Ben c'est mal parti pour la tranquillité d'esprit, je vous le dit. Nân, pasque tout le monde nous le serine à force de conseils longs comme des jours sans pain (enfin moi c'est plutôt les jours sans danette au chocolat, mais c'est une autre histoire), mais quand on a un bébé dans la maison le sommeil devient léger comme, chais pas moi, la neutralité de la première chaîne dans la course politique actuelle. Le moindre pleur du bébé te réveille, hop, le moindre pet de travers, le moindre soupir, la moindre éructation bizarre et tu te retrouves a son chevet, le coeur pétri d'angoisse pour savoir si ton morpion va passer la nuit. Bon, c'est ce que tout le monde nous dit, hein ? C'est pas parole d'évangile non plus. d'ailleurs, les femmes enchaînent généralement dans la foulée sur leur homme qui dort d'un sommeil de plomb et qui ne bouge jamais son cul pour aller voir ce qu'à encore le petit morveux qui ne se lève pas pour s'occuper de leur progéniture. Et ledit critiqué de conclure, ah ben moi j'entends rien de toute façon. Comme quoi, hein, entre ce qu'on raconte et ce qui se passe vraiment, y'à comme l'épaisseur qui sépare, chais pas moi, François Bayrou d'un homme de gauche (mais pourquoi je parle de politique sur ce blog, moi ?)

Alors je veux bien croire que l'arrivée de cet être minuscule au rapport poids/puissance vocale insoupçonnable soit la source d'une transformation de ses parents en super-héros pourvus d'un sixième sens aiguisé comme les canines de Nicolas Sarkozy, mais faut pas pousser. Ouais. De toute façon, nous on l'a déjà le sommeil léger comme une plume au vent, la la la li lala. Par exemple cette nuit à deux heure et demi du matin, ma guitare que j'avais laissée appuyée contre le mur dans la future chambre de Sigmund est tombée sur des cartons à dessins en emportant au passage une pile de sous-verres. Ben vous allez pas le croire, mais on s'est tout de suite aperçu qu'il y avait quelque chose de pas normal. On était pas les seuls, remarquez, la résidence complète a été réveillé par le glaaaaïïïooooong mélodieux des cordes métalliques frottant sur les morceaux de verres, amplifié par la caisse de résonance de la guitare et de la chambre vide de sa bibliothèque (snif) et de sa console d'ordinateur (snif, snif).

En même temps c'est bien, ça les entraîne pour quand y'aura le moutard dans la chambre, occupé a pousser sa chansonnette de la nuit. Moi je m'en fous, hein, j'ai des boules quiès, mais j'espère bien que les voisins se réveilleront et que dans un grand moment d'empathie et de miséricorde humaine ils s'occuperont du biberon et/ou des couches sales. [...] OK, on peut toujours rêver. Le seul truc raisonnable, c'est de jouer comme les autres : c'est la force extraordinaire du lien maternel -tellement plus extraôôrdinaire que celle du lien paternel- qui pousse ces dames à se lever sans cesse tandis que leur conjoint harassé par une dure journée à glander au bureau puis à mettre les pieds sous la table avant de draguer des meufs dans Second Life continue à ronfler paisiblement du sommeil du juste. Ouais, dès fois, je comprends mieux les discours que l'on nous sert actuellement.

Bon on en est pas là. Mais comme cette nuit j'ai pas réussi à me rendormir après le coup de la guitare (en plus je rêvais que j'étais un explorateur et que je retournais au Portugal médiéval pour me faire accueillir par une troupe de soldats en morions qui me regardaient d'un air belliqueux, je vous jure j'ai rien fumé), je me demande ce que ça va donner dans un peu moins de trois mois. Il faut absolument que j'apprenne à dormir par tranche de dix minutes. Tiens je vais commencer par m'entraîner dans les chiottes du boulot. J'reviens...

[...]

Ah ouais fastoche. Dix minutes de sieste peinard assis sur les chiottes. Juste ça se voit un peu, pasque je m'ai appuyé la tête sur le dérouloir à papier et maintenant j'ai "Prop'net" de quasiment tatoué sur la joue. Mais c'est jouable. Tiens j'y retourne.