Ouais c'est vrai d'abord. Comment ça va finir tout ça ?
Ca va finir par un bébé dans mon ancien bureau; là c'est bon je crois que je commence à comprendre. Mais ce bloug, hein ? Comment qu'y va finir ce bloug ? Pasque c'est pas tout ça de mettre un bloug en route (et croyez-moi c'est vachement plus difficile que de mettre un bébé en route, et nettement plus frustrant avec toutes ces trucs informatiques qu'il faut faire), c'est pas le tout non plus de se faire chier contraindre légèrement s'obstiner s'efforcer de faire chier à le mettre à jour tous les deux jours que c'est hypra-dur quand on est occupé majoritairement à travailler d'arrache-pied pour acheter tous les articles dispendieux qui sont apparemment nécessaire à un futur bébé (putain, mais qui a besoin d'un siège pour prendre son bain, hein, qui ?), mais bon qu'est ce que je vais en faire de ce bloug une fois que Sigmund sera né ?

Je pourrai faire un bloug de papa heureux...
Ca me ferait bien chier, tiens (apparemment je régresse au stade anal en ce moment). Un blog dégoulinant de photos de Sigmund bavouillant avec des billets sur "Oh mon dieu qu'il est beau avec son crâne déformé" et sur "Oh super regardez la jolie couleur de ce que Sigmund a pondu dans ses couches ! Je vous ai fait une photo !". Ouais, ben non, très peu pour moi. Très peu pour vous, surtout. L'autosatisfaction légèrement supérieure de ceux qui ont pondu le plus commun des mômes et qui s'imaginent avoir fabriqué le rejeton parfait, ça me fait un peu gerber (stade oral, ça progresse). Et puis franchement ça n'intéresse personne. C'est pas que mes angoisses actuelles intéressent grand monde, mais les joies de la paternité n'intéressent les parents que lorsque qu'il s'agit de leur propre enfant. Les joies de la paternité des autres sont toujours légèrement moins joyeuses, voire carrément nulles par rapport aux nôtres (enfin j'imagine, hein, j'y suis pas encore), genre "mais enfin je ne comprends comment qu'ils font pour trouver ce petit merdeux adorable alors qu'il nous casse les burnes à brailler depuis dix minutes"

Je pourrais faire aussi un bloug de papa angoissé. Genre : Nom de code Dolto, les angoisses d'un jeune père en apprentissage.
Mouais, c'est à peu près pareil. Inintéressant. Franchement, les interrogations sur la meilleure conduite à tenir quand votre enfant chéri commence à écrire sur les murs avec sa merde de grands messages "papa est un con", je vois pas l'intérêt, à part chercher la compassion de lecteurs désoeuvrés qui tartineront vos commentaires de merde pour vous dire que vous vous y êtes mal pris, et que vous êtes un con (j'me vouvoie souvent dans l'intimité, j'aime bien, mon cher mais vous allez être Papa, mais vous plaisantez, j'espèèèère, pas du tout, n'avez-vous pas vu les règles qui disparaissoient et votre amie qui gerboie ? Bref.) Je vois d'ici les débats sur le youpala et sur le sens de la poussette, ça me déprime d'avance.

Ouais pasque qu'à propos de poussette, je trouve que j'ai déjà tellement de mal à tenir la ligne initiale de ce bloug qu'un bloug de papa ça partirait franchement en couilles. Hier je parlais comme un con de poussettes en sollicitant des conseils ; il est où le bloug qui devait se moquer gentiment des angoisses des futurs parents ? Hein, il est où ? Faut que je revienne à une ligne dure, ça va pas traîner je vous le dit. Back to the déconnade moqueuse. A poil Batman et les hôpitaux réunis. A mort les poussettes, retour au caddie ! Ca va chauffer pour le Sigmund, on s'écoute un peu trop je dis. C'est pas parce qu'on en est au sixième mois qu'on va se laisser gagner par la psychose de la fin. Et ce qu'on fera après, ben on s'en occupera après. Si on a le temps entre les couches, les biberons, les bains, les promenades, les lessives, le ménage, les maladies, les visites, les contrôles, la famille, la belle-famille, les amis, les copains, les voisins. Pardon, je voulais dire entre les putains de couches qui collent pas, les cons de biberons jamais à la bonne température, les bains qui pètent le dos dans la baignoire, les promenades interminables à cause de la poussette mal foutue, les lessives des tonnes de bavoirs complètement crados, le ménage de l'appartement dévasté, les maladies infantiles à répétition, les visites aux médecins qui disent tout et son contraire, les contrôles de l'hôpital pour le tatouage du minot, la famille sur le dos, la belle-famille sur le ventre, les amis qui vous conseillent, les copains qui vous envahissent, les voisins excédés, j'en passe et des pas mûres. Tiens c'est bon ça commence à revenir.

J'pourrais faire un livre, sinon.
C'est ça ouais. Je m'appelle pas Ginny Weasley, ni Nouveau Papa.