dimanche 28 janvier 2007

Le bidon intranquille

Ouais bon, c'est bien joli les conneries blagues sur Rahan, les âges farouches et les prises électriques mais en fait ça va pas du tout. Pas du tout, pas du tout. Ouais pasque bon depuis une semaine mon amour-à-bidon-arrondi est arrêtée (dans son travail, je veux dire, hein, pas par la police, on en est pas encore à revendre des caddies(r) à des ferrailleurs pour financer l'aménagement de la chambre) à cause de son bidon qui se contracte. C'est marrant un bidon qui se contracte, au début il est tout mou, puis il gonfle et devient dur comme un casque de moto. Et en fait c'est pas marrant pasque dans le même temps mon amour-pauvre-princesse blêmit faut voir comme rapport que ça lui fait un peu mal la contraction. Pour le coup on dirait qu'elle vient de l'avaler le casque de moto.

Donc lundi dernier, elle s'est retrouvé aux urgences de l'hôpital. bah maintenant on connaît la chanson, faut pas nous la faire, l'hôpital on connaît les trucs hein. Moi j'étais pas là, tout minable emmouscaillé dans mon travail qui me lâchait pas, pendu comme un con à mon téléphone, moi qui déteste ces trucs (oui, pasque parlez-moi d'un bon coutelas et là, je comprends le fonctionnement, tchac tchac, je te le dépèce le cuissot, mais un téléphone portable j'y arrive pas, je l'oublie, je ne le recharge pas, bonjour le fils des âges numériques). Le passage aux urgences, bon ça allait. C'est pas comme dans Urgences, hein, mon amour-à-bidon-casqué y est resté trois heures pour en ressortir avec un arrêt de travail, une obligation de rester allongée, un sermon, une facture commak et un petit mot pour moi qui me prévenait qui si je ne faisais pas ma reconnaissance en paternité illico presto, le grand type se déplacerait pour venir me casser l'autre rotule.

Bon. Moi qui me plaignait que rien ne se passe pendant cette grossesse, je vais finir me convertir et par rejoindre les rangs des grands adorateurs de la scoumoune et du porte-poisse réunis. Ayaye, j'ai dit qu'on s'emmerdait et paf vengeance divine, voilà le dieu Utérus qui se fâche. Et que je trépigne, et que je me tords, et que je mets en boule bien dure. [...] Comment ça, vous connaissez pas le dieu Utérus ? Ben quoi. Tout le panthéon des dieux de la grossesse ? Ben. Faut vous renseigner, les gars. Le dieu Utérus, dont on craint les orages, le dieu des (pertes d') eaux Panikabord, Patédkampagn' le dieu des envies, Batman le dieu des échographies, etc, etc... Ben moi vous voyez, tout apostat que je soye, ben maintenant je m'ai fait un petit autel dans la maison et tous les jours je prie le dieu Utérus de ne pas se réveiller. Voilà. C'est dit. Photo de l'autel si on me la demande. Sachez-le, les internes (ou les externes, je me rappelle jamais trop bien) de gynécologie sont les officiants du culte, et seuls eux sont habilités à délivrer le Spasfon sacré. Amen.

On en est là. Mon amour-allongée-sur-le-lit qui ronge son frein, la couette, l'oreiller, les livres et tout ce qui passe à sa portée, elle qui d'habitude n'arrête pas de vaquer et de zinzinnabuler dans la maison. Mon amour si tu me lis, courage. Tout va bien, tout est normal, j'en suis sûr.
Oui pasque le vrai problème, c'est que Sigmund bouge tout le temps comme un fou, maintenant. Avant, il ne daignait pas nous adresser le moindre soubresaut, une vraie feignasse comme son père. Et maintenant, un danseur de rumba qui se déhanche en permanence. On sait pas ce qui se passe, on est inquiet. Et si notre enfant ressemblait à Tito Puente avec des chemises à jabot et des longues manches pleines de dentelles, maracas, tchica-tchica ? Franchement tout ça me fout les boules. Je vais augmenter la dose de médicaments. En plus, je crois que nos vacances de février sont foutues. C'est con, on avait prévu du surf hors-piste avec larguage par hélicoptère. Pffff.

Attendons les résultats des prochains examens.

vendredi 26 janvier 2007

Ah Ah Ah, je ris comme une hyène...

Une commentatrice mal inspirée envoyée jusqu'à ce bloug par le grand Swâmi, que je respecte et adule, et vénère et tout ça (c'est pas du cirage de pompe, c'est que je l'aime bien c'est tout, et c'est pas bisounours le moindre, c'est plutôt religieux comme truc, surtout quand il fait des pages de mantras apocalyptiques en moldave sur les bind chrootés et tout ça) a semblé douter de la filiation directe de Sigmund avec Rahan. La malheureuse. Elle ne sait pas que bouillonne dans les veines de notre famille la puissance et la sagesse de Crâo l'ancien. Et pour cela je lui pardonne. Elle ne sait pas que depuis que mon amour-à-bidon-contracté s'est maqué avec votre serviteur, elle a en fait épousé une parentèle capable de tuer un gnou à mains nues, un castor avec les dents, ou un tigre à dents de sabre avec un suppositoire à l'ortie (recette authentique inventée par Counorgh, chasseur ami de Rahan, et dont la carrière s'éteignit trop brusquement un jour de décembre lorsque le suppositoire qu'il s'apprêtait à enfoncer dans le rectum d'un crocodile fondit au moment où il plongeait la main dans l'eau. Sale histoire).

Oui nous avons encore à la maison dans un placard le collier de Rahan, son coutelas et son slip en peau. Je porte les deux premiers pour les cérémonies, mon frère porte le second dans les grandes occasions. Je m'inspire des dents pour trouver la sagesse. Je me touche la dent de la sagesse pour savoir s'il vaut mieux prendre plat du jour endives braisées au jambon béchamel ou bien petit salé aux lentilles le midi à la cantine. Je me tripote la dent de la ténacité quand je n'arrive pas à me motiver pour écrire une note sur ce bloug. Je me fait reluire la dent du courage avant de descendre la poubelle dans le local du (-1) où règne toujours une pénombre genre y'a un tueur en série qui rôde... Le descendant des âges farouches je vous dit.

Et le coutelas, hein ? Vous croyez que c'est du chiqué ? Comment croyez-vous que je ramène le repas à la maison le soir ? En achetant connement un rôti de mammouth chez Picard, peut-être ? Ah ah ah, laissez-moi rire comme une hyène. A la force du poignet, je vous dit. Et je ne parle pas de se tripoter la dent. Non. Comme le mâle alpha de l'antique troupe parcourant les alentours de la montagne de feu pour se taper un bon auroch bourguignon,je chasse tous les soirs près des réserves naturelles de nourriture. A l'heure propice, je rampe, je louvoie, toujours dans le sens du vent, et j'achève ma proie d'un coup du terrible coutelas, comme le faisait mon ancêtre aux cheveux de feu. La preuve en image avec notre repas de ce soir, que j'achève violemment avant que mon amour-à-bidon-intranquille le le dépouille pour le faire cuire sur le foyer de notre appartement caverne :



Alors convaincue ? Si ça c'est pas de la preuve définitive, alors je sais pas ce que c'est c'est.
Bon je retourne chasser une ou deux boîtes de haricots pour la garniture.
Hugh !

mercredi 24 janvier 2007

Ca peut paraître bizarre...

Ouais je sais que ça peut paraître bizarre comme photo, mais c'est pour prouver ce que j'avançais dans ce billet. Je suis le fils spirituel de Rahan. En tant qu'aîné de la famille, mon père m'a transmis le collier que lui avait donné son père, qu'il tenait de son père et ainsi de suite jusqu'à Crâo, qui le donnât à Rahan alors que la montagne de feu crachait cette lave maudite qui devait emporter la tribu de Rahan. Ce collier a traversé les âges, il est maintenant en ma possession. Il sera bientôt à Sigmund (du moins si c'est un garçon). En voici la photo :


Et là vous me dites : "pourquoi la prise électrique ?". Ben c'est tout con, c'est pour vous prouver que c'est bien mon collier, quoi. C'est la même prise que je vous appris à remonter, rappelez-vous. Comme ça vous êtes sûr que c'est bien à moi le collier, pas une photo trouvée à la va-vite sur Gougueule. Et donc quand je vais lancer une campagne blouguesque pour convaincre mon amour-à-bidon-perturbé que Rahan est le seul prénom adéquat pour Sigmund, vous serez tous derrière moi.

Courage, Ténacité, Loyauté, Sagesse et Ingéniosité sont les vertus symbolisées par les griffes de ce collier : il faut beaucoup de courage et de tenacité, avec des méthodes sages que l'on suit avec loyauté, et une putain de sacrée ingéniosité pour réparer cette prise électrique, par exemple. Chaque jour que Dieu Craô fait, je pense à ces vertus pour guider mon action. Si si, je vous jure.

Bon je suis vraiment à la ramasse avec ces cachets, je viens de passer une demi-heure à faire des photos d'un con de collier sur une prise au lieu de ranger la baraque, d'étendre le linge, de faire la vaisselle et de consulter des catalogues de poussettes. Vraiment n'importe quoi, hein. Je vous laisse...





[edit] : Hurrah ! Hurrah ! Pour la première fois, quelqu'un est venu sur bloug en tapant "Réparer prise cassée" !

lundi 22 janvier 2007

Ah ben non pas de chance.

Le déguisement en Abbé Pierre, c'est raté.

samedi 20 janvier 2007

Hôpital mon amour /3

Suite de et .

Aussitôt sortis des griffes de Gorgone, mon amour-à-bidon-gélifié et moi on retourne dans la salle d'attente. Pour faire quoi ? Mystère, personne ne nous a rien dit. Confusément, on se doute que c'est pas fini. Apparemment, y'à une prise de sang à faire, et un dossier administratif à remplir, ainsi qu'un rendez-vous à prendre. Le problème c'est qu'on ne sait pas qui doit faire la prise, à quoi sert le dossier administratif et quel est le rendez-vous qu'on doit prendre. Pourtant on est plus pas plus mal-comprenant que les autres, je pense. Mais j'ai l'impression que cet hôpital s'est chargé de nous faire comprendre l'inverse. Ce doit être un malédiction cosmique, un oracle caché qui a brandi la terrible malédiction : "CHA-QUE SI-E-CLE, IL Y AURA" (bon j'arrête la majuscule c'est trop relou à taper mais vous voyez le genre, quoi) IL Y AU-RA un pauvre couple choisi au hasard sur lequel les avanies de décades de frustration se passeront, tiens bong comme ça de manière purement gratuite. Pour les siècles des siècles. Amène ta gamelle pour ramasser tes dents . Et boum, là c'est nous. Je crois qu'on a pas encore pris la mesure de la malédiction, genre accouchement par césarienne inversée, mise au monde de quadruplés que Batman avait raté (ah merde, désolé j'avais pas vu ils étaient alignés) ou pire encore la roue avant qui tourne sur le caddie(r) au moment de partir pour la clinique.

Bon pasque mon amour-tout-court et moi faut vous dire qu'on est affreusement normaux. On a jamais de problèmes graves, toute notre vie passe comme dans du beurre ouaté, on passe à travers de toutes les avanies modernes (impôts, accidents, aggressions, terrorisme de masse, démarcheurs par téléphone) sans tuile notable. La semaine dernière on m'a remboursé un trop payé d'impôt par exemple. Hé oui. Je l'ai aussitôt reconverti en couches (j'ai rempli la cave en prévision de l'arrivée de Sigmund) et en poussettes. A part ça, il ne nous arrive jamais rien de spécial. Bon les décès je ne dis pas. Comme tout le monde. Mais je travaille quand même dans les pompes funèbres donc c'est normal. Mais le reste, rien. Même limite on se fait chier un peu, quoi. Donc c'est possible que la grande roue du karma cosmique se mette à tourner comme... comme... mince c'est con la seule image qui me vienne à l'esprit c'est cette roue de caddie(r)... ah non, tiens, comme la roue de la fortune. Faudra bien qu'on tombe sur banqueroute à un moment donné, non ? Faudra bien qu'on paye, en bon judéo-chrétien.

Et peut-être que la facture hé ben c'est l'hôpital.
P'têt ben que j'aime pas les hôpitaux, aussi.
En tout cas on était comme des moules dans la salle d'attente, et puis au bout d'un moment (une heure) on s'est dit qu'il fallait qu'on lutte tous seuls contre la malédiction. On s'est levé et on est allé dans le bureau des prises de sang. J'ai ligoté l'infirmière et on s'est fait nos prises de sang nous-mêmes. On a mêlé nos sangs dans l'éprouvette et j'ai gravé dessus Bourrichon-Dugenou pour la vie avec un coeur dessus. Je l'ai laissé en évidence sur la desserte en métal, comme la marque de zorro. Puis j'ai répandu le reste du sang des autres éprouvettes sur le sol en sacrifice à la pacha-mama, dès fois que ça lèverait la malédiction.
Et puis on est parti dans les bureaux administratifs. On est rentré de force dans plusieurs bureaux avant de trouver le bon. Dans le doute, on a rempli à chaque fois un dossier et obtenu des autorisations. On a bien récupéré notre prise en charge de maternité par la Ville de Paris. Au bout du septième bureau. Si vous avez besoin d'un formulaire tamponné d'internement de force, j'en ai un. Si vous avez besoin d'une prothèse de jambe gauche, j'ai un bon de commande signé. Si vous avez besoin de quinze tonnes de compresses stériles, j'ai le duplicata de la commande. Si vous avez besoin de billets d'avion pour le nicaragua, j'en ai (celle-là, je sais pas si elle travaillait vraiment). Bref. On était presque au bout de nos épreuves. Le problème c'est qu'il y avait quand un certain nombre de personnes qui nous cherchaient, avec des camisoles à la main et des seringues remplis de liquide tranquillisant. On s'est déguisé avec des blouses, personne ne nous rien demandé. Trop facile. Dommage, j'avais pas de stéthoscope, on aurait pu jouer à Urgences. Bref.

Au bureau des rendez-vous, comme j'avais une blouse on a pas eu de problèmes. On a eu tout ce qu'on voulait. J'ai réservé un rendez-vous par mois jusqu'en 2008, dès fois que la grossesse dure plus longtemps que prévu. Au nom du docteur Carter, la classe (ah ouais, j'aurais du faire gaffe pasque le vrai docteur Carter il est venu dans un épisode la série, celui où il passe de l'assemblée à la tour Eiffel en une minute de taxi avant d'achever sa course trois minutes après à l'hôpital Saint-Antoine). Bref. Voilà. Tout était bouclé, iltait pas loin de 23h00 (j'exagère à peine).
On a pas pu récupérer le caddie(r), y'avait des infirmiers balaises comme ça autour qui nous attendaient. C'est pas grave j'en achèterais un autre, ça coute que un euro. Le problème, c'est qu'on est un peu tricards à l'hôpital, pour le coup. Faudra qu'on se déguise la prochaine fois.
Tiens, une idée. En Abbé Pierre, c'est cool, ça devrait marcher !

jeudi 18 janvier 2007

Ouah, je suis vraiment...

... à la ramasse. C'est la faute aux cachets que je prends pour les angoisses.

Je reviens vers vous dès que possible comme on dit en langage de commercial d'aujourd'hui.

mardi 16 janvier 2007

Hôpital mon amour /2

Le début c'est là.

Donc comme j'avais bien grugé la liste des passages, l'infirmière est arrivée et a appelé mon amour-à-bidon-cosmique en preums. Mais c'était que le début des examens, pour faire le dossier, se faire peser toute habillée, faire pipi dans un pot de trois litres (apparemment il en faut beaucoup pour l'examen, et je suis hyper-fier, mon amour-à-vessie-incroyable a rempli deux pots), et tout ça et tout ça. Bon après on est allé se rasseoir, pour attendre. Au bout d'une heure et demi environ, y'a une dame l'air terrible qui s'avance dans la salle d'attente, les mains sur les hanches et qui toise tout le monde. C'était la sage-femme qui avait fini sa pause déjeuner. Toutes les bonnes femmes de la salle d'attente se recroquevillent, terrifiées. Son regard s'arrête sur nous, parole !, elle esquisse un petit sourire genre "des nouveaux je vais les bouffer" et elle crie le nom de mon amour-en-cloque. Et nous voilà parti pour l'examen.

D'abord ce qui est bizarre c'est le timbre de sa voix. Elle crie. Non. Elle parle, mais super fort en articulant comme si on était débiles. Ca donne à peu près "A-LORS VOUS E-TES EN-CEIN-TE ?" "Ben oui, ou alors j'ai vraiment beaucoup d'aérophagie" se retient de dire mon amour-humour-et-nettoyage-à-sec. Pasque là on voit bien que ça rigole pas trop. Je sais pas, une impression. Ensuite vient une discussion surréaliste sur le fait que nous n'avons pas noté la date de début des dernières règles de mon-amour-engrossé. Oui pasque cette histoire de date c'est super-important pour l'hôpital je suppose, vu qu'ils doivent gérer des flux tendus de femmes hurlantes mettant au monde leurs rejetons avec un quart d'heure d'avance sur le planning prévu. Bon déjà on se sent en faute de n'avoir jamais noté scrupuleusement l'heure et la date de début des règles dès fois que les suivantes ne viendraient pas. Ah c'est technique la grossesse, si vous y êtes pas encore passé, vous avez intérêt à tout noter. "ET DANS VO-TRE FA-MI-LLE, QUEL-LES MA-LA-DIES ?". Mon amour explique ses histoires de cancer de famille et de diabète farceur, et puis j'essaie d'en placer une : la sage-femme me regarde comme si j'étais le résidu de l'intérieur de l'estomac d'un nourrisson (et encore, je pense quelle regarderait mieux du vomi pour détecter des hémorragies internes) et me fait son fameux regard que j'ai maintenant appris à connaître "HE, LE PE-RE ON S'EN FOUT !".

Tiens c'est vrai que j'ai pas revu le monstre. Y doivent être certain que les menaces ont porté leurs fruits (noooon pas les fruits) et que j'ai compris la leçon. Bon. Bref. Donc j'ai pas voix au chapitre avec la sage-femme. Ca va. J'ai l'habitude. Mais comme j'ai aussi l'habitude de rectifier les légères erreurs de mon amour-distraite-c'est-la-faute-aux-hormones, ben notre dossier médical il est tout pourri, l'accouchement prévu en mai au lieu de juin et la péridurale à mon avis y'en aura pas. Tant pis. Je serai fort. Bon après avoir rempli le dossier, on fait un petit examen de routine, genre je t'enfonce un gode plein de Lubrix(r) dans le vagin pour vérifier que tout est ok, et entendre le bébé, son coeur bat (chouette, il est pas mort comme un castor qui se serait fait écraser par son arbre) à toute allure, alors que bon y bouge pas des masses la feignasse. Et voilà. C'est tout bon, on est enregistré, la sage-femme elle nous dit quand c'est qui faudra revenir dans un mois et que maintenant on a trois trucs à faire en parallèle, démerdez-vous dans le dédale kafkaïen de l'hôpital, SA-LUT TCHA-O ARRI-VEDER-CI ET VA FAN-COULO, elle le dit pas mais elle le pense mais ainsi s'achève notre première visite à la sage-femme que par commodité nous appelerons Gorgone.

[To be continued dès que j'aurai le temps]

dimanche 14 janvier 2007

Hôpital mon amour

L'hôpital on le connaît maintenant pasque à force d'y aller pour les urgences ou les inscriptions et ce genre de trucs, bon. Mais là c'était pour la première visite officielle qu'on allait voir la sage-femme. En gros, pour savoir comment que ça allait se passer le jour J quand le bébé B arriverait à l'heure H de l'accouchement A (soyons précis, s'il vous plaît). Donc on se pointe une demi-heure avant l'heure prévue, comme la dame gentille de l'accueil nous avait dit entre deux papotages sur l'épisiotomie sanglante de la dernière parturiente.

Alors le truc principal c'est que l'hôpital ça semble pas très organisé. Dans la salle d'attente, y'avaient plusieurs personnes qui tournaient, l'oeil hagard, sans savoir où aller ou bien à qui demander où pouvait bien se trouver le bureau 782h pour la prise de sang. Ou alors c'étaient des malades mentaux qui s'étaient échappé, on sais jamais dans un hôpital. Mais bon. En même temps c'était une consultation de maternité et ça faisait beaucoup de malades mentales enceintes, je trouve. Ah ouais. Pasque pratiquement tout le monde avait un gros bidon. Sauf moi. Enfin moi aussi mais pas à cause d'un polichinelle, plutôt à cause du stress et des angoisses et tout ça. C'est une autre histoire. Je grossis tellement qu'il me faudra bientôt un caddie(r) pour me déplacer. Bref. Donc dans la salle d'attente, l'enfer de Dante, la septième chambre (des secrets d'Harry Potter), Vol au dessus d'un nid de coucous. Juste un guichet marqué "Caisse", et derrière deux nanas qui discutaient de régime en renseignant les gens au compte-goutte d'un ton exaspéré (je vous jure que c'est vrai, je croyais même pas que c'était possible). Bon. Je savais même pas quoi faire de mon poulet. Donc là on a attendu environ une heure. Nous on disait rien, hein, forcément, des débutants. On a fait comme si on savait.

Y'avait aussi des gars avec des blouses dans la salle, mais ce qui foutait les boules c'est qu'eux aussi avaient l'air complètement perdu. Quand une mère exaspérée leur demandait quelque chose, ils répondaient qu'ils n'étaient pas de ce service, qu'ils ne connaissaient pas. Je vous jure, on aurait dit un épisode d'X-file (sans compte la gueule d'alien de certains marmots présents). Dans un coin y'avait un ressort en acier ; je vous donne l'astuce comme ça par hasard si vous êtes enceinte et que vous allez à cet hôpital vous saurez le truc : faut mettre votre papier dans le ressort au moment où vous arrivez, dans l'ordre d'arrivée. Comme ça quand la sage-femme elle vient elle prend dans l'ordre : comme j'avais compris le truc grâce à mes super-pouvoirs paternels (ils commencent à venir), j'ai viré discrétos tous les papiers à la fin du ressort et j'ai mis celui de mon amour-à-bidon-frénétique en premier. On a grugé environ cinq cent personnes. Je suis pas très fier, mais ho, bon, ça va, ma femme elle est enceinte, d'accord ?

Voilà. Et là on a attendu la sage femme...

[to be continued dans pas longtemps]

vendredi 12 janvier 2007

On a un prénom !

Enfin, je devrais plutôt dire "j'ai un prénom".

Ben oui pasque on va pas l'appeler Sigmund en vrai. Vous êtes déçu ? Oui je sais ça fait un choc, mais bon c'est qu'un nom de code, vous comprenez ? On peut pas l'appeler Sigmund en vrai ce bébé que ça se trouve c'est une fille. Sigmund, ça va pour un vieux schnock à barbiche occuper à tripoter ses patientes, mais pour un joli petit bébé tout rose, ça le fait pas du tout. Tout rose ou tout jaune, hein, j'suis pas sectaire, on sait pas ce que le mélange va donner. Ouais donc Sigmund, pas bon. A la limite ça allait pour faire une blague facile sur les implications psycho-psychanalytiques d'avoir planté un bébé à mon amour-à-bidon-qui-gigote, mais là après c'est plus possible je crois.

Donc j'ai méga-refléchi et j'ai trouvé. Ouais bon je n'ai pas encore dis ma trouvaille à mon amour-fatiguée mais je sens que ça va lui plaire grave. Qu'est ce qui me prend avec ces "grave" et ces "ça le fait" ? N'importe quoi. Je rajeunis peut-être ? Va savoir. Je vais finir par clamer que les bébés ça déchire. Grave. Ca déchire surtout des doudous d'ailleurs. Ah oui le doudou, faut que j'en parle. Je suis pas très cohérent ce matin. Donc le prénom. Vous allez voir ce que vous allez voir. Attention les yeux. Attention, ça déchire grave sa race et ça le fait à fond :

Serval.

Si c'est une fille Tornade.

De la balle, non ? Pour tout dire, j'hésitais avec Iron-Man ou Colossus. Mais bon. Un ivrogne ou un communiste, ça c'est pas bon du tout. Ca déchire pas du tout grave, si vous voyez ce que je veux dire. J'ai rien du tout contre les communistes notez bien, sauf qu'ils mangent les enfants. Alors bon, pour un bébé à la crèche ça craindrait je crois. Bref.
Oui j'étais abonné à Strange quand j'étais petit. Alors ça explique. Et encore avant c'était Pif-Gadget (c'est de là que je connais des communistes pasque sinon y'en avait pas dans mon quartier, Dieu merci). Vous imaginez le truc. Ca m'aurait fait une putain de sacrée liste de bons prénoms : Pif, Hercule, Placid, Pifou, Muzo, Dicentim, Docteur Justice... que du bon, mais j'ai peur que ça passe pas à l'état-civil. Peut-être en second prénom : Serval Dicentim Bourrichon-Dugenou, ouaaah, la classe. Mais bon, Pif j'étais gamin alors que Strange et Nova pas du tout j'avais au moins trois ans de plus alors je préfère les prénoms plus modernes style Diablo, Spiderman, Le bouffon vert (un peu dur à porter çuilà). Ou alors...

Rahan !!

Mais pourquoi j'y ai pas pensé plus tôt ! C'est tellement évident ! Le héros chevelu de mon enfance. En plus j'ai son collier et son coutelas à la maison. Transmission de la sagesse ancestrale entre les générations, me voilà ! Rahan, putain. Le fils des âges farouches. Avec son slip en peau de zébu moule-couilles et ses sentences à trois francs cinquante ("quand coutelas marquer direction falaise, Rahan grimper comme un con" ou alors "Rahan remarquer que diméthyl-sulfate provoquer catalyse de l'oxydation des ions zinc"). Ah ouais, ouaiiis, OUAIH ! J'ai trouvé !

Me reste plus qu'à convaincre mon amour-à-bidon-projectif. Rahan. Et si c'est une fille, Rahane. Voilà.
Putain de bonne journée, tiens.

mercredi 10 janvier 2007

Un couillon de vendeur

Ahlala. L'autre jour après le boulot j'avais retrouvé mon amour à bidon-qui-pointe dans un grand magasin de fringues pas chères pasqu'elle avait envie de s'acheter des fringues de grossesse (que je te dis pas les système pour s'adapter aux bidons, c'est pas croyable : pour la braguette et la ceinture c'est comme des fausses fringues qui seraient collées sur un espèce de tube qui remonte sur le bidon. C'est terriblement pas sexy, mais au moins Sigmund reste au chaud). Donc c'était une espèce de grande surface déserte à cette heure-ci, avec un rayon "future maman" (et pourquoi y'a jamais de rayon "futur papa" avec des trucs anti-angoisse pour se détendre, hein ?) parfait pour mon amour-je-change-de-taille-toute-les-semaines. Et vas-y que je choisis une jupe, et vas-y que je t'essaye dix pantalons dans les cabines désertes. Bref. Des trucs de fille. Enceinte. Je n'dis rien. Juste je hoche la tête de temps en temps pour faire genre la jupe est jolie ou le pantalon beaucoup, beaucoup trop court.

Donc au bout d'un moment mon amour-indécise-bordel-on-va-pas-y-passer-la-soirée finit par se décider pour une jupe, deux pantalons, trois collants spécial femme enceinte, quatre paires de chaussettes spéciales femmes enceinte (là je crois que c'est de l'arnaque, mais bon laissons chauffer la carte bleue). ET nous nous rendons à la caisse, où un sympathique caissier nous attend. Un sympathique caissier qui commence à compter les achats tranquillement avec son sabre laser qui fait bip, là, mais si le truc avec du rouge où doit y avoir un lutin qui regarde vite-vite les étiquettes pour savoir les prix, bref. Et donc le gars nous regarde, regarde mon amour-à-bidon-caché-sous-le-manteau, regarde les achats, me regarde, sourit.

Et là, déclare : "comment y va le papa ?"

Ca me troue le cul.

Oui pasque bon le vendeur c'était un couillon faut voir comme. On l'entendait discuter avec l'autre vendeur qui rangeait les fringues dans les rayons et ça volait pas vraiment haut. En plus après il a commencé à nous raconter des trucs sur les femmes qui décidaient de tout avec les hommes qui perdaient leur virilité (je l'écoutais en rigolant, tout en prenant les dix sacs d'une main après avoir rangé ma carte bleue à moitié fondue dans mon portefeuille) et le monde qui perdait ses repères. Bon. N'importe quoi. Mais en même temps, son petit sourire, hein, c'était bien tapé. Il a bien vu que le papa n'était pas trop flambard. Qu'il avait des doutes. Des angoisses.

Putain, ça se voit sur ma gueule que le fait d'avoir un mioche me bouleverse ?
Ou alors c'est un lecteur de ce blog et il m'a entendu quand je sussurais à mon amour-habillée-pour-l'hiver que Sigmund n'aurait pas froid au moins. En tout cas je suis resté scotché. En plus c'est la première fois que quelqu'un que je connais pas me qualifie de "papa". Alors franchement je suis resté comme deux ronds de flan (bordel, mais pourquoi on dit toujours deux ronds de flan) qu'on aurait écrasés sous un piano. Pas très vif, quoi. Et on est parti au ralenti, mon amour-rigolarde me traînant par la main comme un gone mal réveillé.

Faut vraiment que je m'habitue, quoi.

lundi 8 janvier 2007

She blows !

On était sur le divan hier soir en train de mater un film illégalement téléchargé sur Internet (juste un, vraiment défraichi, en plus) quand tout à coup mon amour-à-bidon-qui-dépasse-faut-voir-comme se retourne vers moi avec un air bizarre. Allons bon que je me dis, elle a le souffle qui se coupe, la douleur au côté, l'angoisse au coeur et ça y est on est reparti pour un tour aux urgences de la maternité, et j'ai même pas de poulet pour amadouer le vigile qui m'en veut, toujours pas de caddie(r) et toujours pas compris la différence entre un interne et un externe. Beuh non qu'elle me dit (déjà elle arrivait à parler, donc la respiration ça allait à peu près) c'est juste que je sens un drôle de truc...

Ah, Ah ! que je fais.

Tu crois que c'est le bébé qui bouge ? que je demande l'air extatique (je sais très bien faire l'air extatique quand je veux).

Ch'ai pas qu'elle me répond. On dirait plutôt que j'ai un espèce de petit truc, genre un lutin qui me donnerait de minuscules coups de pied.
[...]
Faut voir qu'on a beaucoup de lutins à la maison qui font des tas de trucs inouïs, comme le lutin du CPL qui court dans les prises électriques pour internet, le lutin du vide ordure qui enlève le sac plein de déchets quand tu refermes la trappe, ou bien le lutin de la danette à la vanille qui les fait disparaître quand j'ai le dos tourné. On vit dans un monde étrange mon amour-à-bidon-qui-bouge et moi. Je veux dire que les choses de la vie courante nous sont souvent étrangères, en tout cas toujours surprenantes. Donc j'en déduis qu'il y a des lutins partout, réfléchissez, c'est une approche qui en vaut une autre (comme la dame lutin qui dit "troisième étage" dans l'ascenseur, elle doit habiter là c'est pas possible, quelle que soit l'heure elle est là).

Bref. Donc voilà-t-y pas que mon amour ausculte son ventre pour savoir si ça serait pas Sigmund qui donnerait des petits coups de pied (un footballeur), de coude (un karatéka) ou de boule (un rugbyman) et non pas un lutin quelconque dont on se demanderait d'ailleurs ce qu'il foutrait là, les lutins ça va comme ça, hein, on a déjà donné (genre le lutin qui décoince le drap en bas du lit pendant la nuit et que tu te réveilles avec les pieds glacés, si je l'attrape celui-là je lui fais bouffer son chapeau. Avec ses couilles.)
Et que donc elle sentait des drôles de trucs bizarres sans savoir si le couscous de midi n'y était pas pour quelque chose. Ah oui pasque à ce compte-là, moi aussi je peux avoir un lutin qui me fait bouger des trucs dans le ventre après un bon couscous ou deux tonnes de choucroute. Sauf que moi c'est pas forcément un lutin, mais plutôt un lutinosaure affamé (les lutinosaures c'est les ancêtres des lutins, très balaises, comme les lapinosaures, quoi, faut suivre enfin !).

Et donc voilà. Elle n'a plus rien senti après. J'ai essayé de crier très fort contre son ventre "debout là-dedans" mais macache. D'un autre coté le Sigmund paraît qu'il dort à peu près vingt heures par jour (quand je vous le disais qu'il tenait déjà de moi), alors faut qu'on attende demain qu'il soit réveillé pour savoir si lui qui a bougé ou ce putain de lutin. Mais bon. Ca m'a l'air bueno. Ah ben ça, on va être soulagés. depuis le temps qu'on attendait qu'il bouge, hein ?
Je vous tiens au courant.

samedi 6 janvier 2007

Total Arnaque

Ce ci n'est pas un billet. Je répète. Ceci n'est pas un billet.
C'est juste pour pas abîmer mon beau damier. Mais en vrai j'ai pas le temps, j'ai toujours pas fin de digérer mon réveillon. Z'avez quà lire çuiçi oui çuilà en attendant que je vous parle de LA nouvelle du week-end.
Bon à plus tard.

jeudi 4 janvier 2007

Encore des recherches

Les recherches des internautes qui aboutissent sur ce pauvre site ne cessent pas de me surprendre. Nâan, pasque je vais pas dire que je m'attendais pas à "gros nichons plein de lait" ou à "vagin sucé par mon chien", c'est normal sur internet, on croit à une certaine forme d'anonymat, alors on cherche n'importe quoi (la preuve, je cherchais hier soir : "démonter roulette caddie accouchement" et "soudoyer poulet molosse hôpital saint antoine"). Ouais donc je suis pas étonné, quoi. Même pas par "superstition passer une bouteille d'huile cherche Edwina", c'est vous dire.

Mais je voudrais surtout revenir sur le cas de "infirmiere qui baise video gratos cadeuax du nouvel an", parce que là ça me rend perplexe. Il existe donc sur internet un être si esseulé (et dyslexique) qu'il cherche non seulement à se taper une bonne pignole le jour de Noël avec son fantasme d'infirmière, le tout pour un prix modique, tout en se demandant si la tradition des cadeaux peut s'étendre au nouvel an, ce qui lui laisserait espérer une fournée de cadeaux à venir prochainement. Ouais je ne vois que ça. Je veux dire, c'est bizarre de se poser les deux questions en même temps, pourquoi ne pas chercher d'un coté à s'effeuiller l'endive tranquillement grâce à la pléthore de chouettes meufs à poil disponibles sur le net et de revenir sur cet épineux problème de cadeaux dans un deuxième temps, à tête reposée si j'ose dire, en cherchant des pages wikipedia sur les traditions et tutti-quanti.

A moins que je ne sois dans l'erreur la plus complète. Peut-être s'agit-il d'une infirmière qui souhaiterait pouvoir se faire un petit cadeau de jour de l'an en se tapant un beau gars, vu que ça fait des mois qu'elle n'a pas eu l'occasion de se faire miauler le violon. Et pas contre des picaillons, la prostitution masculine n'étant pas son truc. Mouais, c'est peut-être possible. J'espère seulement qu'il ne s'agit pas d'une infirmière de l'hôpital Saint-Antoine, ça me foutrait les boules que pendant l'accouchement de Sigmund, y'ait une infirmière qu'ait son portable qui sonne sur l'air de la macarena (ah non pas la macarena c'est has-been ce truc, disons un truc de la starac le problème c'est que j'en connais pas un, bon disons Obispo, ça va, comme ça ?) pasque le Jean-Kevin qu'elle a sauté au réveillon la rappelle pour lui demander si elle veut pas se faire limer l'ergot rapidos après avoir expédié le mioche courant.

Ou alors... ou alors c'est plus compliqué : il s'agit de cadeaux du nouvel an frelatés, des videos gratuites super bien mais pour voir la fin on peut pas la voir pasque y'a que le début de copié, c'est l'arnaque et l'auteur de cette arnaque est une infirmière qui a niqué son client, lequel cherche désespérément à fonder une assoce de consommateurs (cons-sots-mateurs) pour attaquer en justice cette pourrie qu'elle te fait les yeux doux avec sa belle blouse bleue, son petit badge rigolo et sa culotte en coton qu'on voit à travers et plaf elle te refile une cassette géniale que tu rentres chez toi pour la mater tout content et au bout d'une heure tu manges les coussins de ton canapé pasque le film s'arrête sans que tu saches qui est l'assassin (genre Rox et Rouky, si je me rappelle bien quand Rouky bute Rox, on sait pas tout de suite que c'est lui on voit juste que l'ombre du tueur a de grandes oreilles, on ne le sait qu'à la fin quand Rouky viole Roxy la soeur de Rox). Sauf que bon je me demande si j'extrapole pas un peu, vu que des vidéos y'a plus grand monde qui en regarde, maintenant.

Bon voilà quoi. Ca me rend tout perplexe, cette histoire.
Sinon je vous confirme que Sigmund tient de son père, parce qu'il ne bouge toujours pas, exactement comme moi en hiver où je fais tout au ralenti.

mardi 2 janvier 2007

Super la bonne année, mercille bien

Alors bon je savais bien que ça allait arriver à un moment ou à un autre, mais bon voilà c'est tombé ce week-end. Oui, oui, ce week-end de fin d'année où la plupart des gens ne pensent qu'à se baffrer tout ça, sauf ceux qu'ont rien à bouffer eux y pensent qu'à survivre et c'est pas gagné. Mais la majorité des gens restent calfeutrés dans leurs maisons douillettes, et en particuliers les gynécologues qui n'ont pas que ça à faire de s'occuper de leurs patientes en souffrance vu que y'a quand même les huîtres à ouvrir.

Bon d'ailleurs c'est vrai que c'est très surfait les douleurs imaginaires des bonnes femmes pendant leur grossesse, faut voir comme elles s'écoutent trop, allez voir dans les autres pays comment qu'elles sont actives à cinq mois et vous m'en direz des nouvelles, alors franchement, hein. C'est quand même pas pasque une patiente n'arrive plus à respirer et qu'elle a mal au coté droit du bidon qu'on va s'arrêter de réveillonner, merde alors le champagne va se réchauffer et les langoustes se refroidir, alors bon. Moi perso je ne dis rien, c'est normal, hein, tout le monde a droit a des vacances.

Non c'est plutôt mon amour-à-bidon-magique (un coup je sors, un coup je rentre) qui fumassait à grand renfort d'imprécations. Pardon, je veux dire qui essayait de fumasser, vu qu'elle ne pouvait pas en débloquer une à cause de sa respiration coupée. Et qu'elle avait trop mal pour se lever. Alors on s'est résolu à débouler aux urgences pour voir si Sigmund nous ferait pas un petit coup de Calgon. C'était pas facile vu que j'ai pas encore bricolé le caddie(r) alors j'avais rien pour emmener mon amour-l'injure-à-la-bouche. Alors on y est allé à pied, répétition de juin prochain, comme deux petits vieux à pas comptés, mesurés...

Alors là c'était très pro aux urgences, y'avait quatre personnes qui rigolaient très fort à l'accueil et qui ont commencé par nous demander une photocopie de la carte d'identité de mon amour-qui-pense-à-tout (elle en avait une), mais pas la mienne parce que le père ils s'en foutent. En plus j'ai essayé d'expliquer que j'avais pas fini de bricoler le caddie(r) et j'ai vu un des infirmiers qui téléphonait discrètement. Bref. Ils ont pris mon amour en consultation, avec un externe (mais attention, on est resté à l'intérieur, je sais c'est un peu compliqué, surtout qu'après y'a l'interne qui est arrivé et qui m'a demandé de sortir). Et que je te pose dix milliards de questions (quand c'est que vous avez mangé du cèleri pour la dernière fois, pour la plus simple). Un quart d'heure de blablas comme ça pour finir par aller chercher le médecin de garde. Ah ouais, et puis me virer aussi.

Pasque à l'hôpital je sais pas pourquoi mais le père ils s'en battent les roubignolles avec un défibrillateur. Déjà quand je suis sorti de la salle pour attendre, y'avait le grand type de la dernière fois (c'est l'infirmier qui avait du l'appeler) qui m'a regardé avec un petit sourire en mimant des coups de batte sur les genoux (ou alors il faisait semblant de jouer au ping-pong dans un couloir d'hôpital, ce qui n'est pas très malin, convenez-en). J'étais pas trop rassuré. Puis aussi y'avait un engin genre sonar qui faisait des grands pings, ça résonnait dans le couloir. Et puis y'avait des panneaux qui disait qu'on devait être polis s'il vous plaît et pas lancer des injures au personnel soignant.. Bref c'était pas la joie, mais bon personne est vraiment à l'aise dans un hôpital (sauf le malade avec sa batte, je suppose).

Et puis l'interne et l'externe sont sortis dans le couloir (je suppose que c'est le seul endroit où ils ont le droit de parler) et se sont à parler devant moi en m'évitant soigneusement du regard, comme si j'étais un plateau de compresses stériles usagées. Et de disséquer le cas de mon amour-à-bidon-douloureux sans m'accorder la moindre attention. Et que je dégoise, et que je cancane. Qu'elle avait rien la petite. Que ouais peut-être un truc à la vésicule mais que Sigmund (y disaient pas Sigmund, hein, ils le savent pas, forcément) allait bien, alors la vésicule ça a rien à voir avec de l'osbétrick obsébstriqu hobbesthé des trucs de femmes enceintes, qu'ils allaient la rexpédier recta aux autres urgences dans son caddie(r), que ça allait pas traîner. J'ai essayé de faire mon regard "Hé les gars j'existe" mais tout ce que j'ai obtenu c'est un rire retenu du grand type qui était en train de malaxer une bouteille d'oxygène à mains nues, je vous jure.

Et puis finalement on a eu droit a une ordonnance de Nouvel An pour le réveillon. Du paracétamol à ajouter à notre demi-endive et au quart de yaourt. Champommy interdit. Allez, au-revoir et bonne année, hein. N'oubliez pas votre caddie en partant, hein ? On est partis, mon amour-au-point-de-coté et moi la respiration coupée, du coup. On partage les symptômes, maintenant. Mais je vous le dit, pour l'instant, l'hôpital j'ai pas beaucoup aimé. J'ai peut-être pas assez distribué de poulets pour graisser les pattes.

En tout cas je vous souhaite une bonne année !
J'espère que vous avez bien profité de votre réveillon.
Vous.