Là franchement ça dépasse les bornes des limites. Nân mais c'est vraiment pas juste du tout. C'est complètement immoral.
Bon pasque hein, bon.
Moi j'dis ça, hein. Quand même.
Non pasque bon le congé pathologique d'accord. C'est pasque t'es fatiguée, alors c'est normal qu'on te donne un congé pour te reposer avec un canard, c'est logique (d'où le nom, pato-logique). La grossesse c'est quand même vachement fatiguant, genre tu trimballes un poids dans le bidon et tu peux pas le déposer comme la cagette de fraises d'espagne (cagette de cinq kilos, environ dix fraises) quand tu reviens du marché, déjà moi le trajet retour je trouve ça lourd, alors je te dis pas quand tu trimballes les fraises, non je veux dire le bébé, toute la journée dans le bidon. Remarque, quand t'as mangé trois fraises espagnoles ça te fait un peu l'effet d'être enceinte, lourdeur dans l'estomac pendant trois jours, nausées, vomissements.

Donc le congé pathologique d'accord. Mais bon là mon amour-à-bidon-lévitant (le roi du canapé) et ben elle est en congé bébé. D'accord, d'accord, c'est normal vu la montgolfière qu'elle trimballe devant elle, mais quand même. C'est vachement bien. En plus chais pas si vous avez vu, mais cette année on se croirait presque dans le Sud tellement y fait beau. On dirait le sud. C'est bien simple, moi je suis en calbard en train d'écrire ce billet (en retard, ok, on est samedi, mais bon, évidemment que non je suis pas en calbard au bureau), un joli air d'été souffle à travers les rideaux de nos fenêtres ouvertes et j'ai même pas la chipolata qui se recroqueville. D'habitude j'ai dix couches de chaussettes, mais là non, c'est dire. Le soleil brille, les oiseaux chantent, les supporters du gnôme sourient dans les rues, les journaux parlent du beau temps, tout va bien. Donc je disais le congé bébé, ben elle en profite à fond, hein. Tous les jours se réveiller avec les pépiements des oiseaux et les roucoulements de ces grosses enfoirées de tourterelles (putain c'est pas possible comme ça roucoule fort une tourterelle en rut, c'est affreux, faut faire quèque chose, genre s'acheter un lance-pierre), dans l'air frais et calme (enfin, si on compte pas les tourterelles) du matin, avec ce soleil et la perspective d'une journée riante à courir les boutiques pour acheter des bodys cromeugnons et des macarons qu'il sont trop bons. C'est trop cool, tiens.

Et c'est vraiment pas juste. Pasque pendant ce temps, qui c'est qui continue à se taper les prises de mesures pour les cercueils (c'est une métaphore, hein, mon vrai métier c'est la préparation des défunts) pendant que dehors le soleil brille, les supporters du nain etc, etc ? C'est bibi-la-malchance, voilà. Non mais c'est vraiment pas juste. Comme si les papas y se tapaient pas la fatigue morale et même physique de la grossesse. Et surtout, comme s'ils avaient pas envie aussi de passer du temps allongés au soleil pour regarder le bidon magnifique soubresauter sous les étirements convulsifs du Sigmund en goguette, ou sous la frénétique agitation d'un beau hoquet bien mérité, tiens, ça lui apprendra à passer la soirée à boire du liquide amniotique qu'on sait pas combien ça titre ce nectar-là. Voulez que je vous dise ? Ben on sent que le congé maternité, il a fallu l'arracher avec les dents aux méchants qui trouvaient que quand même, la femme, et ben elle peut s'arrêter une semaine avant et reprendre le boulot une semaine après. Il en fallu du temps pour qu'elles y aient droit à ce temps du plaisir avec leur bidon qui pousse et après, avec le bébé qui chie pleure bouffe hurle sourit à ses parents avec son beau regard un peu myope. Et que dans le processus, on n'a pas vraiment pensé au papa.

Bon, pasque je vais pas encore revenir là-dessus (ouais je sais j'ai la digestion difficile) mais bon ce genre de plaisir de la vie, ben il a fallu les imposer de force aux prédécesseurs du gnôme à talonnettes. Si on avait eu que des gars comme lui, le congé bébé serait de deux semaines, et encore au bon vouloir de l'employeur. Bref. Et vu comme c'est parti, c'est pas demain la veille qu'on va y venir à la parentalité qui donnera aux papas le droit d'être en congés paternité le temps nécessaire pour profiter de la venue prochaine, puis de la venue de ce petit être charmant qui passe son temps à charmer ses parents en s'étouffant vomissant se vidant souriant de son beau regard myope. Brèfle. Allez, on s'en fout. Fais grand soleil aujourd'hui. On est en ouikende. On fait le pont dans les pompes funèbres et mardi on va défiler pour marcher un peu sous le soleil entre Bastille et Nation. Tiens, je suis en forme finalement, je vais me réparer une petite prise. Surtout qu'y a mon papa qui débarque lundi, je te dis pas comment qu'il va vérifier que j'ai tout bien mis aux normes de sécurité absolues de la mort. Ca promet.

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Sinon, puisqu'il faut bien en parler et que l'on va rentrer dans le dernier mois, je vous démarre un petit compte à rebours de la naissance de Sigmund -ah la vache- et puis aussi de la fin de ce bloug, hein, normal.
Alors naissance de Sigmund-le-petit-lapin-du-mois-de-juin prévue dans 38 jours !