Ouais, bon, bon, bon, bon. Les oeufs de pâques. Ouais. Ben comment dire : on éprouve autant de plaisir enfantin à les chercher que de satisfaction intellectuelle à réprouver les giries mystico-de mes couilles religieuses qui ont présidé à cette tradition. Enfin pour moi, hein. Je ne voudrais pas choquer les bonnes âmes catholiques venues s'égarer sur ce blog sans Dieu (ah mince, j'ai pas mis le logo sur le coté, enfin bref, c'est un peu comme un logo stop-pub) mais bon pâques c'est pas vraiment ma tasse de thé de messe. Comment ça, ça existe pas le thé de messe ? Ca commence bien tiens, vous êtes d'un sectarisme, c'est pas possible, et ça se voit que vous nous connaissez pas L'église du renouveau pentecôtiste et du Saint-Earl Grey réunis. Oui, tout ça pour dire que s'il y a des bonnes âmes catholiques à l'écoute, elles feraient bien d'arrêter de lire parce qu'on va leur brouiller (l'écoute) dans la suite de ce billet avec des gros blasphèmes velus pas très catholiques. Je vous aurai prévenu.

Oui pasque bon la religion ben c'est pas hyper clair pour moi. Bien que je me sois tapé toute la ribambelle des communions et catéchèses associées, je n'ai pas réussi à bien retenir le lien entre l'esprit-saint qui se ballade pendant les pâques et les cloches qui déposent les oeufs. C'est vrai quoi, à qui on veut faire croire que l'esprit-saint il a pas autre chose à faire qu'à se transformer en cloche pour aller saupoudrer des oeufs en chocolat dans les jardins des enfants sages ? Oui pasque bon pâques c'est quand l'évènement de l'année chez les chrétiens (j'explique pour les non chrétiens qui liraient ces lignes et qui brûleront en enfer, les impies, pasque ils ont pas mangé d'oeufs de pâques) : c'est le moment où Jésus qui s'était fait gauler comme des cons (je mets au pluriel, hein puisque qu'en fait Jésus, son père, l'esprit saint, le grand ordonnateur, le grand juge, les hommes, le monde et ta soeur ne font qu'un) par les romains en train de piquer des olives dans un jardin (en fait c'est plus compliqué, mais je simplifie) est crucifié par Mel Gibson pour finir sa course dans le graal d'Indiana Jones qui sera conservé par la secte du Da Vinci Code. Et ouais, c'est pas simple. Donc Jésus crucifié crève dans d'atroces souffrances, et en plus on se moque de lui "Hé fais gaffe y'a ton pagne qui tombe, on va voir ton zboub" franchement c'est pas gentil, comment tu veux remonter un pagne avec les deux bras cloués sur une croix. C'est pas sympa.

Donc, disais-je, Jésus meurt dans d'atroces souffrances, surtout que Thomas, le farceur du groupe des apôtres, surnommé Thomas-la-déconne par Siméon (celui qui se fera appeler Pierre, parce que franchement Siméon, ça craint), a mis du poil à gratter dans son pagne. Ainsi qu'un coussin péteur sous ses pieds, ce qui n'a pas manqué de causer une grande frayeur au soldat romain chargé de clouer les pieds ; il y a vu un signe divin et s'est immédiatement converti au bouddhisme (et ça c'est un putain de miracle, pasque le bouddhisme en Judée à cette époque, hein). D'atroces souffrances, donc, avec le ciel qui s'obscurcit (pas de chance, crucifié, et en plus un orage sur la gueule, c'est un coup à choper une pneumonie) et le rideau du temple qui se déchire (vaut mieux ça que le pagne, soit dit entre nous). Donc exit Jésus, crevé comme un ragondin décédé. Après y'a des épisodes folkloriques, avec notamment la descente de croix (ça n'a rien à voir avec une descente d'organes comme je l'ai cru pendant longtemps) qui a fait la fortune des peintres de mauvais goût qui arnaquent les touristes à coté de la basilique Saint-Pierre à Rome (pasque Saint-Siméon, franchement ça craint).

Donc au bout de ces péripéties amusantes qui sont racontées en long et en large pendant des heures interminables aux pauvres enfants obligés par leurs parents à suivre des cours de caté, voilà-t-y pas qu'arrive l'évènement fondateur de la religion chrétienne, après que Jésus soit resté enfermé dans son tombeau, occupé à peindre une série de faux saint-suaires de Turin, mais mort, hein. Oui, c'est là qu'arrive le miracle inexpliqué, la synthèse religieuse qui montre les limites de la compréhension humaine, mais qui réconcilie toutefois l'homme avec le divin, l'humanité avec la bonté. L'acte divin qui ouvre les yeux aux hommes de bonne volonté et leur montre non seulement la voie à suivre mais aussi la puissance de la volonté divine. Hé oui, cela arrive juste à ce moment : les cloches de pâques guidées par l'esprit-saint distribuent des oeufs en chocolat dans les jardins.

Uniquement les jardins des chrétiens, hein, faut pas déconner quand même. Déjà que la logistique a du mal à suivre, on va pas en plus se taper les jardins de tous les mécréants pour leur filer du bon chocolat farci de bonnes graisses végétales (oui, il faut le savoir, la directive européenne sur le chocolat pur beurre de cacao ne s'applique pas au chocolat fabriqué par les cloches de pâques, dont l'atelier de fabrication a été domicilié par dieu aux Bahamas, histoire de pouvoir défiscaliser un peu). Les beaux oeufs de pâques se retrouvent cachés dans les jardins pour la plus grande joie des pitis nenfants. Une bien jolie tradition (les oeufs, pas la défiscalisation) qui offre chaque année le spectacle charmant d'enfants surexcités occupés à piétiner de beaux narcisses et de charmantes renoncules fraîchement écloses pour trouver de minables oeufs Kinder même pas bons. Une bien belle tradition qui procure de grandes joies et une crise de foie assurée. Une crise de foi, aussi, mais bon le calembour est usé comme une saint-suaire de camelote fabriqué à Taïwan.

Tout ça pour dire que bon les oeufs de pâques c'est agréable de les chercher, ça fait comme une chasse au trésor rigolote, mais bon faut pas cherche plus loin, et surtout pas du fait religieux. Enfin du fait. C'est rare le fait religieux, on va plutôt dire...bon, on va rien dire. Je note juste de préparer pour Sigmund des oeufs de pâques en lui racontant qu'une fois par an on commémore une histoire embrouillée survenue il y a bien des siècles de cela, une misérable histoire qui a pris un retentissement complètement inconsidéré, tout ça pour une histoire de pâquerettes, c'est d'un lamentable, pâquerette, pâquerette et pouf ça a donné pâques. Ouais, c'est pas mal. Me reste plus qu'à trouver une histoire de pâquerette suffisamment crédible pour que ça justifie qu'on s'en rappelle deux mille ans après. C'est pas gagné, hein.

On s'en fout, l'important c'est de manger les oeufs.