Départ ce soir de mes parents, venus pour une petite semaine de détente à Paris et partis avec la nouvelle de la venue prochaine de Sigmund. C'est dingue l'effet que ça leur fait. Depuis l'annonce, j'ai beau parler de mille autres sujets, mon père garde les yeux dans le vague et puis soudainement me coupe pour me demander comment je vais aménager la chambre ou protéger les fils électriques. Ma mère n'a qu'une envie, c'est d'annoncer la nouvelle à sa famille et à ses copines, et me demande l'autorisation à chaque coup de fil passé à une quelconque cousine du fin fond de la famille. Je les ai surpris en train de se congratuler, dans les bras l'un de l'autre, sautillant en rond dans leur chambre. Ce doit être le coté turco-gréco-roumano-franco-familial qui s'exprime.

A la fin de la semaine, nous ferons l'annonce dans la branche franco-vietnamienne de la famille (celle de mon amour-eurasienne). Je pressens des larmes, des cris de joie, des choix de prénoms vietnamiens (enfin pas tout de suite rapport à la superstition), des repas de cérémonie et une deuxième longue, très longue, très très longue litanie de conseils. Ah ça ! Un nouveau bébé dans la famille après les deux adorables bambins du beau-frère, ça va remuer dans le landerneau prénatal. On va avoir droit à la totale prise en charge.

Tout ça ne calme pas mes angoisses. J'ai l'impression qu'une énorme machine s'est mise en branle, et que des grands-parents survoltés viennent me disputer le volant. Déjà que j'avais du mal à conduire. Comme me disait mon oncle-frère (même âge), c'est une super nouvelle ; disant cela il avait joint ses deux mains poignet contre poignet et les faisait se refermer l'une contre l'autre avec un clac audible, comme les mâchoires d'un piège qui se referme. Tout concourt à une paisible tranquillité d'esprit, vous voyez.

Me voici entré du pied gauche dans la ronde infinie de la parentèle. J'ai pas fini d'en chier, pour faire bref.