes, la responsabilité, l'engagement, le boulet, les chaînes de la vie tout ça, qu'il y a de quoi te rendre neurasthénique qu'heureusement Internet est revenu n'y pense plus mon gars il est encore temps de sauver ta peau, ce soir c'est grognasse sur meetic ou pizza quatre-fromages-chorizo-salami supplément oeuf et viande haché devant un bon match de boule ou bien un film de foot, faut voir. Donc, souvent, les bonheurs fugaces à peine entrevus ne pèsent pas bien lourd devant l'horrible réalité des faits. Mais bon quand t'es coincé grâce aux manoeuvres particulièrement retorses de la femme de ta vie pour qui avoir un bébé c'est un peu l'équivalent technicolor de la pizza double-pepperoni saucisse piquante poivrons merguez double fromage plus mozzarella, ben la réalité cruelle tu te la prends dans la face sans rien dire, et tu essaies de penser très fort aux dix petits moments de bonheur qui arriveront forcément un jour ou l'autre dans les dix prochaines années.

Ben moi parmi ces trucs y'a la pâtisserie. Sans rigoler, je me vois bien avec Sigmund en train de faire de la pâtisserie. Pasque j'aime bien ça, et que c'est rigolo d'en foutre partout, et qu'à la fin tu manges des petits délices que t'as fait toi-même. Bon je sais que la pâtisserie ça n'a qu'un temps, trop petits les gamins ils ne sont qu'à te foutre de la farine plein la cuisine (mais moi aussi j'aime ça, et et je trouve que si la cuisine n'est pas maculée à la fin ben j'ai pas réussi ma recette) et quand ils sont trop grands ben franchement faire de la cuisine avec les parents, trop relou. Mais va bien y'avoir quelques années où il va aimer ça, non ? Des années où je vais pouvoir lui mettre les doigts dans le beurre fondu, le nez dans la pâte de pistache, lui faire presser des citrons et hacher de la cardamome et façonner des fonds pour faire par exemple notre goûter de cet après-midi :



d'après une recette de Charline que j'espère une fois croiser dans le restaurant indien où nous avons choisi les vrais prénoms de Sigmund. Et oui, pasque c'est bien à Sigmund que je pensais en faisant ces petites tartes. Moutard, tarte, l'association me semblait bien choisie. En tout cas on a fait des tartelettes pistache-citron-cardamome aujourd'hui, en l'honneur de Sigmund-le-bientôt-là. On a fait des gaufres aussi, mais c'est une autre histoire.

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Naissance de Sigmund-le-bébé-en pâte-à-chou prévue dans 8 jours.

vendredi 25 mai 2007

Mes oeils

Je réponds à l'invitation de MaO. Ouah la vache, c'est la première fois qu'on me passe une chaine de blog ! La première fois je me l'étais passée tout seul, c'était carrément naze. Mais là comme ça et ben ça me fait vachement plaisir. Juste je sais pas comment qu'on fait pour savoir que les gens y t'ont passé la chaîne si t'es pas allé sur leur blog depuis longtemps, mais bon. L'essentiel c'est de participer.

Alors voilà des photos de mes oeils. J'ai imaginé le moment de la naissance de Sigmund. Et je vous ai fait un jeu ousque faut relier les légendes aux photos des émotions. Ah ouais je vous ai mis les légendes sous les photos pour que vous sachiez l'émotion que j'essaie de faire avec mon expressivité de hareng mort (miam), vu que le théâtre et moi ça a toujours fait trois (le théâtre, moi, et le metteur en scène qui soupire).



Vous avez trouvé ?
Réponses : et ben je les donne pas, on va voir si vous êtes méga-fort, mais bon quand même c'est fastoche, c'est moins dur que le tire-lait.
Ah ouais faut que passe la chaîne, à qui je sais pas ?
A n g e l tu l'as jamais fait ton fond de l'oeil encore ?
Ophise, Aphykit, Drenka, Buveuse-de-thé, Mother-to-Be allez hop si le coeur vous en dit. Sauf si ça vous plait pas les chaînes. Dès fois, là où y'a de la chaîne, y'a pas de plaisir. Je sais, je sais.


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Naissance de Sigmund-le-bébé-au-lourd-héritage-génétique prévue dans 10 jours.

mercredi 23 mai 2007

Col fermé pour cause d'intempéries

Ouais d'accord c'est un peu minable mon astuce, d'autant plus que c'est du réchauffé, je me rappelle d'un faire-part (sans doute d'un papa cycliste) où l'on annonçait que la nouvelle future petite amatrice de vélo avait franchi son premier col. J'avais trouvé ça un peu douteux comme blague (alors que bon la blague avec la cigogne farcie au chou, ça c'est de la balle), comme quoi. Bon bref. Tout ça pour dire que le Sigmund y m'a pas l'air véritablement prêt à sortir, le col de mon amour-à-bidon-qui-a-un-col restant obstinément fermé, long et tonique suivant les propres termes de la sage-femme qui hurle de l'hôpital, ce qui a du donner en vrai FERME, LONG ET TONIQUE, tout de suite ça fout les boules alors qu'en fait ça veut dire que Sigmund se la coule douce et qu'il ne sortira que par la force des baïonnettes.

Ah ben quand ça veut pas venir, ça veut pas venir comme disait l'autre soir la boulangère, juste avant d'ajouter "Ah ça repousse pas" pasque j'avais fait tomber de la monnaie, mais ça n'a rien à voir avec mon histoire. Bon la sage-femme, elle a quand même dit que le neuf juin au maximum il tirerait Sigmund de sa retraite de gré ou de force. Ouais. N'empêche que bon ça reste pas clair cette histoire de col fermé, long et tonique. Non, pasque fermé je vois bien le truc, ok, j'ai compris, c'est comme quand t'as pas de pneus neige et que le gendarme y te dit désolé monsieur faut mettre des chaînes et toi comme un con tout ce que tu as c'est des chaînes pour du bondage, ça va pas sur les pneus, et paf pour toi le col il est fermé et tu peux te brosser pour déguster ta raclette avec vue sur les crétins qui se pètent la gueule en ski. Donc fermé, ok.

Mais long et tonique. Ca va pas ensemble. Tonique ? Ca veut dire qu'il fait du jogging ou quoi ? Genre notre nouveau président, mais sans les talonnettes et en un peu plus long. C'est quoi un col tonique ? Quand tu t'approches et que t'essayes de le tripoter pour voir des fois que Sigmund y serait juste derrière et ben paf le col y te met une claque ? Non mais sérieusement. Et long ? Ca va finir pas dépasser, c'est ça ? Mais c'est hyper-gore cette histoire, un truc à se faire péter le bouchon muqueux. Ah ouais, tonique ça veut dire qu'il danse : et le col tonique dansa. Ah ah, mon calembour il est tellement ouvert, court et amorphe que je suis sûr que vous l'avez pas compris. C'est pas grave. Non mais sérieusement, fermé long et tonique, ça me fait penser à Buster Keaton qui danserait la macarena. Et c'est pas vraiment l'image que j'avais de la fin de la grossesse pour tout vous dire.

Ah mais moi je croyais que ça serait les 24 heures du mans revisitées par Speedy Gonzales sous amphétamines : déclenchement subit qui oblige à partir en courant, et plaf je te fous dans le caddie(r) et hop j'arrête la circulation pour la priorité, poursuivi par la police qui finalement nous ouvre la route avec la sirène, urgence à l'hôpital, perfusion improvisée dans le couloir qu'on parcourt en brancard à fond les ballons (d'oxygène), trachéotomie avec un stylo bic, la totale des films catastrophes, quoi. Putain, neuf mois c'est déjà long, y peut y avoir un peu d'action à la fin ? Genre un coup de théâtre, Sigmund né dans la nuit sans qu'on s'en aperçoive, ou alors il sort comme Alien du bidon de sa mère et il me saute à la gorge pour me reprocher tout ce que j'ai écrit sur lui, et puis il va faire la peau à Batman pasque les ultrasons ça fait hyper-mal aux oreilles, Sigmund c'est Chuky la poupée de sang et il massacre tout le 12ème arrondissement, sauf la nounou qui est gentille. Mais je m'emporte.

Alors que là, non. C'est tranquille. En cas de contraction, prenez un spasfon. Si ça fait trop mal, venez. Mais ne vous pressez pas, y'a le temps. Ouais, vous avez le temps de prendre un coup de gnôle pour la route. De tricoter un dernier jeu de chaussons. De faire un scrabble. D'envoyer une lettre anonyme à Batman genre "Batman, ta mère la pute elle a couché avec une chauve souris et Robin c'est ton giton". Voilà. Ah et puis remplir ta déclaration d'impôts, aussi. Quand c'est fait tu peux y aller, et t'en a encore pour des heures à attendre l'arrivée de Sigmund. Ah pasque ça va pas sortir comme un bouchon de champagne, hein (tandis que le bouchon muqueux si), ça va être long et tortueux. Pénible. Eprouvant. Ok, ok, n'en jetez plus on compris. On attend, on la boucle.
Y'aura pas de coup de théâtre, pas de coup de vice, pas de surprises. Tant pis.
Mais du moment qu'il y a une happy-end, ça me va aussi.

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Naissance de Sigmund-le-bébé-pas-pressé prévue dans 12 jours. Ou peut-être plus. Ou peut-être moins. On sait pas.

lundi 21 mai 2007

Marché concurrentiel

Dans mon ancien métier, j'avais l'habitude planifier les trucs à l'avance, vu que je gérai des projets hyper-tendus de la mort, équipe à la baguette, planification impeccable, jalons, contrôles, anticipation et tout le tralala du blabla des cadres dynamiques de la vraie vie qui se lève tôt pour toucher ses stock-options. Autant vous dire qu'il faut pas me la faire sur l'organisation d'évènements programmés. J'sais m'organiser, j'sais prévoir, j'sais planifier et en plus je fais des super-bons gâteaux aux pistaches mais ça n'a rien à voir.
Voyons, voyons, quel évènement récent de ma vie à moi qu'elle est personnelle ai-je planifié dernièrement ? Hum ? Voyons... ben rien justement, comme je le fais tout le temps au boulot, ça me gonfle les soupapes de le faire à la maison. A la maison, j'aime bien l'impréparation et le repoussage au surlendemain de ce qui pourrait avoir été fait y'a une semaine. C'est un mode de vie, quoi. Ah ah ah, quel naïf je fais.

Pasque quand je prétends que j'ai rien planifié, je compte pas le projet Sigmund là-dedans. D'un autre coté, c'est un peu vrai aussi, pasque je suis pas vraiment le chef de projet du truc, en quelque sorte. Ce serait plutôt mon amour-à-bidon-balistique, la chef de projet. Mais bref bon on s'en tape, je veux juste parler de la planification à l'avance des trucs du bébé, genre bon je me disais qu'on s'occuperait de comment le faire garder quand on en viendrait au moment de devoir le faire garder, genre en septembre. Ah ah ah derechef, quel gros naïf ce papa de Sigmund. Ca se prévoit longtemps, mais longtemps à l'avance. Genre des mois. Genre maintenant. Hé oui, aussi incroyable que ça puisse paraître aux non-initiés (les autres c'est pas la peine de se moquer, merci), ben la garde d'un moutard faut s'en occuper avant qu'il soit né. Ca me dépasse. Ca me troue le pied (j'peux faire en "u" aussi). J'en reviens pas.

C'est qu'il y a de la concurrence, peu de places en crèche, pas beaucoup d'assistantes maternelles, des nounous on sait pas où, et des milliards de bébés qui arrivent tous en même temps. Bilan : ben ce soir on va rencontrer une assistance maternelle agréée. Avant même que Sigmund y soit né. Pas croyable. Mais qu'est ce qu'on va bien pouvoir lui raconter sur le bébé qu'elle est censée garder ? Sympa le truc. Ouais, ben vous voyez, ce qu'il aime bien faire c'est se mettre la tête à l'envers et pousser avec ses pieds sur les côtes de sa mère. C'est son jeu préféré. Vous avez de quoi jouer à ça, ici ? Hum. Sinon il aime bien quand son papa y joue de la guitare, mais par contre il déteste Abba. Vous n'écoutez jamais Abba, n'est-ce pas ? Hé, c'est quoi cette tenue en aluminium dans votre penderie ?

Non mais franchement, qu'est ce qu'on va bien pouvoir dire, hein ? Et je pourrais même pas chougner quand elle demandera si c'est une fille ou un garçon et quand c'est-y qu'il va viendre, pasque quand même elle a le droit de savoir, vu que c'est elle qui va potentiellement s'en occuper pendant un sacré bout de temps. Quand même, hein, ça fait bizarre, même pas né et déjà casé. Enfin. Ouais, si ça marche, hein, pasque apparemment y'a un léger surbooking de l'assistance maternelle, genre elles ont dix mille couples qui viennent les voir en même temps et elle choisissent en fonction de critères secrets. Mince qu'est-ce que ça peut aimer une assistance maternelle, faut peut-être que j'amène un poulet ou un truc en chocolat ? Ah la la, j'suis pas prêt et pour cause, j'ai même pas encore senti de tactu la nécessité urgente de le confier le moutard. Moi c'est pas mon genre de prévoir quatre mois à l'avance, mince. C'est beaucoup trop dur. Et si jamais c'est un dauphin finalement, faut que je vérifie si elle a les équipements adéquats, la piscine et le seau à hareng. Je sens que ça va être la loose totale ce soir.

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Naissance de Sigmund-le-bébé-déjà-en-garde-à-vue prévue dans 14 jours.

samedi 19 mai 2007

Bonjour la pression...

Non mais c'est n'importe quoi. Ca va pas la tête ou quoi ? Qu'est-ce que c'est que cette manière affreuse de nous mettre la pression, hein ? On était pépouzes tranquilles avec mon amour-à-bidon-sélectionné, complètement détendus de la tête, limite mous du stress, attendant l'arrivée de la nouvelle prunelle de nos yeux (paraît que c'est comme ça qu'il faut dire, mais bon je veux pas la ramener, mais vu l'investissement je devrais plutôt causer de ma nouvelle peau du cul, bon, paraît que c'est trop grossier pour un blog ousqu'on parle de bébé, alors celle-là je me la remise dans ma culotte, ça tombe assez bien, d'ailleurs) avec une patience et une humblabilité incroyablement zénesque (ah, on me souffle qu'il faut dire humilité, mais bon c'est pas ce que je voulais dire, j'aime pas le mot humilité, quand on me dit humilité maintenant je suis conditionné, paf, je pense érythème et je sors mon mytosil, ah non, ah non, pardon, je croyais humidité). On était dé-con-trac-té du bidon, pour tout dire.

Et voilà t-y pas qu'on nous fout la pression. C'est simple, on peut pas rencontrer le moindre pékin qu'on connaît un tant soit peu, ou un tant soit peu à peine pas du tout, sans que la question fatidique vienne nous brouiller l'écoute. Alors c'est pour quand ? C'est pour bientôt ? Ca se présente bien ? Vous en êtes où ? Quand est-ce qu'il arrive ? Alors ? Hein ? Dites ? Hein ? Ben il est pas pressé ? Dites ? Alors ? Ca vient ? Ca arrive ? C'est pour dans pas longtemps, non ?
Sans compter que l'enchaînement rêvé est facile à trouver, genre le triple lutz qui vient toujours après le quadruple axel (ou le contraire, j'arrive jamais à voir j'ai les yeux qui saignent à cause des tenues des gars, genre paillettes à vomir ou pastiche à gerber) là évidemment on n'y coupe pas, c'est couru : c'est une fille ou garçon ?

Mais lâchez-nous le bidon, bordel ! Y viendra quand y viendra ce bébé dauphin. Apparemment ça lui plaît plus de passer son temps à écarter les cotes de sa mère à coup de pieds nageoires que de vouloir pointer son museau dehors pour voir si y'a du hareng frais. Respectons ses choix. Enfin quand je dis ses choix, j'me comprend. Respectons surtout la tranquillité d'esprit de ses pauvres parents qui commencent à se fissurer (la tranquillité, hein, pas les parents, on n'en est pas encore aux gorissimes crevasses), genre on va en prendre plein la gueule dans pas longtemps. Laissez-nous rêver d'un bébé parfait pas compliqué en train de somnoler après la tétée (j'peux la faire en "i", aussi, un baby joli, tout assoupi dans son lit après le bibi, ou bien en "o", un marmot tout beau qui fait dodo mais pas popo après le lolo, comme quoi vous voyez je commence à bosser dur pour les comptines).

Les plus relous c'est mes patrons. Tout les matins, j'ai droit à mon chef et au DG de la boîte qui passent me voir, alors c'est pour quand ? C'est pour bientôt ? Ca se présente bien ? etc. etc. Le moindre pet de travers dans le métro, dix minutes de retard et pouf, j'ai droit au "on croyait que t'allais pas venir, hi, hi, hi". Bon d'un autre coté c'est normal, hein, ils s'en font pour le business, c'est vrai quoi, si je m'en vais, qui c'est qui va faire les blagues pour accueillir les clients, c'est moi que je fais le clown, habituellement, genre "Parlons de l'organisation des obsèques, quelque chose à boire, je vous sers une petite bière, ha ha ha ?". Brèfle. Et puis mon patron, il a une sorte de responsabilité morale, c'est lui qui nous a fait nous rencontrer mon amour-à-bidon-épanoui et moi, alors hein (c'est une longue histoire, impliquant une mort violente dans un cirque -elle est trapéziste- une thanatopraxie compliquée par des fauves, un commissaire de police frappant un acrobate, un éléphant, une otarie, trois caniches, un fildefériste sans filet, deux clowns en train de chialer, un spectacle-qui-doit-continuer, un orchestre qui joue la marche funèbre pendant que des chevaux blancs crottinent en rond, un fouet perdu, dix massues, un cerceau de feu, un tour de magie, deux caravanes et un grand amour). Bon voilà quoi.

Allez, plus que quelques jours à tirer. Pourtant mon amour-à-bidon-mauresque elle aime bien l'avoir le petit ragondin dans son ventre. Sauf pour le coup des côtes, et encore. Et puis cette sensation de calme avant la tempête, c'est agréable. Mais c'est bientôt la fin (on vous préviendra, hein, on mettra un truc avec un dauphin sur le bloug avant de partir à la maternité, histoire que vous vous stressiez pas sur des pivoines). On n'est pas pressés, pourtant, pas pressés. Dé-con-trac-tés du bidon, je vous dis.

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Naissance de Sigmund-le-bébé-décontracté-du-placenta prévue dans 16 jours.

jeudi 17 mai 2007

Interlude


Pivoines sur table à langer - 2007


Bon ouais ok la pression monte et on saisit la moindre journée férié pour ronfler comme des marmottes ivres-mortes. Je m'excuse, hein. Mais bon la pression, la pression. Ah tiens, je pourrai faire un billet sur la pression. Mouais. Peut-être tout à l'heure. Là je vais plutôt aller boire une pression en terrasse pour essayer d'habiter ma fonction de futur père.

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Naissance de Sigmund-le-bébé-aux-mille-fleurs prévue dans 18 jours !

mardi 15 mai 2007

Mammifère mon ami

Ben ouais on est des mammifères, hein, y'a pas de doute. Qui dit mammifère dit mamelles, dit lait. Des bêtes, quoi. Autant pour nos êtres éthérés qui bronzent chaque jour à la lumière éclatante de nos consciences et de notre intelligence (enfin, pour ceusses qui ont pas un écran total naturel...). Non, vraiment, y'a pas à chipoter, mais quand on est des bébés ben le seul besoin réel que l'on ait, c'est du lait. Ah, on s'en tape la mamelle que le débit du lait soit beau, ou bien que le débit de l'eau soit laid. Ces hautes voltiges de l'esprit ne nous concernent pas. Tout ce dont on a besoin, c'est d'un nichon bien rempli au réveil. Voilà. Du lait. Encore du lait. Comme les bébés dauphins ou n'importe quel autre bébé de mammifère normalement constitué.

Est ousque on le trouve tout ce lait, hein ? Pas au Franprix du coin, tiens. Enfin si, aussi. Bon bref, le lait est gracieusement fourni par la maman. Mais cela n'a qu'un temps, celui de sa disponibilité. Ben oui, pasque qu'on est pas des animaux toujours disponibles pour se faire traire, quand même. Non. Dans la vie nous avons d'autres aspirations. D'autres visions. D'autres buts. Par exemple aller bosser pour payer tous ces petits trucs dispendieux pour bébés ou acheter de quoi faire des gaufres. Alors bon la maman au bout d'un moment faut qu'elle aille bosser et plus vite que ça, quand même, ça va bien de se tourner les pouces en étant assistée par l'Etat. Allez, au boulot. Et le bébé alors ? Qu'est ce qu'il boit ? Du lait du Franprix ? Nooooon. C'est là qu'on voit qu'on est plus des animaux, pasque y'a des ingénieurs mimis tout plein qu'ont pensé à inventer une machine géniale pour récupérer le lait de la maman et le donner au bébé quand elle est pas là. Un tire-lait que ça s'appelle. Hein, quoi ? Comment elle fait pour lui donner si elle est pas là ? Ben je suppose que le bébé il attend le soir pour manger avec ses parents. Quoi ? J'ai faux ? Ah oui bon. C'est quelqu'un d'autre qui lui donne, par exemple le papa s'il est en RTT (ça va pas du tout ça, allez, au boulot, feignasse) ou bien la bonne philippine payée au noir et au lance-pierre.



Hein qu'il est beau notre tire-lait, hein ? On l'a récupéré dans une brocante, à prix d'or, entre d'autres articles de luxe comme des vieux disques de Mireille Mathieu (c'est la folie en ce moment sur ses disques, ruez-vous, c'est du placement solide pour les cinq prochaines années) et des décorations rigolotes datant de la dernière guerre mondiale. C'est un très bel objet (le tire-lait, pas Mireille Mathieu) parfaitement fonctionnel, livré avec des cupules en silicone automassantes. C'est bizarre quand même, on associe rien que des mots à connotation fortement érotique, silicone (mmmmhhh !) massante (mmmmmhh! mmmmmmhhh!) cupule (oooh mais comment veux-tu) et ben paf le résultat a de quoi réfrigérer les ardeurs d'un marin pêcheur en rut après dix mois passés en mer et en plus ce con de mousse s'est fait un lumbago au début du voyage. Ouais pasque bon le tire-lait c'est quand même pas le summum du truc glamour. Mais bon. Faut ce qui faut. Paraît-il.

Alors le fonctionnement j'ai pas encore compris, je préfère pas essayer maintenant. Et rapport au truc du glamour, je vais laisser mon amour-à-bidon-arianesque se dépatouiller avec les cupules (mais comment veux-tu, hum, pardon, je ne m'en lasse pas). Mais bon en gros c'est comme une trayeuse électrique sauf que c'est manuel. Hé oui. Mammifère mon ami, nous voilà ramené à notre triste condition animale. Sauf que les animaux y ont pas des trayeuses à main quand même. Là faut se coller le machin sur le nibard et pomper jusqu'à ce que la mère s'évanouisse de douleur ou un truc comme ça. Et ben ça promet. Mais sinon j'aime bien le tire-lait pasque ça fait un super pisto-laser genre Cosmos 99, le feuilleton où des gars en pyjama voyageaient dans des maquettes (Eagle one ? Eagle one ?) et disparaissaient dans des fours à micro-ondes en forme de placard (sauf Barbara qui était parfaite) et puis aussi ils avaient des trucs laser en forme de U pour paralyser les gens méchants genre les extraterrestres qui les envahissaient pour les obliger à travailler plus (alors que eux ils avaient rien à foutre sur la lune c'était peinard) et à porter des talonnettes. Ben moi je joue avec le tire-lait toute la soirée, c'est un pistolet-laser et je dégomme mon amour-à-bidon-céleste. Eagle One ? Eagle One ?

Je sais ce que vous pensez. Vous vous dites que franchement pour un futur père ça fait pas très sérieux. Que c'est puéril de jouer à Cosmos 99 avec un tire-lait. Soit. Mais franchement, Cosmos 99 et les bébés, vous voyez pas le rapport ? Non mais sérieux ? Vraiment ?
Une série où jouent Barbara Bain et Martin Landau ?
Ah. Vous voyez !

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Naissance de Sigmund-le-bébé-lactovore prévue dans 20 jours !

dimanche 13 mai 2007

Devinette

Alors on vient de récupérer un truc qui a beaucoup d'effet sur le confort du papa. Un indice : c'est pas une playstation, mais depuis qu'on l'a, j'arrête pas de jouer à Cosmos 99 avec...



Allez, c'est une petite devinette pour ce dimanche.



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Naissance de Sigmund-le-bébé-qui-sera-bien-content-du-schmilblick prévue dans 22 jours !

vendredi 11 mai 2007

La valise

Ah mais oh, attention, hein. Je m'en fous de la valise de la maman. Ca c'est bon, réglé, plié, j'ai loué un camion de trente m3 pour emmener tout le barda, j'te jure, mon amour-à-bidon-satisfaisant a fait un mix des conseils de la maternité, de Famili, des bouquins qu'on a lus et de trucs glânés sur internet et pouf on une petite liste simple de trois mille sept cent quatre vingt cinq pages comprenant des trucs aussi improbables que des slips en filet (mais qui a envie de jouer à Tarzan le pêcheur à la maternité, bon sang) ou un séchoir à cheveux (je croyais que c'était pour le brushing style lady Di avec ses marmots à l'hôpital, mais non, c'est pour une truc gore dont je veux même pas parler). Bon, cette valise-là, on s'en fout.

Moi j'suis là pour parler de la valise du papa. Enfin, de la valise du Papa de Sigmund. Quesse vous croyez, qu'on va s'embêter à prendre des trucs qui servent à rien ? Ouah l'autre. N'importe quoi. Nân, voilà ce dont quoi un homme normalement constitué a besoin dans les circonstances extrêmes comme un tremblement de terre force 4 (c'est un tremblement de terre où du panaché jaillit du sol, c'est assez cool), une guerre atomique, un bombardement ou bien la naissance de son premier enfant. C'est pourtant pas dur de la faire, hein, mais faut penser aux besoins fondamentaux des hommes. Ah ils sont nombreux les couples écartelés par une valise du papa mal préparée, où un conflit grave survient quand le père désemparé constate qu'il n'y pas même pas le dernier numéro de l'équipe dans sa valise alors qu'il est en train de s'ennuyer à tenir la main de sa femme qui pousse et fait le petit chien. Ah, comme elle est justifiée à ce moment la juste réprimande : ah chérie, arrête de crier comme ça, tu vois pas que tu n'as même pas pensé à me prendre de la lecture alors que ça fait des plombes que j'attends ? Ingrate va ! Mesdames, pour éviter une crise conjugale grave, veuillez noter.

Une valise parfaite, ça commence par une playstation. Pasque sinon, comment on meuble l'attente, la longue attente, hein. L'équipe ça va bien cinq minutes, mais une playstation, ça c'est du sérieux, on peut passer de la course de voiture à la bonne séance de bourrepifs pour se détendre les cartilages. Evidemment, il faut penser à avoir des batteries de rechange, certains accouchements peuvent être assez longs. Mais bon la playstation permet de s'affranchir de ce temps mort auquel on ne saurait couper sans passer pour un mauvais (futur) père. Brèfle. Au moins avec une console de jeux peut-on passer ce temps agréablement, en butant quelques terroristes irakiens jusque dans les chiottes, en lattant la tête de deux ou trois monstres dans une planète lointaine ou en radaguant Sébastien Loeb dans les épreuves spéciales du rallye de Monte-Carlo. Une bonne baston avec des monstres extraterrestres peut être fortement améliorée par les cris de souffrance de votre épouse en train d'agoniser sa mère à pondre son lardon, ou par les cris d'horreur des sages-femmes en train de découvrir la tête dudit lardon. Ce n'est pas la peine de prêter attention à l'équipe soignante qui râlerait sur l'occupation des prises électriques par vos chargeurs de batteries, après tout vous payez des impôts, non ? Faites attention de ne pas débrancher le monitoring quand même, surtout si vous jouez à Deep Under Seas, le ping régulier agrémentera vos plongées...

Autre point essentiel de la valise du papa, le camescope. Pasque quand même, cette plongée dans l'univers hospitalier est l'occasion d'un évènement unique qu'il serait dommage de ne pas filmer. Non, je veux dire, c'est pas si souvent que ça va vous arriver, et vous serez content après coup de pouvoir vous repasser le film pendant vos longues soirées d'hiver ou même de télécharger la vidéo sur Youtube. Pensez donc, ça intéresse tout le monde non ? Une si belle occasion de vérifier (et de filmer) que les infirmières sont bien à poil sous leurs blouses ! En plus elles sont trop occupées par votre épouse en train de se distendre le col de l'utérus au cric pour s'apercevoir que vous êtes en d'enchaîner les contre-plongées audacieuses. Penser à charger les batteries du camescope quand même, mêmes conseils que précédemment et vous pouvez débrancher le monitoring pour ce coup-là, le bruit est désagréable sur un enregistrement vidéo. Vous pouvez ajouter un commentaire cochon en plus, personne ne vous écoutera, "hé oui la délicieuse Marie-Jeanne est trop occupé à vider ce haricot pour voir que notre équipe de caméramans intrépides lui filme le creux poplité en gros plan, creux poplité délicieusement potelé qui laisse présager..." Bon vous voyez le genre, quoi.

La bouffe tient évidemment une grande place. Non mais vous imaginez de passer plus de dix heures à attendre sans avoir de rillettes à manger ? Je sais même pas comment c'est possible. Moi si j'ai pas mes rillettes toutes les cinq heures, comment je peux tenir ? Et puis des danettes au chocolat aussi. Enfin ça ça dépend des goûts. Vous pouvez prendre vanille ou café si vous préférez. L'essentiel c'est de pouvoir tenir au froid les danettes et surtout les rillettes (rapport à l'hygiène et aux germes pathogènes tout ça) mais dans les salles d'opération y'a tout ce qui faut, du froid dans des petits tuyaux et tout. Ca fait que vous pouvez y'aller pour faire vos tartines de rillettes, bon si vous avez pas de couteau pour couper la baguette et tartiner, demandez à la sage femme, elle a bien un scalpel, et puis faut pas craindre d'y aller franco, une bonne odeur de rillettes pendant un accouchement c'est tout de suite plus festif. Et puis les danettes faut partager hein, la danette ça se partage, faut en offrir à tout le monde mais pas à votre amour-à-bidon-tremblotant pasqu'elle a pas le droit. Non. Pensez à prendre un peu de vin et un peu d'ail pour faire goûter au gamin, comme Henri IV. Et puis le beaujolpif c'est bon avec les rillettes.

Dans les préoccupations fondamentales de tout être humain mâle qui se respecte, reste le sexe, mais la décence m'interdit de m'étendre sur ce sujet. Et puis va trouver dans un hôpital une partenaire potentielle quand tu es juste en train d'accompagner ta femme enceinte jusqu'aux yeux. Vachement duraille. A moins de se déguiser en docteur Doug Ross et d'aller draguer dans les autres services, mais là tu risques de te faire chopper par le vigile, de quoi ordure t'es pas avec ta femme, t'as signé ta reconnaissance de paternité au moins, tiens une rotule pour t'apprendre. Donc pas la peine de prendre des capotes dans la valises, c'est cuit d'avance.

C'est vraiment la valise de base, hein. Je récapitule : playstation, camescope, rillettes, danette, gros pif, ail. C'est pas compliqué. Après vous pouvez ajouter des fioritures, mais vous aurez déjà tellement à trimbaler pour l'autre valise...bon. N'avez qu'à voir dans Famili, 9 mois ou Parents ce qui manquerait éventuellement.

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Naissance de Sigmund-le-bébé-des-jeux-vidéos prévue dans 24 jours !

mercredi 9 mai 2007

Allez, au lit et que ça saute...

Non mais ça c'est rigolo. On a terminé la chambre à Sigmund (enfin, le mobilier, pasque la déco je sèche un peu et tout ça, j'ai pas vraiment la tête à faire de la peinture à l'eau depuis quelques semaines, et la peinture à l'huile, bon, ce qu'en j'en pense...) par le lit, qui nous était arrivé découpé en petits morceaux du fin fond de la belle-famille qui n'en a des enfants déjà. C'est bien, Sigmund il est équipé de pied en cap de trucs de récupération, c'est rigolo. C'est très bien pour le préservation de la nature et la société anti-consumériste tout ça. Enfin, c'est très bien si c'est un garçon, hein, pasque si c'est une fille, ben elle aura une drôle de touche avec ses bodys spiderman. Et pouquoi qu'une fille elle aurait pas le droit de vouloir être spiderman, d'abord, monsieur le gros-malin ? Oui c'est vrai, chais pas ce qui m'a pris, ça doit être une forme d'espèce de manière d'auto-censure, comme ceux qui disent maintenant que sa Talonnette 1er n'est pas si terrible que ça après l'avoir vomi pendant toute la campagne. J'le ferai plus. Alors, des spidermans pour les filles (mais pas des batmans, putain) et des poneys magiques pour les garçons. Mais je m'égare. Bon, le lit du Sigmund.

Ben qu'est ce que vous voulez que je vous dise, hein ? C'est un lit, quoi. Un tout petit lit ridiculement petit. Avec des petits barreaux, un petit matelas, des petites roulettes, des petits draps. Un lit fait pour un bébé, un nain ou un président en (presque) exercice. C'est un lit, mais bon, évidemment, on peut pas s'empêcher d'imaginer le Sigmund dedans, alors forcément ça autruche nandou émeut. Enfin bon ce qui m'a ému surtout, c'est l'écharde de quarante centimètres avec laquelle je me suis cloué les deux mains en essayant de remonter le bouzin. AU début, ça avait l'air simple, quatre coté, un fond, un matelas. En fait c'est super compliqué. Bon, c'était quand même plus simple qu'un meuble ikéa, vu qu'il n'y avait pas de plan pour t'enduire d'erreur. Mais en même temps, hein, va savoir deviner quels bons bouts vont de quels cotés. L'enfer. Sous l'oeil critique de mon-amour-à-bidon-minéral qui me prodiguait moultes conseils et demandes (genre changer le hauteur du sommier quand le montage était fini). En plus y'a des trucs spéciaux de bébé sur le lit, genre un coté qui s'abaisse. Là j'ai pas compris pourquoi c'était censé faciliter l'extraction du bébé, vu que de toute façon faut se pencher pour le sortir le bébé. Enfin, c'est peut-être plus facile quand on est petit comme, mettons, un président en (presque) exercice, là oui le coté qui s'abaisse ça permet de prendre le bébé à bout de bras sur le matelas, mais est-ce bien la responsabilité d'un président en (presque) exercice de s'occuper de tous les nouveaux-nés de France et de Navarre, comme si la tension internationale du coté de Malte n'était pas un problème plus urgent à régler ? Hein ? Faut pas déconner non plus.

Bon en tout cas le lit c'est fait. Reste à espérer que Sigmund va pas gicler comme zébulon la première fois qu'on va le mettre dedans, rapport à un montage de ressort mal compris, ou bien que le lit va pas se replier sur lui comme dans un dessin animé de Tex Avery. Remarque, ça lui apprendrait à bricoler, hein, après les bébés des âges des cavernes, ils étaient autonomes beaucoup plus tôt. Et responsables, hein. Et coupables le cas échéant. Et puis c'est bien d'apprendre la valeur du mot travail dès le plus jeune âge. Allez Sigmund, revisse les boulons de ton lit, et puis après tu me feras les prises électriques restantes. Non mais. Ces jeunes, je vous jure....
Moi ça m'a crevé de remonter ce lit, alors du coup j'avais plus de force pour faire la valise après. Oui, la valise. Ben c'est que le terme approche, alors faut bien qu'on prépare la fameuse valise, hein. Au départ (de ce bloug) j'avais prévu une blague récurrente sur la valise ou le cercueil (rapport au boulot), mais bon, maintenant c'est moins drôle, là c'est la valise, il n'y a plus d'échappatoire. Enfin quand je parle de valise, hein, je me comprend. Vu le bordel qu'il faut emmener, c'est plutôt deux caddies(r) qu'il me faudrait. Mais bon. Je ne dis plus rien. Je ne parle même pas de la valise du Papa. Parce qu'on en parle pas beaucoup, je trouve, de la valise du papa.
J'vais vous préparer la liste, tiens.

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Naissance de Sigmund-le-bébé-au-lit-plus-craquant-qu'un-vieux-navire prévue dans 26 jours !

lundi 7 mai 2007

Faire-part/4

Alors bon voilà. Après avoir fait le tour du marché pour sélectionner la meilleur offre et faire jouer la concurrence (rigolez-pas, j'essaie de m'adapter question langage à notre nouveau monde qu'il est neuf depuis hier soir), on est quand même resté un moment comme deux ronds de flan à se demander ce qu'on allait bien pouvoir mettre dans notre faire-part. J'me-la-pète ou option raphia ? Cigogne ou oursons ? Ruban ou découpage ? Rose ou bleu ? A mince, on peut pas prévoir à l'avance, ça. Si ça se trouve on est les seuls couillons de (futurs) parents de la terre à se poser la question du faire-part avant la naissance de Sigmund. Si ça se trouve, les gens ben ils y pensent après. Si ça se trouve, ils sont carrément tous à la bourre, et c'est pour ça qu'il y tant de trucs horribles, c'est la précipitation et tout qui les fait choisir des trucs délirants (sans compter le moutard : OUUUUUIIIIINNN ...regarde, chéri, roses ou... OOOUUUUUUINNNN ..choux ? Oh les petits noeuds, ça fait pas... OOOUUUUUUIIIIIIINNNN ...un peu cucul ? Ouah la cigogne.... OOOOOOOUUUUUUUIIIIIIIIINNNNNNNN ...trop mignon. Alors... OOOOOUUUUUUUUUIIIIINNNN ...qu'est ce qu'on prend. Ah bordel chéri, ce que tu veux, mais file lui son valium à ce... OOOOOUUUUUIIIIIINNNN ...moutard. Tiens t'as qu'à prendre çui-là avec la cigogne épuisée avec un boulet en forme de choux, ça fera rigoler Tata Jeannine). Si ça se trouve y'a un complot d'imprimeurs pour profiter de la situation pour épuiser des stocks d'invendus...hum, non, bon.

Au départ, comme on voyait bien que les FPs ça allait être l'horreur-monstrueuse-cromignonne, bien sûr ça correspond pas à notre standing intellectuel, on s'est pas fadés des années de lecture de Proust pour mettre une putain de cigogne sur le faire-part de notre rejeton qui aura au moins le QI additionné de son père et de sa mère (tant que c'est pas la différence...), ben on a cédé à la tentation de la blague potache. On avait fait le fameux menu à la cigogne, ok, mais aussi plein d'autre trucs plus ou moins rigolos, genre les sept différences (deux photos quasi-identiques, à un bébé près), ou bien un rébus (île - haie - nez - l'heureux - jeton), ou bien un verre ça va, trois bonjour les dégâts (vous imaginez le truc...). Pauvre Sigmund. Nân pasque bon, ce genre de trucs la moitié des gens comprennent pas (53,3% à peu près), ça les fait pas rigoler, achtung les bébés c'est sacré, et franchement envoyer un faire-part sous forme d'un qcm ça se fait pas, j'aimais bien l'idée pourtant : cochez la case, je suis une fille ( ), un garçon ( ), une cigogne ( ) / je m'appelle Rémi ( ) Kévin ( ) Sigmund (X) / je pèse 3.5kg (X) 127kg ( ) 3 mètres ( ) / Mon père est un couillon (X) évanoui (X) au guatémala ( ). Et des blagues comme on en avait trouvé des tonnes, hein, si ça se trouve on pourrait faire une page les FPs auxquels vous avez échappé, comme les couv de Charlie-Hebdo (vont pas être interdits, ceux-là ?).

Mais la blague potache, ça fait pas très lien social. A quoi ça sert le rébus si personne le trouve dans la famille : allô ? Félicitations pour l'achat de votre nouveau 4x4, c'est amusant de nous l'annoncer avec un beau rébus ! ( Geai - Dé - Gros - Soeur - Houx - Haie - Jeu - V - Ouzo - Mer - 2 ). Franchement tu te casses le fondement (les gros mots sont proscrits dans le nouveau monde) à faire un beau rébus et Tata Jeannine y pige rien, ben ça en vaut pas la peine. Et puis t'as pas le droit de faire des blagues pas compréhensibles, ce qui fait que tu te retrouves à faire des jeux de mots vaseux niveau Almanach Vermot (Qu'est ce qui est bleu, puis blanc, puis rouge ? Un bébé -de bonne race- à la naissance) pour rester consensuel. Enfin pas très sensuel surtout.
Bon du coup, on est resté dans le consensuel lien social. Et comme on se refait pas, j'ai craqué pour le coté babacool, tressé macramé et tout le bordel. C'est très beau, très mignon, et surtout Tata Jeannine va comprendre immédiatement la situation. Je suis juste un peu déçu pasque je voulais caser un polichinelle, mais bon, tant pis.
De toute façon, c'est bien la saison des espérances déçues.

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Naissance de Sigmund-le-bébé-né-dans-un-monde-de-brutes prévue dans 28 jours !

samedi 5 mai 2007

Faire-part/3

Et du cromeugnon, y'en a pas juste que dans les illustrations. Non. Faut voir le bla-bla qui va avec, et les fioritures, surtout, les fioritures. T'as des trucs, c'est simple, c'est plus compliqué à ouvrir qu'une portion de vache-qui-rit, c'est décoré avec des dessins de cigognes qui rient, et la tartine de texte dedans, ben c'est aussi fade qu'une vache-qui-rit (j'adore la vache-qui-rit, hein, mais bon c'est pas le fromage de l'année). Et que je te fais des petits noeuds en ruban, et que je t'imprime des petits noeuds partout sur les coins du faire-part genre le bébé c'est déjà un marin, d'ailleurs il a une brassière à rayures sur la photo, et je rajoute un petit noeud sur l'enveloppe dès fois qu'on aurait pas compris, ben le résultat, hein, c'est évident, c'est que le gosse y part dans la vie avec le surnom de tête-de-noeud, c'est pas possible autrement. Ou alors c'est sobre, ce qui veut dire horrible : ouais, quand l'imprimeur y te dit qu'il a des modèles sobres, méfie-toi, là tu vas en prendre plein la gueule à t'en faire saigner les yeux, sobre c'est d'abord des fonds dégradés roses ou bleus avec des paillettes ou bien des découpages tellement tarabiscotés que ton faire-part on dirait une gaufrette super-fine là (comment qu'elles s'appellent, déjà ?) sauf que c'est nettement moins digeste, bonjour les superlatifs inadaptés et les adjectifs qui te trouent le cul (excuses, hein, mais moi la culculterie ça me rend mal embouché) : Notre petite merveille a vu le jour le 4 juin à 16h35, et à chaque minute nous comble de bonheur (et elle a pissé déjà deux fois sur ses parents, non ?).

Sinon, si tu veux du sobre, du vrai, tu peux aussi te la jouer on a des valeurs, des vraies. Ben ouais. Pasque si tu veux faire sentir à la piétaille que ton Sigmund personnel, quand même il faut pas lui faire le coup des torchons et des serviettes (oups, pardon, je veux dire des couches de marques et des couches Bébé-cash à trois euros les sept cents couches), qu'à peine né avec une cuillère en argent dans la bouche (bonjour la difficulté pour passer le col de l'utérus, c'est vraiment n'importe quoi), il pète déjà plus que son cul tartiné de mytosil, ben là faut y'aller carrément dans l'anglaise surchargée et dans l'ascendance au grand complet. Rigolez pas, j'en ai vu qui invoquaient les mânes de l'arrière grand-mère pour annoncer la venue au monde d'un petit WCCHRLYHT, oui je sais, je suis pas sûr du prénom, mais les anglaises en majuscule c'est difficilement lisible. Le tout imprimé sur du papier drôlement bien vergé (comme dit le papa), avec du doré sur la tronche tranche de l'enveloppe grand format que moi j'en fais dix-huit de FPs dans une seule enveloppe. Mais bon, à part que c'est vachement tape-à-l'oeil, et ben ces FPs je trouve pas que ce soit vraiment sportif, pasqu'en gros la seule chose que tu fais c'est de refiler le bébé (si j'ose dire) à l'imprimeur. Même à la limite, s'il a envie d'ajouter sa grand-tata Maryse à la liste des personnes citées sur le faire-part, ben t'y vois rien, ni vu ni connu je t'embrouille, et après tu reçois les coups de fil, c'est qui cette Maryse, c'est ta nouvelle nounou guatémaltèque ou quoi?

Non, non, si tu veux vraiment être sport, faut taper dans le faire-part fait à la mimine. Alors là c'est carrément le zoo de Woodstock revu par Max Haavelar. Un mélange incroyable de baba-coolisme mal digéré et de bio-feeling tendance raphia. Complètement bidon, ça va de soi, le raphia naturel provenant sans doute d'un arrière-cour chinoise où il est produit par une dizaine de mioches qui dépiautent des ordures. Et en plus, ça pue le cours d'EMT vengeur, ces putains de cours où il fallait se fabriquer une étagère à épices ou un affutoir à crayon en se collant les moignons (notre amie la scie à fil) de doigts à coup de seccotine. Les papiers du Tibet pleins de poils de yak, les sceaux en forme de pied de bébé, les perforatrices en formes de coeur, la totale déjantée du choeur des scrapbookers, déjà qu'il fallait se fader les albums de photos pleins de petits coquillages pailletés à la main, d'embossages nacrés représentant des mouettes en train de chier et de maximes définitives écrite à l'encre argentée (là, c'est Michel devant le Mont-Saint-Michel, hi hi hi...). Sur les FPs, c'est l'apothéose, il existe même des perforatrices en forme de choux et des tampons en forme de pieds de bébés, je vous le jure, je l'ai vu de mes yeux vu. Comme il existe des vendeuses passionnées qui ponctuent chaque démonstration de ricanements complices aussi sadiques que ceux de ma prof d'EMT en train de crier en me tordant l'oreille on arrête de bouffer de la colle ! Hé ouais, y'en a même une qui a réussit à foutre le feu à son album de présentation de FPs en essayant de nous faire faire une démonstration d'embossage pailleté représentant un fil d'étendage avec habits de morpion dessus (vous avez la cigogne qui crame, j'y ai dit, mais ça l'a pas fait rigoler). Alors du coup quand même, c'est peut-être rigolo les trucs à faire soi-même, mais bon s'il faut se taper la centaine de FPs en se brûlant la couenne à chaque coup, ben j'hésite.

[To be continued lundi, si j'ai le courage]


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Naissance de Sigmund-le-bébé-tournoyant prévue dans 30 jours !

jeudi 3 mai 2007

Faire-part/2

Le début de ce billet c'était le 1er mai, faut suivre un peu, faut lire sinon vous allez rien comprendre, vous avez qu'à cliquer là ->

Après la famille, les amis et les relations, ben faut envoyer les FPs aux combinaisons. Pas de plongée, hein. Aux combinaisons des trois, genre les relations de la famille, ou la famille des amis. Ben ouais. Lien social, lien social, je t'en foutrais du lien social, tout ce que je vois c'est que je vais passer trois mois à faire ces putains de FPs. Bon. Bref. On se calme, comme le disait hier soir le funeste vizir à talonnettes (par funeste j'entends ressemblant à Louis de Funès) à l'officier de marine emperruqué qui le sermonnait sur je sais pas quoi. Tiens si je leur envoyais un faire-part à ces deux là ? Genre j'ai bien aimé votre spectacle, ça fait plaisir de voir que le théâtre il est pas mort, j'espère que vous aurez un Molière à la prochaine cérémonie de dégustation de petits patés chauds de Pèzenas (d'où vient Molière, c'est pour ça que la statuette est en forme de paté - tout cela est rigoureusement authentique). Bon qu'est-ce que je disais déjà ? Ah ouais, les relations des amis de la famille, ou bien les amis de la famille des relations, comment qu'on fait pour les avertir ceux-là. Ben un mail, c'est plus facile. Et la grand-tante Agathe de ton ami Marcel, tu crois qu'elle a un mail à 80 ans dans le fin fond de son Ariège ? Ben ouais, c'est dominator_mamie@wanadoo.fr, ça t'en bouche un coin, hein ?

Bon, on va pas épiloguer pendant des plombes, on a le gros du fichier des adresses pour les envois (nân je parle pas de l'oncle Emile), ça ira bien comme ça. Maintenant concentrons-nous sur le principal, le faire-part proprement dit. Non pasque t'as le choix pour ton faire-part, soit tu le fais faire sur internet par d'honnêtes artisans chinois installés à Chongquing, soit tu te lances dans la folle aventure de le faire toi-même, c'est hyper hype de la mort qui tue, franchement ça vaut dix fois mieux, comme ça les amis des relations de la famille du beau-frère de 'loncle de ta copine Aglaë et ben y voient tous que tu t'es donné hyper du mal pour faire un beau faire-part en macramé de poil de noix de coco coloriés à la main. Ha ha. Terrible. Bon, quel que soit le choix, faut faire une maquette, soit pour montrer à l'imprimeur, soit pour voir si on arrivera à tresser les fils de noix de coco. Et puis ça permet de laisser libre-cours à son imagination, c'est génial, regarde chérie, j'ai trouvé une idée d'enfer, et si on faisait parler le bébé, "Bonjour, je m'appelle Pierre-Kévin et je suis né le...", mais mon amour tu n'y penses pas les bébés ça ne parle pas, mais enfin ma pauvre Berthe, tu n'as aucune imagination (ce doit être à cause du fibrome). Bref. La maquette ça sert à montrer ce que tu veux mettre sur ton faire part. Mais faut faire gaffe, hein, si tu la fait sur un bout de papier chiotte, et bien ton imprimeur il te livre quarante rouleaux de cinquante FPs molletonnés triple épaisseur couleur rose. Nân, faut faire ça super-bien que ça ressemble au FPs final, hein, sinon c'est pas du jeu.

Bon, donc quand t'as pas d'idées ben tu regardes des catalogues.
Et là c'est l'horreur. On touche le gratin de la cromeugnonerie kitschissime. Je veux dire que si tu aimes bien les bébés rougeauds, les oursons, les peluches, les lutins et les cigognes ben t'en as pour ton argent. C'est à peine croyable. La dernière fois que j'avais vu un truc aussi terrible, c'est quand j'avais feuilleté un catalogue de FPs de mariage. Ca dépasse les bornes de la raison, à croire qu'on n'éprouve pas de bonheur particulier à avoir un enfant puisque on n'en parle qu'avec des clichés éculés. Et faut voir les clichés, toute la ribambelle y passe. Et pas un seul gramme d'humour là-dedans. Moi, tant qu'à donner dans le cliché, je rêvais d'une truc rigolo, genre un faux-menu de repas "Entrée : terrine de cigogne aux choux, Plat : cigogne farcie aux choux, Dessert : crème aux choux, et oui vous avez deviné, c'est un garçon !", ben faut pas rêver mon gars. C'est pas le genre de la maison.

[To be continued pasque là faut que j'aille aux cagoinsses]


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Naissance de Sigmund-le-bébé-garanti-sans-angelot-ni-ourson prévue dans 32 jours !

mardi 1 mai 2007

Faire-part

On a commencé à préparer les faires-part. Enfin, les fairent-part, non les faire-parts, non... bordel, mais comment ça se met au pluriel ces trucs c'est pas possible ? Ousqu'on met le 's', hein ? Je sens que c'est pas gagné pour les cours d'orthographe de Sigmund, quand y'aura besoin de lui apprendre ; ok, ok, c'est bon j'ai compris, hein, je sais que c'est pas pour tout de suite, j'suis pas idiot, j'ai enfin fini par comprendre que les bébés y parlaient pas à la naissance pour dire "Salut, je suis Jean-Kévin et patati et patata..." c'est une connerie qu'on met sur les FPs (les faire part au pluriel, pour ceusses qui suivent pas), maintenant j'suis un pro du faire-part (au singulier c'est plus facile), enfin bref pour l'orthographe c'est pas gagné. Pour les maths je dis pas, c'est ma spécialité, tiens par exemple, si j'additionne les parents, les amis, les relations, et Tata Jeannine, pouf je te trouve, là comme ça, calcul de tête, 82 FPs à envoyer, fastoche, mais t'as pensé à ma tante du Vietnam et à ses vingt-sept enfants qu'elle me dit mon amour-à-bidon-grabugesque, ah merde que j'y dis, c'est foutu mes prévisions on recompte, et ben je le fais de tête. Trop facile les maths. Trop facile les FPs.

Les FPs, c'est un monde merveilleux de mièvrerie dégoulinante et de connerie mielleuse. Oups, pardon. je veux dire que des fois, c'est un peu limite cromeugnon, quand même. La première chose qu'on a compris, c'est qu'il fallait se faire une idée du nombre de personnes à qui on devait envoyer le FP. Moi je me disais, bon c'est pas super important, la famille ils le savent que le bébé il est né, putain, ça fait neuf mois qu'on leur pèle le jonc avec les giries de la grossesse, alors bon, c'est pas la peine de leur rappeler une nouvelle fois qu'il faut qu'ils ajoutent un nouveau prénom à la liste des anniversaires à souhaiter et des cadeaux de noël à faire. Et je parle même pas des grand-parents (grands-parents ?) ceux-là de toute façon, ils ont leur sixième sens du bébé qui va s'activer à la naissance, on va te les voir rappliquer à la maternité ça fait pas un pli, deux heures quarante après l'accouchement, y'aura déjà des banderoles et peut-être un orchestre de mariachis devant la clinique (ou bien un troupe tsigane, à cause de Georgi-le-boucher). Nân, moi ce que je voyais pour ces FPs, c'était de l'envoyer aux gens qu'on a perdu de vue depuis quelques années, genre on leur envoie les cartes de bonne année. Et puis j'imaginais un truc amusant, comme de toute façon on les voit jamais, on aurait pu se lâcher dans le faire-part, genre "Bonjour, c'est le papa de Sigmund, je suis atteint d'une maladie neuro-dégénérative qui fait que je rétrécis tous les jours, ci-joint ma photo, je pèse trois kilos cinq et mesure cinquante-quatre centimètres, ah ah ah, c'est une blague, en fait c'est un bébé ! On vous a bien eu, hein ? Bien à vous."

Mais non. Les FPs, c'est beaucoup plus compliqué que ça.
Déjà, faut l'envoyer à tout le monde. Même au tonton de Sigmund qui a déjà son planning de baby-sitting pour les huit prochaines années, faut qu'on lui envoie. Pasque comme le disait une très gentille vendeuse de magasin de faire-part (juste avant de manger un catalogue avec des tas de petits anges dedans), le faire-part c'est du lien social, monsieur, il ne faut pas l'oublier (après, elle disait plutôt "fécurtité, fécurtité" avec sa bouche pleine de copeaux de faire-part à oursons). Bon d'accord ok, on l'envoie même à Tata Jeannine qui a du poil au menton, et à la cousine Berthe, tu sais la fille de l'ancien mari de la tante Sylvie, celle qui a un fibrome de trois kilos. Va pour la cousine Berthe, je ne dis rien, mais faut pas compter sur moi pour mettre un petit mot (genre Sigmund il est plus lourd que votre fibrome, nananère). Bon, on envoie en masse, on se pose pas la question, flatch, boum, je te fais une feuille de calcul avec tous les gens dedans, leurs adresses, bon sang tu as l'adresse de la cousine Berthe, ben non, et de la tante Jeannine, ben non, ben on n'est pas rendu. Ouais, de toute façon, ça va être l'horreur, vu que rien qu'avec les six frères et soeurs de la maman de mon amour-à-bidon-sélénite, ben on va exploser les compteurs, on peut pas faire des FPs collectifs ? Non ? Ca existe pas ? Mince. Saperlipopette de chierie.

Et on met qui dans la liste ? La famille, ok, c'est bon on maîtrise. Fastoche. Faut juste trouver les adresses, vu que c'est à eux qu'on écrit le moins. Les amis, après. Mais en ces temps troublés, qui peut-être vraiment sûr de ses amis, hein ? Si ca trouve, y'en a qui votent pour Sa Talonnette 1er, pasqu'ils aiment bien Gilbert Montagné. L'angoisse. On leur envoie un faire part, à eux ? Bon, ok, d'accord, du lien social qu'on a dit, on leur envoie quand même. Si possible dans la gueule par la poste pour pas les voir. Et voilà pour les amis. Enfin pas tous, hein. Y'a en a qu'on aime, hein. Ceux qui tiraient la tête dimanche soir dernier. Ceux qui nous amènent du chocolat dans les instants de peine (genre dimanche dernier). Brèfle, des amis quoi. Et après les amis, y'a les relations, là, c'est plus dur. Bon, y'a ceux qu'on aime pas mais qui nous ont envoyé un faire-part pour leur horrible Wilfrid, bon sang qu'il est moche ce môme, remarque y'a qu'à voir la gueule de raie de sa mère et la tronche de poulpe de son père pour se douter que le gamin il allait ressembler à une pizza fruit de mer. Bon. Tiens, on va leur envoyer un faux faire-part avec une photo de pizza quatre fromages, y croiront que c'est Sigmund, y feront pas la différence avec un gamin normal, gniark, gniark. Quoi ? Comment ça ? Lien social ? Bon ok, un faire-part normal. Les autres relations, y'a aussi les gens du boulot, mais là forcément la déconne est exclue. Ca va être genre "Nous avons le regret de vous faire-part de la naissance de Sigmund le trois juin de l'an de grâce 2007. Fleurs et couronnes." Ca casse un peu l'ambiance festive du faire-part, ça, y'a peut-être moyen de faire une blague, chais pas moi genre "En naissant un mois plus tôt, Sigmund nous a bien mis en boîte...et nous a mis le feu". Hum. Non c'est nul.

[to be continued c'est promis]

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Naissance de Sigmund-le-bébé-sans-orthographe prévue dans 34 jours !