Ben ouais, je suis en vacances ce soir. Pasque je suis un homme libre, je prends mes vacances quand je veux, à condition que mon chef y me l'interdise pas. Bon d'accord. Je prends mes vacances quand ça arrange mon chef. La plupart du temps ça l'arrange pas. Mais bon. Là j'suis obligé rapport au joli mois de mai, époque des cerisiers, des jolies filles et du jouli soleil qui dore les épaules soudain découvertes, et tout ça, et tout ça, et surtout fin de la période de congés ousqu'on doit les prendre avant. Je sais, c'est pas hyper-fun. Mais bon. Je m'en fous pasque je suis en congés ce soir. En vacance. Sans "s". Pasque je vais me mettre en vacance de la tête je sens aussi, histoire d'oublier le quotidien glauque du travail.

Ceci dit y'a un truc qui va changer. Bon ça marche pas mon exemple justement là parce que pour une fois j'ai pris mes congés pendant le période de vacances scolaires, mais d'habitude c'est plutôt genre : ok on donne ses prévisions de congés, d'abord ceux qui ont des enfants, ensuite les autres par ordre hiérarchique, ok, c'est bon, il reste les jours tout pourris c'est pour le Papa de Sigmund. Ah mais ça va changer tout ça, dès que Sigmund sera né. Moi aussi j'aurais droit à mes vacances pourries de la période scolaire. Pas grave si c'est plus pourri pendant cette période que pendant le reste de l'année, moi ce qui m'énerve c'est cette priorité donnée à ceux qui ont des gosses. On devrait assumer les petits boulets jusque dans l'adversité des vacances pluvieuses de la fin septembre, sans attendre automatiquement de pouvoir profiter avec les petits monstres du merveilleux soleil d'août.

M'en fous toute façon. Ce qui compte aujourd'hui pour moi, c'est d'être dès ce soir tranquillos à la maison à regarder des nullités à la télé en me bourrant de chocolats de pâques bradés du franprix du coin (mais pas de kinder, j'aime pas). Rien à faire, rien à penser. Ah la la, quel contraste avec les vacances précédentes où tant de travail était à faire. Là, tout est prêt. A peine un petit lit à monter, deux-trois conneries de déco qui casseraient pas trois pattes à un canard, quelques prises rétives à mater. Le grand farniente que je prévois. Tiens, du cinoche tous les jours si je veux. Rattraper tous les trucs que j'ai pas eu le temps de faire. Des trucs sur internet pour le magazine littéraire auquel je participe avant que le Tonton de Sigmund ne me coupe un doigt. Des dessins. Des jeux. Parfaire mon guatémaltèque. Essayer des recettes de cuisine qui traînent dans mon petit carnet depuis chais pas quand. Apprendre à faire un biberon. Des babioles, quoi.

C'est ça ouais. Rien glander. Rien glander et profiter du temps qui reste avant l'arrivée de Sigmund.