OK bon, j'avais presque juste : le deuxième enfant de Marcella est né. Elle s'appelle presque Marcellinette (le vrai prénom a été changé pour préserver l'anonymat des protagonistes de cette douloureuse affaire). C'est effectivement une fille, et Marcello est ravi, bien qu'il tire un peu la gueule en son for intérieur. Il ne reste plus qu'à se remettre à l'ouvrage pour tenter de tirer un garçon à la loterie de la procréation (en essayant d'oublier le docteur March). Quant à Marcella, elle est fatiguée et ne souhaite toujours pas parler à mon amour-à-mini-nausées.

Sigmund sera-t-il une fille ou un garçon ? Un garçon, bien sûr cette bonne blague. Sinon son nom de code ne serait pas Sigmund, mais Alberta (ça me semble tomber sous le sens). Je ne comprends d'ailleurs pas cette mode des noms de code à la con, les aliens, crevettes et autres bestioles. Encore une superstition à la noix qui oblige à éviter de donner un nom humain ? Dès fois qu'une divinité mal lunée provoque une fausse-couche pour punir les insolents qui ont tenté de créer un être humain ? Relents de vieilles superstitions. Faut oublier ça et donner un vrai nom tout de suite : franchement Sigmund, ça a de la gueule et en plus ça m'attire toute une population de psychothérapeutes gratis, trop ravis de faire une analyse expérimentale avec un angoissé à tendance psychotique (oui bon, je vous ai pas tout raconté, aussi). Ah tiens, je vais en attirer d'autres : Freud, Freud, Freud ! Ca devrait suffire. Qu'est ce que je disais, déjà ?

Ah ouais, un garçon. On verra en vrai, hein ? Si c'est une fille, je l'appelle Sigmund quand même, ça lui apprendra à venir me faire chier avec ses robes à la con, ses poneys multicolores et ses playbacks de la Starac, alors que j'ai envie de faire du mécano et de la playstation. Comme le dit mon thérapeute (enfin bon, un des thérapeutes que je rencontre sur internet), notez bien mon chez monsieur Sigmund que vous commencez à vous faire à l'idée d'avoir un enfant. Ce à quoi je réponds, dis-donc pomme à l'eau, est-ce que j'ai vraiment le choix ? Mon destin sera scellé ce vendredi, avec la première échographie officielle de Batman. Dans la foulée on a prévu de l'annoncer au monde entier complètement ébahi, de faire notre coming-out de grossesse, d'envoyer des faire-parts, de téléphoner à Marcella, d'acheter un lit, de repeindre la chambre, de refaire la cuisine, de créer un service web 2.0 intitulé GreetingsSigmund.com où vous pourrez déposer des messages pour Sigmund et laisser des appréciations des messages des autres (ça c'est de la vraie interactivité, coco : par ailleurs vos coordonnées mail seront revendues à des spammeurs pour payer la peinture bleue et la poussette), de commencer à tricoter la layette, d'acheter une voiture, de réserver une place en crèche, de payer un appartement à mes parents à coté du nôtre pour qu'ils soient prêts à le garder le moment venu (quand on voudra faire la soirée romantico-tous seuls-baise du mois), bref des petits trucs quoi.

Voilà, c'est juste pour dire que je me prépare psychologiquement à cette journée décisive de vendredi. Ca va être la veille préparatoire d'une rude journée d'action, avec des efforts, des larmes, du bonheur j'espère. Une semaine pour se remettre et on doit arriver produire un résultat potable. C'est un travail d'équipe après tout, on va s'épauler. L'heureuse conclusion est au bout de nos tentatives et de nos essais.
Je parle du match contre les all-blacks, bien sûr.

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Psychotique, je vous dis. Allez en paix, je vous promets la photo de Sigmund pour bientôt...